La croissance du marché des logiciels d'application aura été de 4% en 2004. C'est ce qui ressort de l'étude d'Atout Capital, société spécialisée dans la conduite d'opérations de haut de bilan des PME.
Le creux de la vague dans lequel sont tombés nombre de petits éditeurs semble désormais bien lointain. La croissance observée du marché des acteurs spécialisés dans les logiciels et les services informatiques en France dépasse même de près d'un point celle de la moyenne européenne, atteignant les 3,1%.
Deux facteurs exogènes tendent à expliquer ce phénomène de retour spontané et constant de la croissance depuis ces trois dernières années : le retour de la croissance "globale" de l'économie d'une part et, d'autre part, la reprise des investissements (lire aussi l'article du 14/06/2005).
La revitalisation profonde et pérenne de ce marché semble actuellement en marche. Elle se construit notamment autour de trois facteurs clés de succès :
1) La qualité intrinsèque des logiciels qui sont source de valeur ajoutée et qui procurent une réponse aux besoins et aux problématiques client toujours plus nombreuses et spécifiques,
2)
Les besoins croissants en termes d'assistance informatique, typiquement représentés par la mise en place d'un support applicatif ad hoc (hot-line de premier niveau, help-desk, etc.).
3) Le recours de plus en plus massif aux progiciels métier des entreprises et ce, quel qu'en soit le domaine d'activité : industrie (Product Life Management, mobilité, décisonnel...), services (gestion de la relation client, RFID...), administration (projet Hôpital 2007, Loi organique relative aux lois de finance...), financier (sécurité, back-office, gestion des risques...).
Parallèlement à ces forces du marché, l'étude soulève la question de la rentabilité financière attendue des sociétés de services informatiques et éditeurs de logiciels qui caractérisent pour eux une véritable menace.
| Si l'insatiabilité des investisseurs est forte, les sociétés ont aussi besoin de cash flow |
Si la hausse de la demande participe pleinement au regain de vitalité de ces acteurs, il n'en reste pas moins qu'une concentration de ce marché est attendue avec appétit par les investisseurs institutionnels et privés.
Le marché français des sociétés spécialisées dans les logiciels et services informatiques apparaît de ce point de vue particulièrement atomisé, puisque les chiffres d'affaire cumulés de 69 sociétés composant le Truffle 100 d'avril 2005 (classement des 100 plus grands éditeurs de logiciels français établit par Truffle Venture, CXP et Mar-Tech & Finance), ne dépassent pas les 10 millions d'euros.
Dans le même temps, les trois premiers acteurs absorbent à eux seuls près de 60% du chiffre d'affaires cumulé de l'ensemble du marché.
Cette consolidation du secteur est favorisée par trois principes : la nécessité de consacrer de lourds investissements en matière de R&D (Acteo consacre 12% de son CA à des activités de R&D et Elit Group 7%), le positionnement international recherché par les entreprises (accroissement du volume des ventes, gain de notoriété...) et aussi par la faiblesse de la valorisation boursière actuelle qui ne met aucun acteur à l'abri d'une OPA - amicale ou non.
Malgré des moyens financiers limités et des risques liés à une consolidation non sollicitée, l'étude évoque, au travers d'une prévision du Syntec, le cercle vertueux dans lequel semble être entrés les acteurs du secteur logiciels et services informatiques.
Ainsi, la croissance du marché sera particulièrement soutenue, de 2 à 4 fois supérieure à la croissance globale de l'économie d'ici à 2008.
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