Les outils de Business Intelligence
ne cessent de progresser au sein des différents
services de l'entreprise. Mieux connaître ses
clients pour mieux vendre devient une réalité
pour les collaborateurs, comme l'explique Alain Petrissans,
d'IDC France.
Les
composants-clés d'un système de Business
Intelligence |
Selon IDC, le marché du décisionnel
regroupe trois types d'outils :
- Les outils de constitution
(ETL, extraction, transformation, loading) permettent
d'extraire les données des bases de production,
de les transformer et des les charger ;
- Les outils de restitution
désignent l'ensemble des outils utilisés
pour l'analyse multidimensionnelle et relationnelle
des données (MOLAP, ROLAP, HOLAP, DOLAP),
la génération de tableaux de bord,
les outils de requêtes, le forage de données
et l'EIS (Executive Information System) ;
- Les outils d'administration
des bases de données permettent le stockage
et l'administration des données de l'entrepôt.
Ils comprennent les bases de données impliquées
dans un entrepôt de données.
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En sa qualité de responsable des études
portant sur les logiciels et les services, au sein du
cabinet d'études IDC France, Alain Petrissans
dispose d'une vision de premier choix sur les évolutions
de ces marchés - notamment en matière
de systèmes décisionnels. Et, contrairement
à la morosité qui touche nombre de domaines
informatiques, le secteur de la Business Intelligence
ne cesse de progresser dans les différents départements
de l'entreprise. La " BI " quitte ainsi son
statut d'outil d'initiés, jusqu'alors réservé
aux informaticiens et statisticiens, pour s'affirmer
désormais comme une boussole précieuse
dans le travail au quotidien des directions fonctionnelles
des entreprises.
Comment
définiriez-vous la Business Intelligence ?
Alain Petrissans Il
s'agit d'étudier les données présentes
au sein de l'entreprise, qu'elles soient d'origine financière,
commerciale ou productive. Cette matière brute
initiale sert ensuite à construire des tableaux
de bord qui offrent différents points de vue
sur l'information traitée. Par exemple, l'analyse
des ventes dans une région donnée, par
types de produits, circuits de distribution et profil
des acheteurs.
Quelles
évolutions a connu ce secteur depuis une décennie
?
J'en
vois trois principales. Tout d'abord, l'analyse gagne
en profondeur et en précision, notamment avec
l'apparition des bases de données multidimensionnelles
[NDR : qui rendent possible la multiplication des paramètres
pris en compte dans une même vue].
Autre facteur d'importance : la " fraîcheu
" des données s'améliore aussi régulièrement.
Auparavant, les informations traitées par les
infocentres (ancêtre des systèmes décisionnels
consistant en la copie à l'identique des bases
de production dans un nouvel environnement dédié
aux requêtes décisionnelles) pouvaient
remonter à plusieurs semaines. À présent,
les entreprises ont la possibilité d'analyser
des données renouvelées au quotidien !
L'entreprise devient ainsi plus réactive par
rapport aux informations mises en lumière par
les outils décisionnels.
Enfin, et c'est peut-être
le plus important, l'accès aux tableaux de bord
s'est énormément démocratisé,
grâce aux nouvelles interfaces apportées
par les logiciels client/serveur ou les navigateurs
Internet. Les systèmes décisionnels bénéficient
en effet aujourd'hui de toutes les ressources propres
aux interfaces évoluées de ces logiciels
comme, par exemple, l'interactivité et la lisibilité.
Conséquence directe de ces évolutions
: si, il y a cinq ou dix ans, ces outils étaient
principalement réservés aux directions
informatiques, financières et générales,
ils sont aujourd'hui manipulés directement par
les managers ou les collaborateurs des directions fonctionnelles.
Le
décisionnel se diffuse-t-il ainsi quelle que
soit la taille de l'entreprise ?
Non.
On constate que ce marché reste avant tout l'apanage
des grands comptes. De fait, comme l'indiquent les chiffres
rapportés par les études d'IDC France,
il est surtout dynamique dans les grandes et moyennes
entreprises, celles qui emploient plus de 500 personnes.
Ces sociétés vont investir trois fois
plus dans les prochaines années que leurs consœurs
plus petites, notamment pour bénéficier
de l'évolution technologique rapide de ces outils,
et élargir le champ d'analyse à de nouveaux
services (production, relation clients) ou secteurs
d'activité (médias, grande distribution,
agroalimentaire).
Ce
marché est donc appelé à un bel
avenir selon vous ?
Malgré la baisse des
budgets informatiques actuelle, il est clair que le
décisionnel fait partie des secteurs les plus
dynamiques à court et moyen terme. Tout simplement
car ce.e technologie permet de vendre plus et mieux.
Quelques
chiffres
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420 millions d'euros, tels sont
les revenus dégagés, sur le marché
français des outils décisionnels,
par la vente de licences et les prestations de
maintenance en 2000. Un chiffre d'affaires en
progression de 33 % par rapport à 1999.
Taux des entreprises françaises
possédant un entrepôt de données
:
- Entreprises de plus de 1 000 personnes : 49
%
- Entreprises entre 500 et 1 000 personnes : 42
%
- Entreprises entre 100 et 500 personnes : 26
%
(Source : IDC, fin 2001.
Les chiffres pour l'année 2002 seront prochainement
disponibles auprès d'IDC France)
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