ENQUETE
Isabelle Mathieu (Hartmann & Lotz) : "les experts mainframe sont de plus en plus difficiles à trouver"
Cabinet de chasseurs de têtes spécialisé high-tech, Hartmann & Lotz, analyse le pourquoi du début de pénurie en spécialistes mainframe, une technologie qui jouit encore aujourd'hui d'une très large base installée.  (07/10/2005)
Enquête Papy Boom
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Hartmann & Lotz
JDN Solutions. Quelles conséquences les départs massifs à la retraite vont-ils entraîner ?
Isabelle Mathieu. Les papy-boomers sont nés entre 1940 et 1950. Ils ont commencé leur activité dans le milieu des années 1960, d'abord dans l'informatique de réseau - Arpanet… - puis avec les premiers ordinateurs commerciaux et les mainframe. Ces derniers, de gros ordinateurs très stables et très sécurisés, étaient notamment utilisés par les banques pour traiter de gros volumes de données.

Et puis, on s'est dit que le mainframe allait disparaître avec l'arrivée d'Unix, solution plus légère et nécessitant moins d'expertise. De grandes banques se sont essayées à la migration vers Unix mais cela s'est traduit par de retentissants échecs. De plus, IBM a continué de pousser le mainframe et d'impliquer des jeunes dans cette technologie. Les besoins en compétences mainframe sont donc encore très présents.

En 2005, une vraie rupture est apparue. Ces experts sont de plus en plus rares, difficiles à trouver. A deux ou trois ans de la retraite, ils ne bougent pas de leur poste. Et même si la technologie n'est plus valorisée, la base installée est énorme. Il y a donc pénurie, les profils sont rares sur le marché.

Quels arguments, y compris financiers, sont nécessaires pour attirer ces spécialistes ?
Ce sont des personnes qui adorent la technique. Avec une telle base installée, cela peut leur donner envie. L'idée est aussi de leur proposer un CDD, ce qui signifie pour eux une durée de contrat incompressible, qu'on ne peut pas changer en cours de route, gage de sécurité jusqu'à leur départ en retraite.

Pour ces experts, la fourchette de salaires est large. Pour les profils exclusivement techniques, il faut compter entre 70 000 et 90 000 euros. Pour les profils plus commerciaux, cela va de 100 000 à 150 000 euros.

Je me demande d'ailleurs si certaines personnes ne vont pas revenir vers le marché du travail après leur retraite, pour une ou deux années supplémentaires. Elles ont en effet encore la "pêche" et sont expertes sur un sujet très demandé…

"Il faut s'y mettre et recruter, tant que les personnes sont encore en poste !"
Encore une fois, le mainframe est très stratégique, beaucoup d'argent a été dépensé dans ces projets, lors de migrations ou dans le cadre de développements spécialisés. Cela représente beaucoup de business, pas forcément en développement mais en base installée.

Quels conseils donner aux sociétés concernées par la pénurie de main d'œuvre mainframe ?
Il faut s'y mettre et recruter, tant que les personnes sont encore en poste ! Il faut recruter des jeunes confirmés, afin d'assurer le passage de témoin en termes d'expérience. La formation interne est également nécessaire. Cette double formation est extrêmement importante. Après, il sera trop tard. Aujourd'hui, un jeune qui arrive sur le marché ne va pas demander des postes mainframe et il n'aura pas été formé là-dessus.

Enquête Papy Boom
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Hartmann & Lotz
Bien entendu, il ne faut pas hésiter non plus à faire monter les gens en interne. La promotion interne provoque un jeu de chaises musicales, cela fait bouger du monde. S'il y a les deux - recrutements externes et promotion interne -, c'est l'idéal.

 
 
Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions
 
 
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