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Emploi Center.
Quelles sont les missions du service d'immigration du Québec ?
Eve Bettez. Notre principale mission est d'informer les français sur l'immigration au Québec et leur faire connaître notre province. Nous traitons les demandes d'immigration, ce qui représente environ 5 000 dossiers par an. Cela peut paraître beaucoup mais il faut savoir qu'environ 100 000 français s'expatrient chaque année. Au final, 3 000 français s'installent au Québec chaque année. Le Québec est indépendant par rapport à son immigration, c'est la seule province du Canada à pouvoir choisir sa population. Il faut savoir que la majorité des français qui vont au Canada se dirigent vers le Québec.
Quelle est la population principalement recherchée ? Quels sont les principaux critères de sélection ?
Notre cur de cible ce sont des personnes francophones, idéalement entre 20 et 35 ans, mais ce n'est pas restrictif, avec une formation professionnelle (du CAP au Doctorat) et une expérience de travail. En ce moment nous privilégions les métiers techniques, avec des formations BTS mais nos besoins diffèrent d'une année sur l'autre. A l'heure actuelle en l'informatique, nous ciblons davantage des programmeurs que des généralistes du multimédia. Mais cela ne veut pas dire que nous n'accepterons pas ces derniers, nos critères sont assez larges.
Quelles sont les démarches que doivent remplir ceux qui souhaitent s'installer au Québec ?
Il faut d'abord remplir une évaluation préliminaire, l'EPI , disponible en ligne. La réponse est instantanée. L'évaluation consiste en une succession de questions générales sur le profil du candidat, son niveau en français et en anglais, son âge, ses diplômes, son expérience professionnelle... Cette évaluation est gratuite.
Ensuite si le résultat est positif, il est possible de télécharger également en ligne la DCS, la demande de certification de sélection. Il faut la renvoyer avec de nombreuses pièces justificatives : attestations de travail, diplômes
ainsi que 390$ canadiens, soit environ 250 euros.
A cette étape, 85% des dossiers sont acceptés. Par la suite, il reste une dernière démarche à effectuer, une demande de visa, à faire auprès de l'ambassade. Il faut notamment fournir un extrait de casier judiciaire et passer un test médical, ce sont surtout des vérifications d'ordre judiciaires et sécuritaires. L'acceptation à cette étape est alors de presque 100%. Pour la présentation du dossier, il faut compter 550$ par adulte (soit 385 euros), 150$ par enfant puis 975$ de frais d'admission par adulte (soit 685 euros), soit un peu plus de 1200 euros au total pour l'ensemble des démarches.
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 Il faut compter une année pour les démarches d'immigration" |
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Combien de temps faut-il compter pour les démarches et quelle est la durée de vie des papiers obtenus ?
Il faut compter une année pour ces démarches, c'est l'obtention du visa qui prend le plus de temps. Une fois obtenue, la DCS est valable 3 ans, on dispose de ce temps pour déposer une demande de visa et le visa est quant à lui valable un an.
La résidence permanente une fois obtenue est valable à vie. Il faut par contre rester au minimum 2 ans sur le territoire canadien durant les cinq premières années de façon cumulative et non consécutive. Au bout de 3 ans, il est possible de demander la citoyenneté canadienne, ce qui n'est pas automatique. Les nationalités française et canadienne peuvent être cumulées. A noter également qu'il est possible à partir du Québec de se déplacer dans n'importe quelle autre province du Canada, l'inverse n'étant pas vrai.
Aidez-vous également ceux qui souhaitent créer leur entreprise là-bas ?
Pour la création d'entreprises, les demandes sont spécifiques. Cela s'adresse aux personnes qui ont déjà une expérience de gestion d'une affaire d'au moins 3 ans, et un capital d'au moins 190 000 euros. Dans ce cas précis, ce n'est pas le profil du candidat qui est étudié mais son projet d'affaires. Il faut également s'adresser au service d'immigration. Dans les faits, ce sont environ 200 français qui réalisent ces démarches tous les ans, plutôt dans la création de petites entreprises dans le secteur de la restauration ou du tourisme.
Quelles aides leur apportez-vous sur place après leur arrivée ?
On leur offre un soutien administratif pour trouver un emploi, un logement. C'est ce qu'on appelle les carrefours d'intégration, les sessions durent une semaine. Les animateurs présents à ces carrefours restent disponibles pour les candidats, ces derniers peuvent les appeler en cas de besoin. Il existe également d'autres organismes sur place qui peuvent aider à la recherche d'emploi comme l'OMI (l'office de l'immigration à Montréal), l'AMPE (l'Agence Montréalaise pour l'Emploi), des CLE (Centres Locaux pour l'Emploi) ou ces clubs de recherche d'emploi. Et toutes ces structures offrent des services gratuits.
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Il faut environ 3 mois à un immigrant pour trouver du travail sur place" |
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Est-ce que la communauté française s'insère bien au Québec ?
Oui, c'est même celle qui s'insère le mieux sur place. En général le premier poste trouvé est rarement celui que l'on cherchait au départ, c'est plutôt celui que l'on peut plutôt que celui que l'on veut mais cela permet par la suite de se faire des contacts et d'avoir un réseau pour trouver un travail plus en adéquation avec ses attentes.
Il faut environ 3 mois à un immigrant pour trouver du travail. L'embauche se fait sur place, car les québécois préfèrent rencontrer les candidats en face à face. Je déconseillerais à un français de postuler de France, de toute façon il n'y a pas besoin d'avoir trouvé un emploi au Québec pour pouvoir partir.
Savez-vous combien de personnes reviennent tous les ans et quels sont leurs motifs ?
Sur 5 ans, environ 85% des français restent. Sur les 15% qui partent, les raisons du départ sont principalement d'ordre familiale ou liées à la difficulté de supporter les rigueurs du climat avec la longueur de la période hivernale.
Avez-vous beaucoup de demandes de la part d'informaticiens ? Est-ce qu'ils correspondent à un public que vous recherchez ?
Nous avons des demandes mais elles ont beaucoup diminué ces dernières années. C'est un secteur qui bouge beaucoup et les demandes fluctuent en fonction du marché. En général, ce sont des gens qui vont facilement se qualifier pour les démarches d'immigration puisqu'ils font partie des professions en demande. Mais attention, ce n'est pas parce que les informaticiens font parti de cette liste qu'il y a des offres sur le marché de l'emploi. Ce sont deux choses bien distinctes. On va considérer qu'avec leur formation ou leur expérience, ils n'auront pas de mal à s'insérer mais cela ne se traduit pas forcément par des postes en rapport avec leurs fonctions en France. |
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