Consultants au sein du cabinet Möbius, spin-off de l'Université de Gand (sciences appliquées), fondée en 1997 par le Professeur Hendrik Vanmaele, et spécialiste des problématiques de Supply Chain et de Business Process Management.
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Pourquoi le Lean Office management ?
Le Business Process Redesign (BPR) et le Business Process Management (BPM) sont de bonnes techniques pour améliorer la qualité, lorientation client et lefficacité dune organisation. Force est cependant de constater que malgré ces techniques, projets, initiatives et malgré la rédaction de volumineux manuels de qualité remplis de procédures, de nombreuses inefficacités parviennent encore à se glisser dans les organisations, ou y sont latentes. Ces inefficacités peuvent être contrées à laide de la technique du lean office management.
Les causes de léchec de projets de BPR et BPM peuvent être de natures diverses. Un manque dengagement de la part du management hypothèque parfois toutes les chances de réussite dun projet de BPR. Une absence dimplication des collaborateurs a pour résultat des concepts précieux qui, dans la pratique, ne sont pas suffisamment rentabilisés.
Malgré les facteurs critiques de succès
connus, on constate que lon a trop tendance
à rechercher la solution dans de nouvelles
stratégies, dautres canaux de distribution,
de nouveaux concepts - soutenus ou pas par des meilleures
pratiques, des rapports de benchmarking,
des tendances actuelles...
On prend trop peu le temps et la peine dexaminer, dans lespace de travail, quel est limpact sur les tâches opérationnelles. Une vision claire, une bonne stratégie, les décisions tactiques adéquates sont nécessaires mais insuffisantes. Il importe que chacun sache quel est son rôle et ce que lon attend de lui, de façon à ce que les opérations forment la base dun service efficace et orienté client. On peut comparer cela à la construction dune maison sur un marécage : ce nest quune question de temps avant que les premières fissurent napparaissent.
Le lean office management permet notamment que les améliorations ou les nouveaux concepts conçus par le cadre supérieur et transformés en plans tactiques par le cadre moyen, prouvent réellement leur plus-value dans la pratique, tant pour le client externe quinterne.
Qu'est ce que le lean office management ?
Le lean office management a pour objectif de rendre et de maintenir les processus aussi lean, cest-à-dire aussi minces que possible, jusque dans les plus petits détails, pour améliorer ainsi la position concurrentielle et la plus-value des organisations (à légard des clients, des actionnaires, du personnel et de la société). La valeur ajoutée pour le client doit être maximale, et ce, pour des frais minimaux. On obtient cela en détectant et en éliminant toutes les formes de gaspillage (wastes) dans les processus, et en simplifiant de façon optimale les activités à valeur ajoutée.
Lorigine du lean se trouve dans lindustrie
automobile. Laccent a été mis
sur le lean manufacturing ou lean
production, avec comme objectif de détecter
en continu les inefficacités présentes
dans les espaces de travail, et ce, afin de diminuer
les délais de traitement, minimaliser les
coûts, augmenter la qualité, réduire
les stocks, et améliorer la flexibilité
quand il sagit de répondre aux exigences
du client. Entre-temps, ces principes ont été
appliqués dans dautres secteurs et
branches dentreprise. Dans les environnements
administratifs également, le concept de lean
thinking a fait son entrée.
Le but est que les collaborateurs consacrent un maximum de temps aux tâches prioritaires. Malheureusement, il semble que pour de nombreuses raisons, laccomplissement effectif des tâches sécarte fortement de laccomplissement souhaité. Cela résulte souvent en une perte de rendement et des risques opérationnels inutiles. Le gaspillage ou waste se manifeste la plupart du temps de façon latente, sous la forme dactivités napportant aucune valeur ajoutée aux yeux du client et savérant en outre ne pas être nécessaires au bon fonctionnement de lorganisation (manque defficacité). Lorganisation perd dès lors sa productivité et sa combativité. Le lean office management veillera en premier lieu à ce que toutes les causes de waste soient détectées et éliminées.
Peut-on nous accuser de couper les cheveux en quatre ? Si lon se rend compte que parmi les processus de soutien administratif dune organisation, moins de 10 % de ces processus apportent une valeur ajoutée pour le client et quelque 40 à 50 % sont importants pour garantir le bon fonctionnement de lorganisation, on peut en conclure que parmi ces processus administratifs, 40 à 50 % présentent un potentiel damélioration.
Pour arriver à cette conclusion, il importe de pouvoir détecter les différentes formes de waste. Traditionnellement, la théorie du lean thinking distingue 7 sources principales de gaspillage :
- Attente : souvent, les collaborateurs doivent attendre pour obtenir une signature, des informations...
- Surproduction : on voit circuler trop dinformations dans une organisation, trop de papier, de-mails...
- Surprocessus : on constate souvent, dans différents départements, un double input, un double contrôle...
- Stock : beaucoup de gens ont tendance à faire trop de copies (électroniques ou papier), "au cas où"...
- Mouvement : la disposition et laménagement des bureaux et des entrepôts sont souvent inefficaces ; parfois, un processus est organisé de telle façon que les gens doivent faire dinnombrables allers-retours inutiles.
- Erreurs : devoir recommencer des opérations à cause derreurs est une forme importante de gaspillage.
- Transport : informations, papier,... sont souvent déplacés inutilement et entreposés "temporairement" quelque part.
Lun des objectifs principaux du lean office management est lélimination de ces gaspillages.
En partant de ce point de vue, on divisera les gaspillages de façon fonctionnelle en 4 catégories, selon la cause :
1) gaspillage dû au fait que "des gens" perdent du temps à attendre ou à exécuter des tâches inutiles
Exemples :
Le temps passé par les gens travaillant à des fins opposées ou inutiles et leffort requis pour en corriger les conséquences. Si ces gens ne vont pas dans la même direction, la porte est ouverte au waste. Un collaborateur doit connaître très précisément ses objectifs et ses tâches.
Le temps perdu à attendre devant une imprimante, une photocopieuse, ou pour une signature, un contrôle... en termes "électroniques" : le temps passé à attendre le "petit sablier".
2) gaspillage dû au fait que des processus sont mal connus et/ou appliqués
Exemples :
Le temps passé à effectuer des contrôles (sans valeur ajoutée), par exemple en tentant de découvrir qui fait quoi au lieu de se concentrer sur les résultats.
Par manque de normalisation et de procédures, labsence dune personne déterminée peut porter fortement préjudice à la fiabilité dun processus.
3) gaspillage dû à une information insuffisante
Exemples :
Le temps et les moyens requis pour convertir ou traduire des données, des formats ou des rapports au sein de différents maillons du processus À cause de lintégration ICT limitée entre les différents maillons du processus. Le temps passé à traiter des informations inutiles et non-pertinentes ou à résoudre les problèmes en découlant :
- Le "cc" dans la circulation de-mails.
- Les points de mesure pour lesquels on ne voit pas clairement quelle action il y a lieu dentreprendre.
4) gaspillage dû à une utilisation insuffisante des outils et matériaux
Exemples :
Outils de processus utilisés pour un service avant que le service ne soit fourni ; matériel non utilisé et matériel ou informations gardés "en stock"
- Lignes non pertinentes ou non utilisées dans une base de données
- Matériel de bureau
- Présentations commerciales trop nombreuses, à la suite de quoi il devient difficile de savoir lesquelles doivent être utilisées
- Moyens investis en équipements, infrastructures... qui ne seront pas entièrement utilisés.
Cependant, le lean office ne se limite pas à établir la liste de toutes les formes de gaspillage. Comme pour nimporte quel sport déquipe, une vision juste, une bonne stratégie et de bonnes décisions tactiques ne suffisent pas toujours pour devenir champions. Le travail déquipe, dans lequel chacun est conscient de son rôle, une bonne communication, une dose de créativité et un bon leader, sont au moins aussi importants à la réussite.
Dans ce qui suit, nous expliquons comment réaliser cela concrètement pour obtenir un lean office. |
U. Wieme et P. Willen |