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Patrick Bensabat (Business & Decision)
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Ce rachat était-il prévisible ?
Pour être tout à fait clair, cela faisait un moment que l'on
attendait du mouvement au sujet de Business Objects. Des rumeurs avaient déjà
couru au sujet d'un rachat par Oracle ou SAP. Pour notre part, cela fait déjà
trois ou quatre ans que l'on dit que le marché va être dominé par des grands acteurs,
et cela arrive maintenant. Le paysage qui se dessine maintenant est celui de deux
gros poids lourd et de quelques niches players et d'acteurs moyens qui vont survivre
au milieu.
Maintenant, je trouve que ce rachat est clairement cher payé,
et que la valorisation de Business Objects est très conjoncturelle. C'est le résultat
de la compétition avec Oracle, et non la valeur intrinsèque de l'entreprise qui
est mis sur la table.
Cette acquisition et la croissance des deux géants Oracle
et SAP va-t-elle avoir un impact défavorable sur l'innovation du secteur
?
Non, je crois que cela ne va pas figer le marché en termes
d'innovation. De nouveaux entrants vont arriver sur le marché et proposer des
services innovants. Par ailleurs, certains DSI seront toujours à la recherche
de solutions innovantes qui de plus ne les rendront pas dépendants des acteurs
majeurs du secteur. C'est le discours de Cognos aujourd'hui par exemple, et quand
on observe bien le marché, on voit aussi arriver des approches Open Source qui
risquent dans peu de temps de bousculer le marché.
"La valeur ajoutée va se faire désormais sur la
connaissance des métiers et des secteurs" |
Suite à cette opération, que peut-on pronostiquer des
évolutions du marché dans les mois qui viennent ?
La valeur ajoutée va se faire désormais sur la connaissance
des métiers et des secteurs. Donc on peut avoir une stratégie qui consiste à
avoir un certain nombre de standards pour rassurer le client mais aussi des spécialités
par métiers. Dans le domaine des ERP, nous sommes désormais sur un marché très
mûr au niveau des offres et des clients. L'offre va donc se décliner par
secteurs de métiers, dans la distribution ou dans la banque par exemple. On peut
également pronostiquer une demande BI par secteurs métiers.