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Adobe / Macromedia : une fusion qui inquiète |
Validée par les autorités de régulation américaine, l'opération doit encore passer la barrière européenne. Prévu pour être opérationnel fin 2005, le nouveau groupe fait craindre une situation de quasi-monopole.
(18/10/2005) |
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Alors que les intentions d'achats de l'éditeur américain Adobe
Systems vis-à-vis de son concurrent Macromedia ont été dévoilées
publiquement le 18 avril dernier, le rapprochement des deux
sociétés vient d'être approuvé par les
autorités de régulation des marchés aux Etats-Unis. Les autorités européennes, de leur côté, ne se sont pas encore prononcées, elles devraient
rendre prochainement leur verdict.
Cette fusion d'envergure,
concrétisée pour 3,4 milliards de dollars, continue de susciter
de nombreuses interrogations. Mais pour le département de la justice américaine (DOJ), cette opération
n'aura pas de conséquence néfaste sur le marché de la gestion
de contenu sur Internet.
La direction d'Adobe
Systems espère quant à elle finaliser le rachat au cours de l'automne 2005.
Un exercice périlleux pour les deux éditeurs qui se trouvent
déjà chacun en situation de quasi-monopole.
Ainsi,
Adobe Systems impose sa marque au marché des logiciels d'imagerie
avec ses produits Photoshop, After Effects, InDesign et Illustrator.
Macromedia, de son côté, règne sans partage sur le marché des outils
de création d'applications Web avec Dreamweaver, Fireworks,
JRun ou Flex. La réunion des deux acteurs tue tout d'abord une
certaine forme de concurrence qui existait auparavant : Adobe Golive opposé à Macromedia
Dreamweaver ou Macromedia Fireworks face à Adobe Image Ready.
Ensuite, sur Internet, la synergie des deux éditeurs est
évidente mais crée un acteur global qui tient entre ses
mains toutes les ficelles du Web. Adobe apporte ainsi son savoir-faire
dans les problématiques de gestion du cycle de vie des documents
(certificats, création, archivage et recherche des documents)
et notamment son format de fichier PDF. Il dispose pour cela
d'une approche plutôt orientée utilisateur.
Macromedia
complète Adobe par son approche serveur et sa clientèle
développeurs |
Macromedia, au contraire, possède une solide base de références
chez les développeurs Web à travers Dreamweaver notamment, mais
aussi Flash et son catalogue de produits coté serveurs comme
ColdFusion, JRun ou Flex. Avec sa gamme Breeze, Macromedia s'adresse
aussi au marché de la web-conférence et des présentations multimédias.
Les deux éditeurs s'adressent de plus tout autant au marché des entreprises
qu'au grand public.
Avec un chiffre d'affaires cumulé de 2,1 milliards de dollars
par an pour 5 500 employés (lire l'article
du 19/04/2005), le nouveau groupe maîtrise la majorité des
formats Web - fichiers avec PDF, images avec Photoshop, vidéos
avec Breeze, animations avec Flash - et des protocoles ou langages
Internet - XML, CSS, HTML, PHP, Javascript
D'où le risque d'écarts avec les recommandations des organismes
comme le W3C, ou d'un appauvrissement de la concurrence, moins
armée financièrement face au nouveau géant, à l'image
de l'entrée de Microsoft sur le marché des navigateurs Internet.
Les logiciels libres ou Open Source, très présents sur le Web,
auront un rôle à jouer face à ces menaces à l'instar
d'Apache, MySQL, Firefox et Linux.
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