A Grenoble, on a l'habitude de franchir des montagnes. A bientôt 40 ans, le cabinet de conseil Capgemini, d'origine iséroise (mais dont le siège est aujourd'hui parisien), n'est pas prêt de décrocher ses mousquetons. Bien au contraire...
Il revient pourtant de loin. En 2004, le groupe était au fond du gouffre. Mais les chantiers de restructuration engagés par la nouvelle équipe dirigeante lui ont permis de retrouver toute son efficacité opérationnelle.
Aujourd'hui, le groupe, qui emploie 50 000 personnes dans plus de 30 pays, envoie plusieurs signes positifs aux marchés financiers, grâce à des résultats plus qu'encourageants. A l'occasion de la clôture des comptes de son premier semestre fiscal, Capgemini leur a annoncé un chiffre d'affaires de 3,784 milliards d'euros, en hausse de 10,4% par rapport à la même période l'an dernier.
Le résultat net part du groupe fait quant à lui un bond de 22% à 71 millions d'euros, permettant au groupe d'afficher une marge opérationnelle de 181 millions d'euros, soit 4,8%. C'est trois points de mieux qu'il y a un an et surtout au-dessus des prévisions du consensus Reuters (4,6%). Sur l'année, le groupe prévoit une marge opérationnelle de 5,5%.
La bonne santé financière du groupe est particulièrement flagrante aux Etats-Unis où la marge opérationnelle passe de -6,6% à 4,3% en un an. Malgré tout, Capgemini connaît encore des difficultés outre Atlantique, où le groupe réalise un cinquième de ses ventes. Le redressement de l'activité américaine reste donc la priorité numéro 1 pour 2006, en plus d'étendre son rayonnement à l'international.
Mais pour stabiliser une situation financière toujours précaire, Capgemini doit néanmoins développer ses activités d'infogérance (40% du CA), moins sensibles à la conjoncture que l'activité conseil et intégration de systèmes, et représentant encore plus de la moitié des revenus du groupe.
10 000 salariés en Inde d'ici la fin 2007 |
En marge de ses résultats, le Français vient également d'annoncer une prise de participation majoritaire (51%) dans Indigo. Spécialisée dans les activités de BPO (Business Process Outsourcing), Indigo est la structure Finance et Comptabilité d'Unilever en Inde.
Avec ce rachat, Capgemini fait donc d'une pierre deux coups dans sa stratégie de développement : le cabinet de conseil renforce non seulement son positionnement dans le sous-continent
mais surtout ses activités d'infogérance de façon conséquente.
Présente à la fois à Bangalore et Chennai, Indigo emploie tout de même 600 personnes, dont 75 experts-comptables, pour fournir des services financiers et de contrôle, notamment dans le cadre de la loi Sarbannes-Oaxley, à des sociétés du groupe Unilever dans plus de 45 pays répartis sur les cinq continents.
Les équipes d'Indigo rejoignent ainsi les presque 6 000 salariés indiens de Capgemini, dont l'objectif est d'atteindre 10 000 personnes d'ici fin 2007. Sans compter le réseau BPO du Français en Pologne, en Chine, en Inde, en Australie, aux USA et au Canada.
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