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Yves de Talhouët
PDG
HP France |
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Yves de Talhouët
"Nous envisageons de réaliser des acquisitions sur le segment
des services"
Invité en chat, le PDG de la filiale française s'est exprimé sur la stratégie d'HP, sur le plan des serveurs, du stockage et des terminaux. Il a insisté sur le logiciel et les services comme futurs axes de développement.
29/03/2007 |
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Est-ce que le rachat de Mercury, après celui de Peregrine ne complique pas votre offre ? Par exemple, comment allez-vous mixer les solutions proposées par les différentes entités ?
Notre offre logicielle est devenue très complète et au cœur de notre stratégie. Mercury ne complexifie pas mais complète notre gamme. Elle nous permet de proposer une suite complète qui vise au pilotage de tous les éléments d'un système d`information.
Mercury vise le pilotage des aspects applicatifs alors que nous avions des modules existants qui visaient la gestion et le pilotage des aspects infrastructure. Notre souhait est de répondre aux enjeux de nos clients en matière de gouvernance de SI, d'industrialisation du pilotage des processus et de bonne gestion des éléments du SI.
Concernant la stratégie de HP vis-à-vis des services managés, qu'en est-il ?
Notre division Entreprise a pour cœur de métier d'aider nos clients à optimiser et transformer leur SI. Dans ce cadre, nos services managés proposent de transformer et de gérer au moindre coût les infrastructures du SI.
Atos Origin annonce ce matin dans la presse qu'il est à vendre. Est-ce que cela peut vous intéresser ?
Nous sommes intéressés à croître dans le domaine des services de façon à pouvoir mieux accompagner nos clients dans leur transformation et l'optimisation de leur SI. Dans ce contexte, nous examinons toutes opportunités de croissance organiques comme externes.
Acer et Toshiba marchent plutôt bien. Est-ce que vous croyez qu'à terme il n'y aura plus que des PC portables vendus dans le monde ?
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 Notre croissance dans le domaine des PC portables est de 40% cette année en France" |
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Notre croissance dans le domaine des PC portables est effectivement beaucoup importante que dans celui de PC de bureau, notamment pour le grand public. Il est certain que la mobilité est un atout de plus en plus important dans le grand public. Les entreprises restent souvent intéressées par des PC de bureau. Jusqu'à quand ?...
Notre croissance dans le domaine des PC portables est de 40% cette année en France.
Sur quels segments voulez-vous être présents au niveau de votre offre logicielle ?
Notre offre logicielle vise exclusivement le pilotage, la gouvernance et la gestion du SI. Sur ces thèmes, nous visons en premier lieu les grandes entreprises parce que leur demande est la plus importante, par rapport aux PME.
Quels sont les axes de développements prioritaires pour HP cette année ?
Pour l'imagerie et l'impression, les développements se situent autour de l'impression comme un service, la photo et les arts graphiques.
Pour les PC, les développements se situent autour de la mobilité, du design, et l'articulation entre l'utilisation professionnelle et privée.
Pour les solutions aux entreprises, les développements sont axés autour de la valeur (logiciels, services, consolidation de serveurs/stockage, etc.), les grandes entreprises, et notre réseau de partenaires.
Sur l'ensemble de vos compétiteurs, qui vous pose la plus grande menace, maintenant que vous êtes numéro un ?
Il y a quelque part peut-être un concurrent inconnu avec une arme fatale ! Seuls les paranos survivent comme le disait Andy Grove, ex-CEO d'Intel.
Etes-vous l'exact contraire d'IBM - plus de matériels que de services, plus spécialiste que généraliste, plus grand public que professionnel ?
Nous sommes certainement très différents. Effectivement plus grand public. La frontière entre informatique grand public et informatique professionnelle s'estompe, ce qui est source d'avantages concurrentiels pour HP. Plus technologiques aussi qu'IBM. HP dépose 11 brevets par jour. Nous sommes persuadés que l'innovation présente dans nos produits est source de valeur pour nos clients.
Quant aux services, nous sommes convaincus que l'industrie est à la veille de transformations très profondes liées à une industrialisation beaucoup plus poussée. C'est vers cette cible que nous œuvrons dès maintenant.
Pourriez vous racheter Palm ? Plus sérieusement, vous allez abandonner le marché des PDA et des smartphones face à Nokia, Motorola et RIM ?
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Le marché du PDA fait partie pour nous de ce grand mouvement de convergence dont nous souhaitons être un acteur clé." |
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Nous nous apprêtons à lancer de nouveaux produits dans ce domaine. La convergence informatique/téléphone/télé n'a pas fini de progresser. Aux Etats-Unis, HP commercialise des télé pour mieux comprendre et anticiper cette convergence.
Le marché du PDA fait partie pour nous de ce grand mouvement de convergence dont nous souhaitons être un acteur clé.
Est-ce que vous pourriez, comme Microsoft, vous lancer demain sur le marché des jeux vidéos avec une console type XBox ?
Bonne question puisque l'on parle de convergence. D'un point de vue technologique, le marché des jeux vidéo est encore très différencié. Mais qui sait ?
Sur le marché des serveurs, allez vous maintenir votre offre HP UX et Itanium2 ? Vous arrêtez définitivement les PA RISC ?
Nous avons effectivement arrêté les développements sur PA Risc et investissons avec Intel sur la gamme Itanium.
Quelle est votre approche sur le marché du stockage ? Vous fournissez uniquement des baies de disques ?
Nous avons une gamme complète de stockage depuis l'entrée de gamme jusqu'à des serveurs de stockage sophistiqués et très puissants. Pour un centre de données moderne, le stockage fait partie intégrante de l'infrastructure. Et donc de notre offre.
Nous sommes selon les segments numéro 1 ou numéro 2 mondial.
Est-ce que HP serait prêt à vendre des PC virtualisés Windows et Linux ?
Nous sommes le numéro 1 mondial des serveurs Linux en entreprise. Pour le grand public, nous avons fait un essai de commercialisation de PC sous Linux en partenariat avec une grande enseigne de distribution. Aucun succès. Mais nous demeurons attentifs à toute demande dans ce domaine.
En France, votre rachat de Mercury a changé beaucoup de choses chez vous ? Chez vos clients ?
Cela a changé beaucoup de choses chez HP en mettant en lumière le rôle stratégique du logiciel dans notre offre. Et le rôle stratégique du logiciel dans les transformations qu'avaient à accomplir nos clients.
Que pensez-vous du retour des clients légers ?
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La France manque cruellement d'informaticiens" |
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Pour moi, il n'y a pas de retour car il n'y a jamais eu de disparition. Depuis dix ans, les clients légers éliminent progressivement les clients lourds en construisant des applicatifs accessibles via le navigateur Web.
Le site de HP est beaucoup moins clair que celui de Dell. C'est possible d'acheter en ligne chez vous ?
Oui, il est possible d'acheter en ligne chez HP. Mais il est aussi possible d'acheter via un partenaire (il y en a 13 000 en France).
Quelle est la situation du marché de la distribution en France ? Est-ce que les grands magasins parviennent à limiter la montée de l'e-commerce ?
On constate en France une position très forte du marché de la distribution. Bien sûr, l'e-commerce s'applique à l'informatique mais les grandes enseignes de distribution gardent une part de marché très importante.
Face à l'offshore, les jeunes informaticiens peuvent s'inquiéter pour leurs carrières. Quelles sont les pistes que vous pourriez leur conseiller chez HP mais également dans l'ensemble du secteur ?
La France manque cruellement d'informaticiens (plusieurs dizaines de milliers). L'offshore est certes un phénomène en croissance mais la demande pour des informaticiens de haut niveau en France ne va pas ralentir. Les jeunes n'ont aucune inquiétude à se faire à condition de se former et de viser des jobs à haute valeur ajoutée (business analysts, chefs de projets, architectes, analystes fonctionnels, etc.).
Chez HP vous êtes impliqués dans l'éducation ? Vous avez des programmes avec les Facultés françaises ?
Nous avons un programme de partenariat avec une quarantaine de facs/écoles supérieures. Nous avons aussi des programmes philanthropiques dans le domaine de l'éducation. Par exemple, l'association Dr Souris qui vise à accompagner dans leur cursus scolaire les jeunes malades à l'hôpital.
Vous parlez beaucoup de rachats d`entreprises, et le recrutement dans tout cela ?
Nous avons un plan de recrutement de plusieurs centaines de personnes en France cette année pour accompagner notre stratégie de croissance.
En tant que constructeur informatique, votre activité est-elle financièrement plus fragile que celle d'un éditeur ?
Certainement l'activité de constructeur est plus sensible aux coûts d'approvisionnement et délivre une marge nette inférieure à celle d'éditeur. Par contre, le métier d'éditeur nécessite un investissement initial très important d'où la consolidation de ce secteur. Donc plus fragile je ne sais pas, différent certainement.
Est-ce que vous suivez la campagne présidentielle en tant que chef d'entreprise ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
Bien sûr je la suis. Je pense que la France a besoin d'un projet qui la projette dans l'avenir avec confiance et optimisme. Le monde bouge brutalement parfois mais nous avons en France des atouts formidables. Je cherche le projet présidentiel qui n'a pas peur de l'avenir et qui lancera la France avec fermeté et confiance dans le grand bain de la globalisation.
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Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Yves de Talhouët est président directeur général de HP France et vice-président et directeur général de l'activité solutions technologiques
Depuis 2006 P-DG d'HP France
2004 Président d'Oracle France
2002 Vice-président Europe du Sud de SchlumbergerSema
2001 Président de l'activité transport pour SchlumbergerSema
1997 Directeur de la branche réseaux et communications chez Sema Group
1989 Fondateur et directeur de Devoteam
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Dossier 