Jamais les entreprises n'auront été aussi proches des écoles. Rapprocher le
système éducatif et le secteur privé : un moyen de pallier d'une part les
difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises et d'autre part au
chômage qui touche en particulier les jeunes entre 20 et 25 ans. Stages, visites,
tables rondes ou encore forums : les actions sont nombreuses et donnent de
l'élan au marché de l'emploi. Les formules stages et alternance permettent notamment
aux entreprises de devenir acteurs de la formation de leurs futurs collaborateurs.
Pour accentuer la qualification des formations, certaines écoles ont mis en
place des chaires d'entreprises - ou d'enseignement - destinées à ouvrir davantage
la vision des étudiants sur le monde professionnel et dans le même temps sur les
enjeux économiques. Des chaires qui se développent dans de nombreux secteurs comme
le bâtiment, le luxe et la banque.
"Nous sommes sur le thème actuel de la loi
Pecresse"
Soumia Malinbaum - Keyrus |
Le marché de l'informatique n'est pas en reste. Les chaires se multiplient
dans le secteur. Polytechnique, GET/Télécom Paris et Orange se sont associés autour
de la chaire d'enseignement et de recherche "Innovation et régulation des services
numériques". Sopra Group et le Groupe esiea ont mis en place une chaire "architecture
des systèmes d'information orientée services". Keyrus a crée une chaire en
informatique décisionnelle avec l'EISTI. Enfin, Atos et HEC se sont associés autour
des stratégies de croissance et de management de l'intégration. Les exemples sont
nombreux.
Avec un marché de l'emploi très tendu dans l'informatique, les relations entre
les écoles et les entreprises ont toujours été au beau fixe. Pour certains profils,
les sociétés informatiques manquent de main d'uvre : administrateur de bases
de données Oracle ou encore expert SAP. Les professionnels multiplient donc les
actions de partenariat, avec au programme : proposition de stages, versement
de la taxe d'apprentissage, parrainage de promotion, conférences ou encore missions
dans le cadre de junior entreprise. "Il faut sans cesse innover dans nos relations.
Il ne suffit pas de faire une grande soirée pour communiquer auprès des étudiants",
indique Soumia Malinbaum, DRH de Keyrus, société de conseil et d'intégration de
systèmes d'information.
La chaire d'entreprise devient une nouvelle étape dans la collaboration.
"Nous sommes sur le thème actuel de la loi Pecresse. L'entreprise doit rentrer
dans le système éducatif, non pas pour vampiriser, mais pour venir en aide
aux écoles. Ces dernières ont besoin de se développer et de s'adapter au
marché", ajoute Soumia Malinbaum.