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Guillaume Plouin
Responsable
veille technologique
SQLI |
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Guillaume
Plouin
"Les interfaces par navigation ont atteint leurs limites"
Interfaces riches, communication multicanal, standardisation de la présentation des sites et de l'intégration vidéo... synthèse des évolutions à venir.
09/01/2006 |
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JDN
Solutions. Que peuvent apporter les technologies clients
riches ?
Guillaume Plouin. Le constat que nous faisons aujourd'hui
est que les interfaces par navigation ont atteint leurs
limites. L'utilisateur ne peut que visualiser des éléments,
là où les clients riches permettent la manipulation d'objets.
Ces derniers offrent ainsi des interfaces prometteuses
pour l'avenir. Ce nouveau marché donnera lieu à une grande
bataille en matière de normalisation, un élément
qui prendra du temps supplémentaire.
Comment les sites Web vont-ils
concilier cette demande de contenus lourds avec les exigences
de rapidité d'affichage ?
Une des solutions pourrait passer par Ajax, l'idée étant
d'offrir une interface orientée manipulation pour une
page Web classique. Derrière la page HTML cependant, l'entreprise
est capable d'exécuter des traitements en tâche de fond
sans que personne ne s'en aperçoive.
Les applications
seront donc plus ergonomiques puisque le site pourra anticiper
l'exécution de certains calculs. Beaucoup de gens s'intéressent
à Ajax, notamment Google. En
matière d'interface Web, il y a pour moi deux types d'enrichissement
d'interfaces : le sens ergonomique, à travers Ajax, et
le sens plutôt média à travers Rich Media ou Flash.
Les nouveaux débits offerts
par l'UMTS auront-ils des conséquences sur la manière
de concevoir les sites mobiles ?
Sur la partie téléphonie mobile, l'augmentation des débits
Edge et UMTS génère de nouveaux contenus, par exemple
la télévision sur mobiles. Cela a effectivement
une incidence sur le nombre d'entreprises qui souhaitent
rendre leur site Web disponible sur ces terminaux, d'autant
plus qu'il est bientôt question de distribuer des extensions
.Mobi pour ce type de sites.
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Le
XML et le RSS s'adressent tout particulièrement
à la communication multi-canal" |
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Mais, globalement, nous en revenons
toujours à la problématique
de la communication multicanal. Dans ce cadre, les flux
RSS me semblent intéressants car ce format reste indépendant
du terminal et peut ainsi adapter la mise en forme
en fonction de l'écran.
Il est certain que le XML et le
RSS s'adressent tout particulièrement à ces nouvelles
problématiques multicanal. Cependant, si les débits augmentent,
la taille des écrans reste toute petite, une adaptation
de l'affichage est forcément nécessaire.
Pourquoi anticipez-vous un
changement en matière de formats de présentation ?
La technique évolue vite, nous voyons de plus en plus
de sites utilisant des langages de balises bien formés,
notamment XHMTL, avec les bons navigateurs. Les concepteurs
de sites travaillent de plus en plus avec des pages Web
rigoureuses, dans le respect des feuilles de styles. Mais
le vrai changement à venir se trouve dans l'utilisation
des clients riches.
Le W3C travaille actuellement sur un langage de balises
pour décrire des interfaces riches. Je pense qu'il devrait
s'appuyer pour cela sur XUL - qui se montre déjà assez
avancé - et normaliser l'ensemble. Macromedia-Adobe et
Microsoft travaillent d'ailleurs sur ce type de sujet
à travers leurs formats MXML et XAML respectifs.
Comment la généralisation de
la vidéo et du haut débit vont-ils impacter les sites
Web ?
A un moment donné, nous trouvions beaucoup de technologies
exotiques pour le rich media. Or, aujourd'hui, quand j'observe
le marché, ces mêmes technologies se recentrent plutôt
vers des plates-formes de distribution de contenu spécialisées
comme iTunes par exemple. Pour le reste, les gens utilisent
majoritairement Flash. Les grosses plates-formes de caching,
avec Real, ont été mises de coté, car trop complexes.
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Le
W3C travaille déjà à
la normalisation du langage de balises pour
interfaces riches" |
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Sur la 3D, même constat. Les technologies, autrefois nombreuses,
se consacrent aujourd'hui sur l'essentiel. Chez les boutiques
électroniques par exemple, nous voyons beaucoup de 3D
pré-calculée présentée en Java ou en Flash.
L'Open Source a-t-il encore
des parts de marché à gagner auprès des sites Web ?
Les gens utilisent de plus en plus de plates-formes techniques
Open Source, qui - ces dernières années - ont régulièrement grignoté des parts de marché. L
a tendance se poursuit, sans s'accélérer.
Cela me paraît logique car quand quelque chose est bien
connu et maîtrisé, à quoi bon mettre en place ses propres
outils. IBM veut ainsi rendre des versions de DB2 gratuites.
Pour les choses qui n'évoluent plus beaucoup, l'Open Source
semble une évidence.
Quels autres phénomènes avez-vous
observés dans l'évolution des développements Web ?
Une tendance actuelle consiste à développer de petites
applications Web capables de s'intégrer les unes aux autres,
un mouvement surnommé le Web 2.0.
Ce sont, par exemple,
des agences immobilières qui utilisent le service Google
Map pour montrer leurs logements disponibles. Concrètement,
il s'agit d'un mélange de services émanant de différentes
entreprises et conçues pour le plus grand bonheur de l'utilisateur.
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Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions |
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