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| Dell accusé d'avoir perçu 1 milliard de dollars pour favoriser Intel |
| Sous le coup d'une enquête de la SEC, le constructeur change de tête et prépare une réorganisation dans un climat houleux. Des actionnaires l'accusent d'avoir perçu des pots-de-vin d'Intel en échange de l'exclusivité.
(06/02/2007) |
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Le constructeur de PC Dell a bien du mal à garder le cap sous l'assaut des bourrasques. Première victime des déferlantes qui balaient actuellement le navire Dell, son capitaine, Kevin Rollins. Déjà dans le collimateur après plusieurs trimestres décevants, le dirigeant a donc pris une chaloupe pour débarquer. Démission spontanée ou sollicitée, Rollins a en tout cas cédé la barre à celui qui l'avait précédé à cette fonction deux ans et demi auparavant, Michael Dell.
Le fondateur de Dell aura fort à faire, et devra tenir aussi bien le rôle de capitaine que de maître calfat pour écoper. En effet, si le constructeur occupait il y a encore un an la place de numéro un, il a depuis cédé devant son rival HP. Michael Dell s'est d'ores et déjà fixé comme objectif de ravir de nouveau ce titre. Il devra pour ce faire inverser la tendance et parvenir à redynamiser l'activité.
En 2006, HP voyait ses parts de marché progresser de 19%, tandis que Dell ne s'octroyait qu'un maigre 3,5% de croissance. Et c'est sur son premier marché, l'Amérique du Nord, que le camouflet fut le plus cinglant. Bilan, l'exercice 2006 débutait sur un bénéfice net en recul de 18% et le groupe informatique a d'ores et déjà fait savoir que le quatrième trimestre serait inférieur aux attentes du marché. Sans être catastrophiques, les résultats de Dell déçoivent les investisseurs, habitués au luxe d'une croissance soutenue.
Le fondateur s'est après sa nomination élevé contre la bureaucratie qui minerait selon lui l'entreprise. "Cela nous coûte cher et nous ralenti", a-t-il déclaré. Le nombre de cadres dirigeants devraient ainsi passer à terme de 20 à 12. Les salariés ne seront pas non plus épargnés puisque le plan de bonus va subir quelques remaniements pour être remplacé par des "récompenses limitées aux moments propices".
| Le dossier mettrait en cause le nouveau et l'ex-dirigeant de Dell |
Michael Dell semble donc décidé à hisser toutes les voiles pour combler son retard sur HP et rassurer les actionnaires. Toutefois, il devra affronter des vents contraires. Le rappel des 4,2 millions de batteries a peine oublié, s'ajoutait l'investigation conduite par la SEC, le gendarme de la bourse américaine. Certaines anomalies dans la comptabilité de la firme ont en effet éveillé son attention et motivé une enquête.
L'investigation a déjà contraint Dell à repousser la publication de ses deux derniers trimestres, l'exposant ainsi à être décoté du Nasdaq. Le constructeur est cependant parvenu à un compromis avec la bourse de New York. Celle-ci lui a accordé un sursis jusqu'au 14 mars pour régulariser sa situation sous peine de voir son titre décoté.
Mais tout juste le capitaine rétabli dans sa charge, qu'un nouvel écueil se profile déjà à l'horizon. Après avoir repris 4,34% suite à l'annonce du retour de Michael Dell à la direction générale, le titre reculait le lendemain en raison d'une plainte collective engagée par des actionnaires de Dell. Ces derniers accusent le groupe d'avoir illicitement gonflé ses profits de près d'un milliard de dollars grâce à des rabais trimestriels consentis par Intel.
Selon les plaignants et le Wall Street Journal, la somme serait la contrepartie de l'accord secret d'exclusivité sur les processeurs X86 signé entre Dell et Intel. Le dossier de 251 pages déposé devant la justice mettrait en cause 16 personnes au sein de Dell, dont Michael Dell et Kevin Rollins.
Intel s'est pour l'heure contenté de témoigner son indignation en déclarant au Wall Street Journal que ces accusations n'étaient que pure invention. Si les faits venaient à être démontrés, ils pourraient profiter au fondeur AMD, engagé dans une laborieuse affaire judiciaire contre Intel, l'accusant notamment d'avoir illégalement conclu des accords pour assurer son monopole.
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