Directeur des services économiques du Conseil Régional de Basse Normandie, Eric Tardieu, nous livre ici le détails des grandes étapes qui attendent les entreprises composant le pôle Transactions Electroniques Sécurisées (TES).
JDN Solutions. Qu'est-ce que cette labellisation apporte aux 85 sociétés composant le pôle TES ?
 Eric Tardieu. Cela a déjà permis à ces acteurs de se connaître, de travailler ensemble et d'identifier les projets qu'ils pouvaient avoir en commun.
Le label marque aussi la reconnaissance des compétences
de ces 85 acteurs. Il est un point de départ des projets présentés en février et permettra d'en identifier d'autres.
En fait, nous avons maintenant trois grands enjeux. Le premier est de concrétiser les projets, notamment les projets que nous avons appelés "phares" dans notre dossier. Ensuite, nous devons structurer le pôle,
en créant la structure de portage ad hoc, afin qu'une véritable gouvernance de pôle puisse s'installer.
Enfin, nous devons lancer un contrat d'objectif sur 3, 4 ou 5 ans, ce qui nous obligera à réfléchir aux services que nous pourrons proposer : circulation d'information, veille sur les marchés, les évolutions technologiques, réglementaires, juridiques, etc. En mettant en place également, pourquoi pas, une certaine mutualisation de la gestion des ressources humaines, les entreprise nous ayant en effet dit qu'elles avaient parfois du mal à recruter des niveaux "Bac+" et des ingénieurs.
Autre aspect des choses : l'international. Nous allons nous employer à vendre ce label à l'étranger. Cette reconnaissance par l'Etat français va nous aider à prospecter de nouveaux marchés, à la fois pour renforcer l'activité exportation de nos entreprises mais aussi pour attirer de nouvelles compétences, que ce soit des entreprises, des investisseurs ou des compétences en R&D. On évoque d'ailleurs des projets au niveau du CEA qui pourrait installer un laboratoire à Caen.
Que recouvre précisément le terme "TES" ?
Les entreprises regroupées dans le pôle travaillaient ensemble depuis déjà une vingtaine d'années sur la monétique. L'appel à projets lié aux pôles de compétitivité nous a fait prendre conscience qu'il fallait élargir le spectre aux transactions électroniques sécurisées -TES -, de façon à couvrir toute la chaîne, depuis les innovations technologiques jusqu'au service.
Nous avons ainsi un pôle qui couvre l'ensemble de la chaîne, depuis les activités de design des puces de Philips jusqu'à France Telecom, positionné sur la commercialisation et l'intégration du service, en bout de chaîne. Nous avons ciblé une fonction et non une technologie particulière.
| "Le GIE Cartes bancaires souhaite faire du pôle TES un de ses partenaires privilégiés" |
Le GIE Cartes bancaires est d'ailleurs très intéressés par le pôle. Il n'est pas membre fondateur mais s'est très fortement engagé à nos côtés, souhaitant faire du pôle TES un de ses partenaires privilégiés.
Vous faites en quelque sorte un véritable pari sur ces technologies ?
Nous faisons effectivement le pari que ces technologies vont se répandre. Prenez un exemple simple : la monétique est très développée en France mais ce n'est pas encore le cas dans nombre d'autres pays, il y a donc de gros potentiels de développement à l'étranger.
Et puis, un jour, tout cela sera peut être remplacé par le téléphone portable... Il y a une multitude d'applications à mettre en place. Un projet pilote va d'ailleurs être déployé sur la ville de Caen à la rentrée, c'est un des projets du pôle qui sera officialisé très prochainement.
Et au-delà de ces aspects, les secteurs de la sécurité et de l'identification sont eux aussi très porteurs. Sur une puce, vous pouvez mettre beaucoup d'informations, notamment des empreintes digitales, ce qui est utile pour les cartes d'identité mais aussi pour tout type de carte d'accès. De même pour les cartes santé, où l'on peut mettre des radios par exemple et toujours avoir sur soi son dossier médical.
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