Yannick Thebault,
Directeur Technique
Néréide
(10 personnes)

Notre entreprise est virtuelle essentiellement pour des raisons d'économies de coûts au niveau des bureaux et pour des raisons d'éloignement géographique des différents travailleurs. Il y a également la conviction des fondateurs que le télétravail peut être plus productif que les open space, sur certains sujets en tous cas.

Nous disposons en interne d'un serveur de messagerie instantanée (Jabber) afin de pouvoir discuter de personne à personne ou à plusieurs dans des "salons". L'ensemble des documents de travail sont partagés et accessibles de manière transparente, et les connexions sécurisées depuis l'extérieur grâce au protocole Webdav.

Nous obligeons les salariés à disposer d'une liaison très haut débit afin de pouvoir décentraliser un maximum de ressources informatiques et d'assurer un confort maximal de communication. Les serveurs - développement, CVS, documents, mails, etc. - sont soit hébergés en centres de données, soit accessibles depuis l'extérieur par le VPN reliant tous les salariés.

Nous organisons une réunion de toute l'équipe de manière hebdomadaire, afin de conserver le lien et de pouvoir travailler de visu sur certains sujets. De plus nous, disposons de petits bureaux si le besoin de travailler en groupe apparaît.

Après avoir travaillé plusieurs années en SSII en région parisienne, souvent loin de mon domicile, je trouve un confort et une qualité de vie sans pareils au télétravail. Néanmoins, sauter le pas a un coût pour le travailleur : il faut disposer d'un bureau bien identifié dans la maison, où l'on se sent bien. Il faut aussi que l'entreprise mette en oeuvre des infrastructures d'accès aux ressources documentaires et informatiques à distance.

Philippe Obadia,
Gérant
Fidealis.com / Depot-web.com
(8 personnes)

L'entreprise est née sans bureau tout simplement car j'étais seul au début. Parce que nous externalisons tout et que le travail des ingénieurs commerciaux est un travail de terrain et de reporting des besoins de leurs prospects vers les sous-traitants, il n'a jamais été question de prendre un bureau.

Pour communiquer entre les collaborateurs et le dirigeant, c'est très simple : les commerciaux en prospection téléphonent grâce à un portable, nous échangeons les informations rapides par MSN et le transfert des dossiers se fait par mail, via FTP ou par courrier recommandé. Tout est centralisé. Aucune information n'est perdue.

Pour une meilleure visibilité, nous avons un site Web et un intranet pour le suivi client où chaque étape est consignée.

Mais une fois par mois, on se réunit un midi dans un bar du 8ème arrondissement de Paris et on échange nos expériences. Le bilan est positif parce que les coûts de structure sont bas, parce que le contact est permanent. Les enjeux économiques restent les mêmes que ceux d'une entreprise classique.

Notre système fonctionne car nous sommes en tout une dizaine. Sinon, je pense que c'est difficile sans une assistante et un bureau de réunion.

Dominique Tixier,
Gérante
Capvert.tv
(de 1 à 15 personnes en fonction des projets)

Mon entreprise est virtuelle parce que le nombre de collaborateurs dépend des projets de l'entreprise et que les compétences sur les projets sont diversifiées.

Auparavant, je possédais des locaux mais je les ai supprimés car ils étaient le plus souvent vides. Nous sommes positionnés dans le multimédia, nous n'avons pas le matériel ad hoc, tout se passe chez les prestataires.

Je ne travaille que par mail et par MSN. Grâce à MSN, le dialogue est permanent, constant, dès qu'il y a un problème, on se parle comme si on était dans le même bureau. En ce qui concerne les tests, ils sont faits en ligne, on peut le faire car les débits sont bons aujourd'hui. Techniquement, tous les outils existent et il n'y a pas de problème de ce côté là.

La difficulté est l'adaptation humaine. Il faut en effet une bonne gestion de projet et des gens qui savent travailler virtuellement. Certaines personnes ont besoin de se retrouver à la machine à café, d'être suivies ou poussées. Il faut une réelle volonté, c'est un choix de travailler de façon indépendante. Cela comporte des avantages pour les salariés et les prestataires, mais c'est aussi des amplitudes d'horaires plus importantes.