JDN
Solutions. Combien de dossiers d'entreprises subventionnez-vous dans le secteur IT ?
Jean-Christophe Gougeon. Nous avons accordé en 2003 397 aides pour environ 36 millions d'euros dans le secteur logiciels et services associés*. Nous avons soutenu plus de projets en 2003 qu'en 2002. Cela représente environ 12% de notre budget total qui est de 295 millions d'euros d'aides.
Quelles sont les principales thématiques de projets dans le secteur informatique ?
En 2003, nous avons eu beaucoup de projets concernant l'urbanisation et l'intégration des systèmes d'information. Le travail collaboratif, la gestion des connaissances ou le management de projets constituent une tendance forte des projets présentés à l'Anvar. Toujours en 2003, l'évolution technologique de ces projets dépasse la simple capitalisation des savoirs et s'oriente vers la capitalisation des savoir-faire présents dans l'entreprise. D'une manière générale, de nombreux projets sont liés à Internet, environ 80%. Ainsi 2003 a été marquée par une très forte montée en puissance des modèles à base d'ASP dans les business models des entreprises soutenues par l'Anvar dans l'édition logicielle.
Comment sélectionnez-vous les projets ?
Nous avons des grilles analytiques d'instruction de projets. En premier lieu, le critère déterminant, c'est la notion d'innovation qu'elle concerne un produit, un procédé ou un service. Il faut voir ce que le projet apporte, si c'est une rupture mondiale, européenne, française
Souvent l'innovation n'est pas purement technologique. Ces dernières années, ce sont plutôt des innovations incrémentales, proches du marché et déclinées selon des logiques métiers.
Mais nous considérons également d'autres critères : il faut que le projet soit viable et que le produit soit commercialisable par la société. En tant qu'Agence gouvernementale, nous prenons aussi en compte les potentialités d'un projet en terme de création d'emplois sur le territoire national.
Chaque région gère son budget et ses projets de façon autonome. En fonction de ses priorités et de la qualité des projets présentés (approche bottom-up), une région peut faire des choix différents d'une autre.
Pour l'évaluation des projets, l'Anvar dispose d'un réseau d'experts qui peuvent intervenir sur des points purement techniques, économiques ou financiers. C'est aussi le rôle des chargés d'affaires sectoriels de la direction de la technologie de l'Anvar.
Recevez-vous beaucoup d'innovations que vous pouvez considérer comme "rupture mondiale" ?
Notre panel d'entreprises en matière de technologies logicielles concerne essentiellement de très petites PME. Dans la conjoncture de ces deux dernières années, ces entreprises ne peuvent pas se permettre de gérer des grands projets d'innovations qui peuvent parfois demander plusieurs années de recherche et développement. Ainsi en 2002 et 2003, la durée moyenne des projets soutenus étaient de 7 mois.
Les cas de ruptures importantes sont souvent le fait, soit de transferts de technologie issus de laboratoires de recherche publics, soit le fait de projets menés en partenariats.
Dans votre bilan sectoriel 2003 sur les technologies logicielles, vous décrivez l'hégémonie américaine en terme d'innovations technologique, que pensez-vous de la place de la France?
En matière de technologies logicielles, force est de constater le différentiel des moyens affectés. C'est pourquoi le véritable enjeu face à l'hégémonie américaine est européen. A l'Anvar, nous disposons d'une procédure spécifique d'aide pour la mise en place de partenariat technologique au niveau européen (APTE). Le plus souvent, ces projets se développent ensuite dans le cadre du programme "Eureka", spécifiquement conçus pour permettent de développer des partenariats industriels au niveau européen.
L'Anvar en bref
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Site
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Statut
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L'Anvar est un Epic (Etablissement public à caractère industriel et commercial), décentralisé (25 délégations régionales) et placé sous la tutelle du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.
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Aides
financières
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Avance à taux zéro, remboursable en cas de succès, ou financement en fonds propres (BSA - Bons de Souscriptions d'Actions).
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Capital à l'origine
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Accompagnement personnalisé (expertise et appui à la gestion de projets, recherche de partenaires, promotion de l'innovation)
ou actions sur mesure (aides au développement de nouveaux produits, à la création d'entreprises innovantes, aides aux recrutement, mobilisation de financements...).
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*Sur 2003, les aides apportées par l'Anvar pour des projets innovants dans le secteur des technologies logicielles correspondent à 693 projets pour un montant de 56,7 millions d'euros. Ce chiffre englobe l'ensemble des projets logiciels quel que soit leur secteur d'application. Si on s'en tient à l'activité logicielle dans le secteur informatique, cela concerne bien 397 projets pour 35,9 millions d'euros exactement. Ces chiffres sont issus du bilan sectoriel 2003 de l'Anvar sur les technologies logicielles réalisé par Jean-Christophe Gougeon.
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