|
| |
|
|
 |
| 8 conseils pour bien urbaniser son système d'information |
| Raisonner services, penser conception avant de penser déploiement, mais aussi s'organiser en conséquence et bien communiquer... Toutes les clés pour réussir son projet d'urbanisme informatique.
(15/11/2005) |
|
L'urbanisation informatique se propose d'adapter le système d'information : aux processus métiers et de partage d'information dans l'entreprise, aidée en cela par un modèle d'architecture en plein essor : le SOA (ou architecture orientée services).
En France, poussés par les grands acteurs de l'infrastructure logicielle - Microsoft, IBM, Sun ou encore Oracle -, des sociétés comme Essilor, la SNCF, Bouygues Telecom ou encore Natexis Banques Populaires ont ainsi misé sur le modèle SOA.
1) Raisonner services
D'une logique basée sur les solutions d'EAI (intégration d'applications d'entreprise), donc orientées flux techniques et objets, on passe à une démarche orientée "services métiers". "Ce qui signifie que les interfaces applicatives manipulées seront conçues comme des éléments réutilisables, compréhensibles par les métiers", indique Pascal Grojean, Directeur associé de Sysdeo (SQLI). "Il s'agit désormais d'une réflexion préalable à toute initiative d'urbanisation."
Il n'est plus question d'approche big bang passant par une restructuration des applicatifs autour d'échange de données par le biais de middlewares fortement intrusifs. "L'idée est de faire émerger une couche de services universelle d'accès aux grandes fonctions métiers du système d'information", résume le consultant.
2) Ne pas confondre SOA et Web services
Attention : pour les experts en urbanisation, le SOA renvoie à un modèle d'architecture et non à une technologie à proprement parler. Le déploiement d'un environnement de SOA ne signifie pas forcément la mise en oeuvre de Web Services (couche XML SOAP/WSDL). Ainsi, des services peuvent très bien s'appuyer sur d'autres technologies, tels des serveurs d'applications Java centralisés, sans forcément être publiés en XML au sein d'une architecture décentralisée.
A l'inverse des Web Services peuvent exister au sein d'un système d'information sans pour autant faire partie d'une architecture de SOA, leur vocation étant simplement de gérer des flux indépendants les uns des autres. "Dans certaines entreprises, la prolifération de ce type d'interface rend d'autant plus urgent la mise en oeuvre d'un programme d'urbanisation. Ce qui passe par exemple par un référencement des services existants au sein d'un annuaire - décrivant l'objet de chacun, le moyen d'y accéder et avec quel type de droits", nous expliquait Laurent Calamy chez Directeur Technique de Business Interactif.
3) Penser conception avant de raisonner déploiement et infrastructure
Une démarche d'urbanisation dans un contexte de SOA demande d'adopter une approche architecturale du système d'information orientée utilisateur final. "L'idée est de raisonner en premier lieu conception et support à maîtrise d'ouvrage, avant de réfléchir à l'infrastructure et au déploiement technique que cela implique [NDLR : comme c'était le cas dans la logique de l'EAI]", explique Pascal Grojean.
"Le référentiel d'urbanisme élaboré dans un premier temps ne devra pas atteindre un niveau de détail excessif, mais plutôt proposer une vision d'ensemble qui permettra ensuite de piloter les projets de développement de processus transverses", précise Bernard Le Roux, Directeur associé chez Cosmosbay-vectis.
"Les axes stratégiques définis en lien avec la direction générale contribuent ensuite à placer en priorité les objectifs opérationnels, à la fois en termes de nouveaux développements et d'optimisation de services et de processus existants".
4) Se doter d'un langage de travail commun
Partant de là,
il est conseillé d'adopter un langage commun à la maîtrise d'oeuvre (MOE) et à la maîtrise d'ouvrage (MOA). Objectif : se donner les moyens de s'accorder sur un référentiel de processus métiers, décrits sous la forme de services réutilisables (gestion de la tarification, des stocks, etc.). Processus et services pouvant être respectivement décrits par le biais des spécifications BPML (pour Business Process Modelling Language) et UML (Unified Modeling Language).
5) Bien qualifier son architecture
"Il est fondamental de prendre garde au degré de granularité d'une architecture orientée services.
S'il est trop grand, on risque de se retrouver en présence d'une multitude de services difficilement réutilisables et orchestrables entre eux. Si il est trop faible, les messages peuvent devenir trop volumineux et par conséquent peu gérables et peu performants, car couvrant des champs trop larges", note Mariano Boni, directeur technique de Dreamsoft (Groupe SoluCom).
La mise en oeuvre d'une architecture de SOA engendre aussi un certain nombre de choix et prérequis technologiques. "Il faut en premier lieu bien spécifier le vocabulaire métier XML/Java exploité au sein des messages pour qualifier les différents types de données échangés entre services en présence : niveau de stocks, prix, gamme, etc.", note sur ce point le directeur technique.
6) Se doter de l'organisation adéquate
Sans plan d'organisation carré, l'élaboration et le déploiement d'un projet d'urbanisation basé sur le SOA est voué à l'échec. Sur ce point, Pascal Grojean conseille de mettre en place trois équipes de projet : la première pour définir les services en tant que tels, la seconde pour construire le socle d'infrastructure technologique nécessaire à leur exécution, et la troisième pour développer et activer les processus et applications dessinées à partir des services pour les utilisateurs finaux.
7) Mettre en place une urbanisation à plusieurs niveaux dans le cas d'un grand groupe
Au sein d'un groupe, il est bon de retenir dans un premier temps une approche départementale ou par filiale, puis transverse dans un second temps . D'une logique d'investissement vertical vers un marché particulier, les métiers doivent ainsi être capables d'adopter une vision globale, et comprendre l'intérêt qu'ils peuvent avoir à partager leurs ressources applicatives ou leurs contenus, sous forme de services.
"Pour réussir, un tel projet implique l'existence d'une coordination transverse forte qui sait s'imposer et apporter un accompagnement. C'est le rôle de la direction générale. Le choix des premiers départements à migrer vers une telle architecture est une question de politique stratégique", estime Michael Tartar,
Manager des projets d'intégration
chez BearingPoint.
Une démarche de SOA à plusieurs niveaux peut alors se révéler intéressante (internationale, nationale et régionale) en vue d'accompagner les directions informatiques impliquées vers l'adoption de la nouvelle architecture.
8) Bien communiquer
Pour mettre toutes les chances de son côté, l'entreprise doit enfin mettre en place des actions de communication internes et de formation à ces nouveaux concepts d'urbanisation (SOA, services, etc.).
"Il est crucial que les différents intervenants soient au clair sur ce vocabulaire métier, mais également sur leur rôle au sein de la nouvelle organisation - notamment entre les directeurs de projet et les experts au sein des équipes MOA et MOE", souligne t-on chez Sysdeo.
|
|
|
|
Dossier 
