Surtout utilisé par lindustrie aéronautique et la défense, CMMi (Capability Maturity Model integration) se répand aujourdhui dans dautres secteurs dactivité et rencontre également un succès croissant auprès des sociétés dingénierie.
Dans un rapport récent le SEI (Software Engineering Institute, à lorigine du modèle CMMi) a dénombré 263 évaluations au cours du seul second semestre 2004, contre 630 sur la période davril 2002 à juin 2004.
Il est vrai que ce référentiel de bonnes pratiques a de quoi séduire des directions informatiques soumises à des pressions et des obligations de résultat toujours plus fortes.
Le besoin de mettre en uvre de tels modèles se fait jour lorsque lentreprise constate, à lévaluation de ses pratiques internes, des problèmes récurrents comme les dépassements de budget, linsatisfaction des clients, des produits livrés en retard - voire lavortement de projets - un manque de visibilité, un manque de réactivité, un manque de capitalisation des expériences passées, etc.
Mais CMMi ne livre pas de mode d'emploi. C'est l'entreprise qui doit décider des outils et modèles à mettre en uvre pour satisfaire aux critères CMM.
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Le modèle CMMi définit cinq niveaux de maturité
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Les meilleures pratiques CMMi visent à aider le département informatique à améliorer la qualité et la productivité, à mieux satisfaire les attentes des clients, à réduire les coûts ou encore à mieux gérer les risques.
Le modèle CMMi définit cinq niveaux de maturité (initial, processus géré, processus défini, processus maîtrisé et optimisation) regroupant chacun un sous-ensemble de processus.
A ces processus correspondent des meilleures pratiques que lentreprise est censée mettre en uvre avec succès pour prétendre passer au niveau de maturité suivant. Ce passage est prononcé par des évaluateurs reconnus par le SEI après vérification de la mise en uvre opérationnelle des meilleures pratiques par lentreprise.
Selon ses besoins, lentreprise pourra choisir de faire évoluer tout un périmètre de son organisation sur léchelle de maturité. Dans ce cas, lordre de réalisation des objectifs est imposé et lentreprise ne pourra évoluer, au sein de ce périmètre, vers un degré de maturité n+1 quà condition davoir rempli tous les objectifs du niveau n.
Si elle souhaite plus de souplesse, elle choisira, au sein dun périmètre défini, de faire évoluer en priorité les seuls domaines de processus jugés critiques. La décision sera essentiellement liée aux priorités de lentreprise, à la disponibilité des ressources et à lexpérience des acteurs responsables par domaine de processus.
Quelle que soit la manière dont lentreprise souhaite évoluer dans léchelle des niveaux de maturité, la structuration du modèle permet de définir, pour un domaine de processus à lintérieur dun niveau de maturité, dune part les objectifs génériques (par exemple institutionnaliser la gestion des processus ) et les pratiques génériques (par exemple planifier le processus) correspondantes du domaine et, dautre part, ses objectifs spécifiques (établir un plan projet par exemple) et les pratiques spécifiques afférentes (établir le calendrier et le budget du projet).
On distingue les objectifs et pratiques génériques et spécifiques selon quils sont partagés par tous les secteurs clés du modèle CMMi (25 au total) ou spécifiques à un secteur en particulier. Les pratiques correspondent aux activités quil faudra réaliser pour atteindre lobjectif.
A ces activités sont associés les produits de sortie type (les livrables) à réaliser dont lexistence témoignera, auprès des évaluateurs, de la bonne exécution et de la maîtrise de la pratique.
Il appartient à lentreprise de décrire dans ses modes opératoires - en particulier les guides méthodologiques - quels sont la démarche et les outils quil faut utiliser pour réaliser le produit de sortie type.
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Pas une norme mais bien un référentiel de meilleures pratiques
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Cela participe au modèle CMMi qui ne se veut pas une norme mais bien un référentiel des meilleures pratiques pour mettre en uvre des processus, parmi lesquels les processus de gestion de projet (planification, suivi et contrôle, gestion des ententes fournisseurs, gestion du risque,...), dingénierie (gestion des exigences, intégration produit, vérification / validation, ...) de support (assurance qualité, gestion de configuration, mesure et analyse, ...) et dautres domaines métier.
Pour réussir, une démarche damélioration CMMi doit être gérée comme un projet à part entière ; léquipe projet étant idéalement constituée à la fois dexperts du modèle et dopérationnels de lentreprise. Il sera essentiel notamment de passer par les étapes suivantes :
- lappropriation, par léquipe projet, du modèle darchitecture et des meilleures pratiques du référentiel CMMi ;
- ladaptation ou la construction du référentiel CMMi de lentreprise à partir de la déclinaison du référentiel CMMi, compte tenu des exigences propres de lorganisation et de ses meilleures pratiques ;
- la définition dun plan de communication pour la mise en uvre de ce référentiel ;
- la formation des équipes projets au référentiel ;
- le déploiement du référentiel CMMi de lentreprise.
La mise en uvre pragmatique des processus CMMi résulte de lexpérience conjuguée du savoir (meilleures pratiques du référentiel CMMi) et du savoir faire de léquipe projet, sous la conduite intéressée dun DSI qui peut voir et mesurer concrètement les fruits dune telle démarche.
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