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Viviane Ribeiro (Geac) : "Face à l'évolution du marché, l'issue consiste à se spécialiser" |
Devenir des produits, du support et des équipes, opportunités pour l'éditeur : la présidente de Geac France évoque les conséquences du rachat de Geac par le fond Golden Gate Capital.
(15/11/2005) |
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Viviane Ribeiro, présidente de Geac France et directrice
EMEA de la division Enterprise du groupe (produits finance et gestion
de la performance), lève le voile sur le devenir de Geac
et de ses produits suite à son rachat par le fond privé américain
Golden Gate Capital (lire l'article
du 08/11/2005).
Comment va se traduire la réorganisation
de Geac en France ?
Viviane
Ribeiro. La France fait partie d'une unité européenne dont j'ai la direction. Les impacts de ce rachat pour Geac Europe seront limités. L'entreprise possède actuellement plusieurs métiers. Tout ce qui est ERP, ex-JBA et notamment System 21, va fusionner avec Infor. Le point fort des produits d'Infor porte sur le manufacturing, tandis que le point fort de System 21 concerne l'aspect distribution.
L'activité finance de Geac regroupe tout ce qui relève
du mid-market jusqu'aux gros systèmes, notamment les produits
Anael et CommShare. C'est déjà ce que je gère en Europe, depuis
notre réorganisation il y a 18 mois sous le nom Enterprise.
Dans cette entité, qui va désormais s'appeler Newco, Geac fusionne
les aspects finance et gestion de la performance. Cela signifie
que Geac France et Europe vont rester tels quels pour les clients.
Quels
seront les impacts sur le support et le maintien des
produits Geac ?
Aucun pour la partie que je dirige. Les noms des produits ne
vont pas changer, chacun continue son cycle de la même façon.
La seule chose que nous allons faire, c'est quitter la bourse
pour travailler avec des investisseurs privés. Ce changement
doit nous permettre d'investir dans l'acquisition de nouveaux
produits, à l'image de CommShare. Nous allons continuer à rechercher
des opportunités d'acquisitions dans le domaine de la gestion
de la performance.
L'idée est ensuite de venir compléter notre offre quels que soient les produits de base qu'utilisent nos clients. Lorsque nous avons racheté CommShare, les clients ont pu continuer à utiliser leurs produits finance normalement, sans remettre en cause leurs technologies. Je ne peux pas parler de la partie ERP et System21, dont le cur est en Angleterre, mais je pense que ce qui fait la force d'un éditeur, c'est d'abord sa base client. Oracle est par exemple revenu en arrière, après avoir annoncé la suppression du nom J.D. Edwards.
"Nous
continuerons à rechercher des opportunités
d'acquisition" |
Toutefois, Geac se positionne majoritairement sur le créneau financier,
où nous réalisons 80% de notre chiffre d'affaires. En Europe,
cette partie représente près de 75 millions de dollars
de chiffre d'affaires. Avec Newco, il y aura un nouveau CEO
au niveau international mais en Europe, je continue à gérer
cette activité. Il n'y aura donc pas de changement d'intervenants
ni d'interlocuteurs pour les clients, cette opération se veut
transparente.
Qu'attendez-vous de cette opération ?
Nous nous réorganisons en suivant une approche verticale sur
le métier de la finance, par rapport à des acteurs comme SAP
ou Oracle. Ce pôle fonctionne extrêmement bien chez nous, par
exemple en France, sur les 6 derniers mois, nous avons réalisé
21% de croissance en licences. Avoir un pôle finance et de gestion
de la performance répond vraiment à une attente de la part de
nos clients.
En quittant la bourse pour rejoindre des fonds privés, nous
imitons un peu ce qu'avait fait SSA, c'est-à-dire se repositionner
pour régénérer son business quitte à refaire plus tard une introduction
en bourse. Aujourd'hui, nous devons investir plus parce que
le marché change. Or, cet investissement se traduit par de moins
bonnes performances boursières. Les fonds privés sont là pour
nous aider à nous développer, pour donner à l'entreprise un second
souffle.
Je crois que la vague actuelle de rachats sur le terrain des
applications métiers s'inscrit dans cette optique de repositionnement.
Oracle a lancé la vague à travers PeopleSoft et J.D. Edwards.
C'est désormais une course pour ne pas se faire écraser entre
les gros ERP qui essaient de descendre vers le mid-market et
les petits ERP qui essaient de monter. La solution consiste
à se spécialiser, ce que nous faisons en nous concentrant sur
la finance et la gestion de la performance. |
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