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Analyse
 
26/02/2008

Les architectures de services encore timidement déployées

Pour 70% des entreprises déjà engagées dans un déploiement, la SOA renvoie à une évolution avant tout stratégique. Et comme dans la plupart des domaines informatiques, le secteur bancaire affiche son avance.
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Selon une étude publiée début février par le groupe Solucom, réalisée auprès de 500 grandes entreprises, les projets d'architecture orientée services (SOA) demeurent peu matures.

"La plupart des DSI sont encore en phase de réflexion ou de pilote", commente Marc Boullier, directeur technique de Vistali, filiale du groupe Solucom spécialisée dans l'urbanisation de systèmes. Seules 27% des entreprises interrogées par la SSII indiquent s'être lancées dans des déploiements.

"Une courte majorité de décideurs, 53% d'entre eux, estime que la SOA est bien une évolution stratégique alors que 40% des répondants considèrent qu'il s'agit plutôt d'une évolution technologique", indique l'étude. Et ce taux atteint 70% dans les structures déjà engagées dans des projets. Parmi les secteurs d'activité les plus avancés en la matière, Marc Boullier évoque l'ensemble des domaines touchés par les déréglementations initiées au niveau européen.

Des libéralisations qui conduisent en effet les acteurs historiques de chaque marché à ouvrir leur système d'information pour permettre à des sociétés tierces de devenir elles mêmes distributeurs de produits. "On assiste à un découplage des systèmes de production et de distribution, notamment dans le secteur bancaire, avec des plates-formes de gestion monétique et de virement, mais également dans les télécoms et l'énergie", commente Marc Boullier.

Pour répondre à cette problématique, certains acteurs du monde bancaire vont jusqu'à mettre sur pied des plates-formes communes. C'est le cas par exemple de la Société Générale et de la Banque Postale qui, par le biais d'un joint-venture, déploient un environnement commun pour la gestion de leurs offres de cartes bancaires à destination de distributeurs.

"Globalement, les chantiers en cours ciblent principalement les processus de gestion de l'offre", constate-t-on chez Vistali. En clair, il s'agit de mécanismes de traitement de commandes ou d'activation des différentes composantes d'une offre.

"Pour un acteur des télécoms par exemple, la SOA peut supporter le provisionning qui consiste à activer de façon automatique les différents éléments d'un produit, le login/mot de passe, les options souscrites par le client, etc.", détaille Marc Boullier. "Elle peut également être exploitée pour supporter des systèmes de back office de gestion des réseaux." C'est le cas pour Completel avec la DartyBox.

Dernier enjeu métier évoqué par le consultant, les fusions/acquisitions qui impliquent le rapprochement de plusieurs systèmes d'information reposant sur des technologies différentes. Dans ce cadre, la SOA assure à moindre coûts la période de transition vers un système d'information unique, en masquant l'hétérogénéité fonctionnel du SI pour les équipes métier.

Pour beaucoup d'observateurs, cette nouvelle manière de concevoir le système d'information représente également le moyen de soutenir une dynamique d'innovation produit. Une idée notamment avancée par le Syntec Informatique dans un livre blanc publié mi-2007.

Par le biais de sa logique d'orchestration et d'interfaces universelles, la SOA propose en effet un modèle pour implémenter des offres complexes associant de nombreuses options. "C'est par exemple combiner la souscription d'une carte de crédit avec l'abonnement à un club sportif, ou encore donner la possibilité d'accéder à une prestation d'optimisation de sa consommation énergétique lors de la signature d'un contrat d'électricité", évoque Marc Boullier.

Reste qu'au-delà de ces quelques exemples et du mouvement d'innovation qu'elle suscite dans certains grands groupes, la SOA reste encore relativement peu mise en œuvre. Pour le directeur technique de Vistali, cette frilosité est comparable à celle qui existait vis-à-vis de l'e-business à la fin des années 1990. Les DSI ont conscience de l'intérêt des architectures de services, mais peinent encore à se lancer dans des initiatives concrètes, s'interrogeant sur les enjeux qu'une telle évolution pourrait enjendrer sur le système d'information, notamment en matière de sécurité - sur un plan à la fois technique et stratégique.

 
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Quand est-il des indicateurs de résultat d'une démarche SOA ? "Près de 75% des décideurs interrogés n'ont pas fait de calcul de ROI d'une telle politique", constate Solucom dans son étude, avant de pondérer : "De manière assez logique, cette proportion diminue significativement chez ceux qui privilégient une approche volontariste de leur déploiement SOA, la volonté de pilotage de ces décideurs se traduisant ainsi dans toutes les dimensions du projet."

 


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