Dans le cadre d'une vaste démarche d'urbanisation, Bouygues Telecom s'est orienté courant 2005 vers le déploiement d'une architecture de services (SOA). Un chantier impulsé directement par la direction des systèmes d'information.
"L'objectif principal est d'améliorer l'agilité et l'évolutivité du SI", résume Paul Cohen Scali, Directeur pôle Clients et Internet du groupe.
Pour bien comprendre les enjeux sous-jacents, un petit retour en arrière s'impose. En 1996, Bouygues Telecom se lance commercialement. La société fait le choix à l'époque d'un progiciel de gestion intégré pour la gestion de la relation clients. Avec l'émergence des technologies Web dans les années qui suivent, ce premier noyau est complété par de nombreux développements. Mais l'idée est aussi d'accompagner l'évolution marketing permanente de l'opérateur (lancement d'offres de fidélisation, etc.).
"Cette effervescence fonctionnelle nous a conduit à amorcer une première réflexion autour de l'urbanisation de nos systèmes en 2001", poursuit Paul Cohen Scali. La DSI réalise une cartographie des flux interapplicatifs. Une solution d'intégration d'applications d'entreprise (EAI) est alors retenue comme base pour ce projet.
"Avec la SOA aujourd'hui, nous ajoutons une nouvelle brique d'orchestration à ce premier socle en essayant de réutiliser les services exposés jusqu'alors via le moniteur transactionnel BEA Tuxedo que nous avions choisi", note Paul Cohen Scali.
Le premier processus déployé : l'alimentation automatique du système de vente |
La solution d'orchestration déployée ici est encore un produit BEA. Elle a été sélectionnée pour ses capacités à dialoguer avec l'existant, notamment le serveur Tuxedo du même éditeur, mais également sa robustesse, ses performances et son évolutivité - éprouvées pour l'occasion grâce une maquette.
Le premier processus métier géré par l'architecture de services porte sur l'alimentation automatique du système de vente de l'opérateur. Une fonction qui fait l'objet d'une coordination avec les dispositifs de commissionnement des distributeurs, ainsi que le déstockage - pour assurer la logistique.
"L'orchestration d'un tel processus est rendu possible grâce à l'évolution des standards depuis 2001, l'émergence de BPEL en particulier", indique t-on chez Bouygues Telecom. "Nous utilisons les Web Services par défaut, mais en cas de contraintes techniques particulières en termes de performance, nous pouvons être amenés à nous rabattre sur Tuxedo."
Pour Paul Cohen Scali, l'enjeu premier d'un tel chantier réside dans sa problématique organisationnelle. "Le fait de sortir les processus des applications et de construire un service à partir de plusieurs applicatifs engendrent des évolutions profondes pour l'exploitation", souligne t-il. "Mais il est vrai que le moteur d'orchestration nous aide en donnant une bonne vision de l'ensemble des interactions." Une évolution organisationnelle qui a d'ailleurs engendré l'émergence de nouveaux profils au sein de la DSI : des urbanistes et des responsables de processus notamment.
Pour l'heure,
Paul Cohen Scali ne s'avance pas sur l'évaluation d'un retour sur investissement (ROI), deux à trois ans étant encore nécessaires d'après lui pour percevoir les premiers bénéfices. "Nous travaillons maintenant sur la notion de processus de bout en bout, et sur des moyens qui permettraient à nos équipes d'exploitation de garantir la qualité de services", conclut Paul Cohen Scali.
Le
projet en bref
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Entreprise
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Bouygues Telecom
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Secteur
d'activité
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Télécommunications
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Type
de projet
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Intégration
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Editeur
retenu
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BEA
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Date
de lancement du projet
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2001
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