Bruno Latombe,
DSI
Douanes (MINEFI / DGDDI)
(17 000 postes)

"Nous voulions réduire l'hétérogénéité du parc ainsi que les évolutions tous les 18 mois, qui sont compliquées à suivre, notamment en termes de support. Par exemple : fin 2002, le parc était composé de Windows XP à 66%, le reste de versions antérieures.

Nous avons démarré mi-2003, notre stratégie étant de jouer la cohabitation. Notre parc n'était pas complètement équipé de MS Office et il était en expansion - des utilisateurs n'avaient pas de micro -, nous jouissions donc de conditions favorables.

L'installation sur l'ensemble du parc a mis un an. Les formations duraient entre un demi journée et une journée, ce qui est très rentable. Et puis les gens se forment aussi beaucoup sur le tas.

Les seuls à résister sont les "experts", ceux qui utilisent les macros ou les raccourcis claviers. Mais ils éprouvent finalement peu de difficultés à se mettre aux nouveaux outils, il faut simplement qu'ils changent leurs habitudes. Nous leur avons laissé Excel mais il n'y a plus de support sur Office. En avril 2004, 100% du parc était passé sous Open Office.

Aujourd'hui, nous attaquons la deuxième phase, qui est de basculer les formats Office en matière de documents de douanes. L'enjeu est de conserver la compatibilité avec l'extérieur. Pour cela, nous utilisons beaucoup le format PDF ou, s'il y a des macros, des postes sont mis à disposition avec MS Office".

Jean Louis Argente,
Responsable informatique et telecoms
Groupe AYME et Fils
(60 postes)

"En 1998, nous avons décidé d'installer Linux dans nos agences, soit une centaine de machines. Pour le siège, c'était trop nouveau. En 2002, avec la montée en puissance des virus de plus en plus rapides, je me suis dit que la guerre contre eux était vaine. Il fallait mettre Linux au siège et avoir un outil bureautique adapté. J'avais testé OpenOffice et il était mûr, sachant que les gens n'utilisent que 10 à 20% des possibilités d'une suite bureautique.

Autre motivation : la maintenance à distance, qui est plus facile avec Linux, car on peut prendre la main totalement sur une machine. Nous ne voulions pas courir toutes les 5 minutes entre les bureaux. De même, pour les portables qui se connectent dans nos agences, il fallait pouvoir les dépanner à distance facilement.

Pour pouvoir continuer à utiliser Photoshop et Illustrator sans problème, nous avons établi une passerelle, grâce au logiciel Win4Lin qui permet à 5 utilisateurs, depuis leur poste, de lancer une session Windows dans une fenêtre Linux. Ces versions de Windows 98 qui tournent sous Linux sont d'ailleurs plus stables...

Pour réussir un projet de ce type, il est nécessaire de ne pas migrer sans compatibilité totale avec le passé. Je n'ai pas de religion en la matière, je suis plutôt un architecte qui utilise le meilleur outil au meilleur moment, le plus sûr possible. Le prix passe après".