Le maître-mot est de dire
que l’informatique doit coûter 15 % moins
cher. Un des moyens d’y arriver est de réaliser
l’intégration des applications et d’optimiser
l’accès à l’information. État
des lieux par Pascal Hureau, Directeur de Gartner Consulting.
À l’origine, c’est la convergence
entre les données structurées et non structurées
qui a fait naître dans les entreprises le besoin
de disposer de portails. En effet, il y avait d’une
part les bases de données et les fichiers (données
structurées), exploités par des solutions
d’analyse ou de requête ; et d’autre
part, les informations éparses, les courriers
provenant de messageries électroniques (données
non structurées)… qui avaient besoin d’être
intégrés.
Dans le même temps, les intranets ont révélé
leurs limites, puisqu’ils ne permettaient pas
d’opérer une réelle collaboration
au-delà de l’entreprise au sein de la chaîne
de valeur (avec les clients, les partenaires, etc.).
Le portail d’entreprise incarne la convergence
entre ces deux dimensions, réconciliant à
la fois l’intranet et l’extranet, les données
structurées et non structurées, et permettant
d’aller au-delà du site Web d’origine.
Trois générations
successives
La première génération de
portails date des années 1998/1999 : à
cette époque, l’accès aux ressources
disponibles s’obtenait par l’agrégation
de contenus, par la recherche et l’indexation
d’une information personnalisée. Il s’agissait
là d’un environnement simplifié
pour accéder à des applications : à
partir d’une seule page, une multitude d’informations
et de liens vers les applications était disponible,
sans que l’aide d’aucun serveur d’applications
ne soit nécessaire.
À partir de la fin 2000 jusqu’à
2001, une véritable infrastructure d’applications
a pris forme avec l’intégration des solutions
de portails et des serveurs d’applications, et
le développement des EAI, c’est-à-dire
des éléments, les connecteurs, permettant
de réaliser l’intégration des applications
dans l’entreprise. L’apparition d’outils
de collaboration et de mobilité ont alors enrichi
l’offre de portails.
Enfin, la troisième génération
2002/2003 voit l’évolution des portails
vers de véritables plates-formes d’applications.
Au fur et à mesure de l’évolution
des besoins de l’entreprise, des portails verticaux
ont vu le jour pour satisfaire certaines fonctions.
Aujourd’hui, ces solutions souvent hétérogènes
doivent être fédérées. Au
lieu de n’évoquer que les applications
intégrées, on va désormais parler
de processus métiers intégrés.
On va également assister à un retour du
Knowledge Management, à la localisation d’expertise
et à une convergence des solutions pour la gestion
de contenus, qu’ils soient Web ou traditionnels.
Désormais, les entreprises entendent faire
diminuer, en moyenne, leur budget de fonctionnement
informatique de l’ordre de 15 %. Une des façons
d’y parvenir est de réaliser pleinement
l’intégration des applications et d’optimiser
l’accès à l’information. Toutefois,
du projet à sa concrétisation, le chemin
est long à parcourir.
Dès lors, l’élément clé
dans la réussite d’un portail est de maintenir
le cap sur l’objectif fixé. Il n’est
nullement question de bâtir un portail sous prétexte
que cette technologie serait en vogue ! Le portail est
l’expression d’une recherche de gains de
productivité, ou encore d’une combinaison
de gains de productivité et de croissance, notamment
lorsque l’entreprise doit améliorer sa
compétitivité.
Si seule la productivité compte, il convient
de choisir un portail élaboré pour le
confort et l’optimisation du travail des salariés.
Généralement, il s’agit d’un
portail de ressources humaines, avec une notion très
importante de libre-service, concrétisée
par un accès direct à l’information
et l’implication du salarié (saisir ses
notes de frais en ligne, ses déclarations de
gestion du temps, etc.).
Si l’entreprise préfère donner la
priorité à la productivité et à
la croissance, il convient de bâtir un portail
orienté vers l’extérieur (clients,
partenaires, fournisseurs), apportant une grande valeur
ajoutée, à base par exemple d’applications
de gestion de la relation client. P.H
Quelques
chiffres
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En 2001, le marché des
portails a progressé de 60 %. Une croissance
qui s’explique par le faible niveau des
déploiements ultérieurs.
En 2002, la croissance a légèrement
ralenti, et devrait atteindre 40 %. Mais on assiste
clairement à une véritable rencontre
entre l’offre et la demande.
Entre 1998, année de naissance
des premiers portails, et aujourd’hui, trois
générations de plates-formes se
sont succédées. Le terme «
portail », très galvaudé,
se précise désormais dans les esprits
et fait écho à de réels besoins.
Du côté de la demande,
une amorce de maturité se dessine. Ce qui
devrait permettre au marché de poursuivre
sur sa lancée pendant encore deux années
(de 2002 à 2004) avec un taux de croissance
moyen de 40 %.
Les portails ont généré
un chiffre d’affaires d’environ 300
millions d’euros en France en 2002.
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