Devancé sur le terrain des processeurs serveurs à double cur par AMD l'année dernière (lire l'article du 25/04/2005), Intel a petit à petit perdu pied sur le terrain de la consommation électrique et du rendement de ses puces. En juillet 2005, son concurrent s'accaparait 11% de parts de marché sur le segment des processeurs pour serveurs.
Face à cette situation, Intel se devait de réagir vite, d'autant plus que l'entreprise a enregistré lors du deuxième trimestre 2006 un véritable coup de massue sur ses résultats financiers. Son chiffre d'affaires reculait de 12% à 8,9 milliards de dollars pendant que le résultat net sombrait de 49% à 1,3 milliard de dollars. Par le biais de son processeur Woodcrest, nom de code de la nouvelle version des serveurs Xeon MP (serveur quadri-processeur et au-delà) à double cur, lancé début juillet, Intel reprend les choses en main.
Le Woodcrest a inauguré la nouvelle architecture des puces Intel, baptisée Core en référence à la nouvelle stratégie du fondeur axée sur la multiplication des curs (qui consiste à diviser un processeur en de multiples unités de calcul capables d'effectuer des tâches en parallèle). Cette architecture reprend en partie les éléments clés de sa précédente architecture Netburst, axée sur la montée en fréquence, qu'elle combine avec de nouvelles fonctions orientées vers le calcul en parallèle.
Premier résultat, la consommation affiche une baisse de 30 à 50%, oscillant entre 65 et 80 watts contre 90 à 130 watts avec l'ancienne architecture. Deuxième constat, les performances sont en hausse : de 50 à 80% selon les applications, ce qui le positionne comme un concurrent plus sérieux des processeurs d'AMD, même si ce dernier dispose d'une gamme plus étendue, allant du serveur bi-processeur à l'octo-processeur.
Le prix du Woodcrest, lui, reste quasi-identique à l'ancienne version du Xeon, soit une fourchette comprise entre 200 et 850 dollars. La version bi-processeur de cette puce (Xeon DP ou Tulsa) sortira pendant l'été.
| Consommation réduite, performance en hausse et prix stables |
Après le Xeon, c'est aussi une deuxième jeunesse pour l'Itanium, dont la version 2 baptisée Montecito et utilisant l'architecture Core est annoncé pour la semaine prochaine, le 18 juillet. Ce processeur haut de gamme, dont les concurrents directs sont les processeurs RISC (Power 5 d'IBM, PA-RISC d'HP ou Ultrasparc de Sun), avait déçu le marché, perdant le soutien de fabricants, tels IBM et HP.
Contrairement au Xeon, l'Itanium n'a toujours pas basculé vers une organisation à deux curs. Ce sera bientôt chose faîte et ce, en conservant une fréquence de fonctionnement similaire à l'ancienne version, aujourd'hui de 1,6 Ghz. La mémoire cache, elle, monte de 9 Mo à 24 Mo tandis que le nombre de transistors sur une puce franchit le cap du milliard (1,7 milliard de transistors).
La consommation maximum sera réduite de 130 à 100 watts et les performances augmentent d'un facteur 2. Pour le lancement, 5 versions du processeur seront disponibles, faisant varier la fréquence et la mémoire cache du processeur sous les appellations Itanium 2 9010, 9020, 9030, 9040 et 9050. Le prix de vente se situera entre 749 et 3600 dollars selon le quotidien Digitimes.
Une première démonstration grandeur nature du processeur a déjà eu lieu en France, suite au choix du processeur Itanium 2 par le nouveau supercalculateur du CEA (lire l'article de janvier 2006). Ce supercalculateur, le premier en Europe à atteindre une puissance de 50 Teraflops, compte plus de 4350 processeurs Itanium 2.
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