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ACTUALITE
 
22/05/2007

Le logiciel libre comme alternative au piratage

La dernière étude menée par le BSA met en relief l'impact du revenu par habitant sur le taux de piratage logiciel d'un pays. En 2006, ce dernier recule dans les pays émergents, mais progresse en Asie et en Afrique.
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La nouvelle étude commanditée par l'association de défense de la propriété intellectuelle des éditeurs, la Business Software Alliance (BSA), menée par le cabinet IDC, dresse un bilan mitigé de l'évolution du taux de piratage des logiciels dans le monde.

La tendance est plutôt à la stagnation voire à la baisse en proportion. Mais en raison de la croissance du marché, en volume, elle se traduit par une hausse du montant du manque à gagner pour les éditeurs victimes de piratage. IDC estime à près de 40 milliards de dollars le manque à gagner en 2006. Plus d'un tiers des logiciels installés sur les PC dans le monde (35%) sont piratés selon le cabinet.

A noter que cette étude porte comme tous les ans sur les PC grand public, et non pas sur le parc informatique professionnel où le taux de piratage s'avère plus faible. La Chine est l'un des pays où le taux de piratage a le plus reculé en 2006, passant de 92% en 2003 à seulement 82% en 2006. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse : tout d'abord l'augmentation du niveau de vie en Chine, et ensuite la vente de plus en plus fréquente de logiciels associés au matériel.

La Russie a connu une baisse similaire du taux de piratage, passant de 87% en 2004 à 80% en 2006. Là encore, l'augmentation du niveau de vie moyen a permis cette baisse du taux de piratage. Reste que de gros écarts demeurent. Les pays les plus touchés par le piratage de logiciels concernent quatre grandes zones géographiques : l'Europe de l'Est, le Moyen-Orient et l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine et centrale.

 
Taux de piratage par région
 
  Région 2006 2005  
  Amérique du Nord 22 % 22 %  
  Europe de l'Ouest 34 % 35 %  
  Asie / Pacifique 55 % 54 %  
  Moyen Orient - Afrique 60 % 57 %  
  Europe de l'Est - Europe centrale 68 % 69 %  
  Amérique latine 66 % 68 %  
  Union Européenne 36 % 36 %  
  Monde 35 % 35 %  
 
Source : BSA / mai 2007
 

Se retrouvent en tête l'Arménie, la Moldavie, l'Azerbaïdjan, le Zimbabwe, le Vietnam et le Venezuela. A l'inverse, les pays les plus respectueux de la propriété intellectuelle des éditeurs sont ceux où le niveau de vie moyen des habitants est le plus élevé : Etats-Unis, Japon, Danemark, Autriche, Suisse, Suède, Finlande, Royaume-Uni, Allemagne et Belgique.

Cette relation de cause à effet s'applique majoritairement, même si des exceptions demeurent comme en Europe latine. La France, l'Italie, l'Espagne, la Grèce et le Portugal font par exemple figure d'exceptions en Europe. Ces pays affichent des taux de piratage relativement forts, de l'ordre de 40% et plus, alors qu'ils bénéficient d'un revenu moyen par habitant au dessus de pays d'Europe de l'Est pourtant moins touchés par le piratage comme la Slovaquie, la République Tchèque ou la Hongrie.

L'Europe latine constitue une exception par rapport à l'Europe centrale et l'Europe du Nord

Autre différence, dans les pays riches le piratage s'effectue principalement par Internet et les connexions haut débit, tandis que les CD-Rom pirates qui s'échangent de personne à personne ont la préférence des pays émergents et des pays pauvres. La faible couverture d'Internet dans les pays pauvres n'encourage pas le développement des logiciels libres comme une alternative au piratage.

Au vu de la petite taille de ces marchés, ils ne bénéficient pas non plus de la même couverture de la part des éditeurs Open Source (Red Hat, Novell, IBM, Sun) chargés d'évangéliser le marché dans les pays émergents ou riches.

Même dans les pays les plus respecteux de la propriété intellectuelle, le taux de piratage s'élève encore à de 21 à 28%, soit près d'un logiciel sur quatre. Ce taux, incompressible depuis 4 ans, démontre que les logiciels libres ont un rôle à jouer : celui de solutions génériques, capables de répondre aux besoins essentiels des utilisateurs de PC. Ces mêmes utilisateurs pourront alors reporter les économies réalisées sur des logiciels plus spécialisés.

 
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Le problème est encore plus radical pour les pays émergents. Dans ces régions du monde, le marché des logiciels piratés représente le double du marché légal de l'édition – 18 milliards de dollars pour le premier, contre 7 milliards de dollars pour le second. La tendance est inverse dans les pays développés.

C'est aussi dans les pays développés que le manque à gagner en raison du piratage est le plus fort. Le piratage de logiciels dans l'Union européenne et en Amérique du Nord représente un manque à gagner de 19,1 milliards de dollars selon IDC, soit autant que les autres régions du globe réunies (Asie / Pacifique, Europe de l'Est et Centrale, Amérique latine, Afrique et Moyen-Orient).


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