INTERVIEW 
 
Philippe Alloing
DRH
Cartesis
Philippe Alloing & Norah Riche
"Il faut décloisonner le mode de pensée des jeunes diplômés"
Spécialisé dans l'édition de logiciels de finance, l'éditeur évoque la nécessaire sensibilisation des jeunes diplômés aux métiers qui leur seront proposés en fin de cursus.
10/02/2006
 
JDN Solutions. En tant qu'éditeur, dans quel cadre faites-vous appel à des techniciens en informatique ?
  Enquête
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Philippe Alloing. Nous sommes spécialisés dans l'édition de logiciels de gestion financière. Dès lors, nous recrutons un certain nombre d'informaticiens, au sens large du terme, puisque nos compétences vont du technicien au docteur en informatique en passant par l'ingénieur.

Les techniciens sont les préposés en charge de faire tourner des méthodes et des outils existant dans l'entreprise, typiquement des tests d'une nouvelle application informatique à partir de méthodes existantes.

En quoi consistent ces tests applicatifs ?
Philippe Alloing.
A faire tourner une nouvelle version, par exemple, avec un maximum de paramètres client différents. Ce sont des tests semi-automatiques ou réalisés manuellement. Pour ces tâches, nous cherchons des profils titulaires d'un DUT, BTS ou d'une école spécialisée qui forme à Bac+3.

La plupart des personnes recherchées, sauf exception, ont une formation orientée informatique de gestion pour comprendre les impératifs de notre métier.

Pourquoi vous être lancés sur ce type de profils récemment ?
Norah Riche. Ce sont des profils un peu nouveaux pour nous. Nous avons plutôt tendance à privilégier les ingénieurs. Mais nous nous sommes rendu compte que - pour les tests logiciels -, ces profils se révèlent très adaptés. Les personnes font du développement bien sûr, mais du développement sur des scénarios de test.

Faire monter en puissance les techniciens en les intégrant dans des équipes de R&D "
Autrement, nous retrouvons des Bac+2 au département support, pour prendre en charge l'environnement technique du département. Les personnes chargées du support, au contraire, sont typiquement des profils écoles de commerce. Ils apportent la dimension métier mais ont parfois besoin d'un technicien pour reproduire le cas du client à l'identique.

Qu'attendez-vous de ces profils ?
Norah Riche. Nous voulons, à travers ces profils, renforcer cette activité et avoir en interne des personnes très pointues sur ces métiers.

Nous avons envisagé de faire monter en puissance les techniciens en les intégrant dans des équipes de R&D à l'avenir. L'évolution se fera de toute manière en fonction des envies des uns et des autres.

Ce n'est pas parce que ces candidats sont de niveau Bac+2 qu'ils n'ont pas les mêmes ambitions que les Bac+5, tout dépend en fait de leur potentiel. De même, des Bac+5 se montrent parfois plus efficaces sur des métiers tels que la réalisation de scénarios de test. Ce sont deux profils différents mais complémentaires.

Quelles sont les compétences requises pour entrer chez un éditeur de logiciel ?
Philippe Alloing. Avant tout, il faut que les candidats aient un vrai projet professionnel. Aujourd'hui, les profils que nous recevons n'ont pas toujours prévu ce genre de métier. Il faut être motivé bien entendu, et sensible à nos domaines de prédilection : la finance et l'informatique. Etre anglophone est un plus car la documentation et les informations manipulées sont majoritairement en langue anglaise.

Quel temps estimez-vous nécessaire pour qu'un nouveau collaborateur soit pleinement opérationnel ?
Nos propositions les surprennent toujours un peu"
Norah Riche. Tout va dépendre de la première mission qui leur est confiée. Quand nous prenons un DUT, même brillant, et que nous le plaçons sur la réalisation de scénarios de test, il va falloir en moyenne entre trois et six mois pour monter en régime, si la personne est motivée.

Des formations techniques sont dispensées en interne pour que tout le monde progresse le plus rapidement possible.

Quel état faites-vous des techniciens informatiques sur le marché de l'emploi ?
Norah Riche. Nous n'avons pas tellement d'historique sur ces profils. Ce qui est clair en revanche, c'est que nos propositions les surprennent toujours un peu. Cela ne semble pas correspondre à ce que l'informatique représente pour eux.

Tout comme les étudiants en commerce pensent presque exclusivement à faire de l'audit à la sortie de leurs études, les diplômés d'un BTS ou DUT dans l'informatique de gestion pensent presque exclusivement à faire du développement Java ou C++. L'univers qui leur est présenté est extrêmement limité.

Philippe Alloing. Il faudrait ouvrir l'esprit des jeunes diplômés en matière de métiers possibles. Cette tâche peut être préparée en amont, à travers des rencontres au sein des écoles entre les entreprises et les futurs diplômés, afin de leur exposer les métiers possibles à la fin de leurs études.

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Le but étant de décloisonner leur mode de pensée. Il ne faut pas qu'ils se posent en concurrent des postes proposés aux indiens, mais plutôt qu'ils misent sur des domaines peu communs.

 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Philippe Alloing et Norah Riche sont respectivement directeur des ressources humaines et responsable du recrutement chez Cartesis.

   
 
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