Le filtre Google Panda : un système élitiste ?

Le filtre Google Panda permet à l’algorithme de scruter le web à la recherche de contenus de mauvaise qualité. Les pros du référencement s’en sortent bien. Mais qu’en est-il des débutants, des jeunes entreprises à petit budget qui n’ont pas les moyens de payer un consultant SEO ?

Google est le moteur de recherche le plus utilisé au monde, ça tout le monde le sait. Depuis 2011, la pénalité Panda a mis un grand coup de pied dans la fourmilière du référencement. Fini le top 10 pour les fermes de liens et les sites à faible valeur ajoutée. Google veut de la qualité et en fait son fer de lance pour justifier la distribution des pénalités aux webmasters qui agiraient contre ses principes. Mais avec ce filtre ultra exigeant, Google n’est-il pas en train d’instaurer un véritable combat entre les petits, les débutants, et les grands, les spécialistes. Assisterait-on à un nouveau David contre Goliath version 2.0 ?

Anticiper et éviter la pénalité Panda : ce qu’il faut respecter

Google Panda entend faire régner des règles très strictes sur la toile pour que la qualité et l’originalité des contenus soient valorisées. Il faut à la fois bichonner l’expérience utilisateur et brosser le robot dans le sens des circuits.
Petit mémo des do’s and don’t’s du filtre Panda :
  • Intégrer une publicité raisonnée qui ne pollue pas la lecture,
  • Soigner l’utilisation des mots-clés : pas plus de 3 % d’occurrence,
  • Ajouter des liens qui enrichissent le sujet traité et supprimer les liens artificiels,
  • Intégrer des sources pour prouver la pertinence de l’information,
  • Ne pas tromper le robot avec le cloacking en montrant un contenu différent dans le code et sur la page,
  • Penser aux indicateurs de qualité : les votes ou les rich snippets (par exemple les étoiles),
  • Offrir un contenu original (exit le duplicate content ou le scraping), riche et travaillé,
  • Avoir un ton ou un style particulier,
  • Structurer et aérer les textes,
  • Respecter la théorie des 3 clics : chaque page doit être accessible en 3 coups de souris pour l’internaute et le robot Google.
Les meilleurs webmasters, ou toute personne qui s’y connaît, ont intégré les critères de ce filtre afin d’éviter une pénalité Google Panda ou bien d’en sortir. Qu’en est-il des autres alors, des petites gens qui tiennent des petits sites et qui aimeraient percer, mais qui ne s’y connaissent pas si bien ?

La pénalité Panda ne va-t-elle pas à l’encontre de l’égalité des chances ?

L’algorithme Google atteindrait-il les limites de son principe intrinsèque d’égalité ? C’est effectivement ce que l’on peut penser.
Le bon sens, premier ingrédient nécessaire pour bien exister sur la toile.
Google veut offrir de la qualité aux internautes et préconise de créer un contenu pour eux avant de penser au robot. L’internaute est propulsé au rang de roi de la toile et mérite donc un traitement à la hauteur de ses exigences. Chaque information publiée doit apporter un vrai plus, être détaillée et confirmée. Le visiteur doit trouver ce qu’il cherche et même plus à travers le champ des possibles de la connaissance qu’on met à sa disposition. Mais attention, il ne faut pas tricher sur Google, au risque de recevoir une pénalité Google Panda ou autres.
De fait, il peut paraître évident pour les producteurs de contenu qu’un certain nombre de choses sont à éviter mais pour cela, il faut des moyens.

Il faut avoir un savoir-faire technique

Pour faire son trou sur Google, et atteindre un jour les premiers résultats – véritable quête du Graal, il faut maîtriser les règles du jeu. Quelques ingrédients indispensables :
  • Le langage de Google, tous ces termes anglais (cloacking, duplicate content, scraping…) qui régissent les droits et les interdits,
  • Le code html pour intégrer le contenu sur les sites, les signatures avec photo, optimiser la mise en page…
  • Les techniques de référencement SEO on-site et off-site,
  • Connaître les outils pour analyser les retours et la pertinence des mots-clés.

Et puis, il faut de l’argent 

Contrairement à une idée reçue, tout n’est pas gratuit sur la toile. Il faut mettre la main à la poche pour utiliser les outils comme Google Adwords.
Il existe des agences de référencement pour aider à conquérir le haut des résultats dans le moteur de recherche. Elles proposent de reformuler le contenu, d’en produire en utilisant des techniques telles que le netlinking et garantissent une hausse de la notoriété via des effets de levier naturels. Seulement voilà, déléguer coûte cher.
Les petites entreprises n’ont pas les moyens à leur début de se payer les services de professionnels qui connaissent les ficelles du filtre Google Panda. Pour elles, pas le choix, il faudra se contenter des tutoriels et des sites d’information sur la toile pour se débrouiller.
Il apparaît donc nettement que toute personne n’est pas égale sur Internet, et plus précisément sur Google.

Méfiance cependant, Google n’est pas Dieu

Une autre limite intéressante à aborder est celle de la désinformation. Les sites qui apparaissent dans les premières pages ont un poids énorme sur l’information et sa diffusion. L’internaute se dit aisément que puisque c’est bien placé, c’est vrai. Que nenni, il suffirait d’être une pointure en référencement pour placer un site ou une page contenant des informations erronées et les faire lire par des millions de personnes… Moralité, l’internaute doit malgré tout faire appel à son cerveau bien que Google lui mâche le travail de sélection de données.

Conclusion

Vous l’aurez compris, le filtre Google Panda, tout comme les autres, veut le bien des internautes avant tout. Toutefois, Google sait reconnaître ses faiblesses et a entamé une réflexion pour assouplir ses règles et restaurer l’équilibre rompu entre les créateurs de contenus ou webmasters. Si la démarche est altruiste et positive, puisqu’elle cherche à enrichir l’expérience utilisateur dans toutes ses dimensions, et à donner une chance plus grande aux petits sites qui démarrent, on peut néanmoins garder une réserve. Face aux professionnels du web qui ont fait de la connaissance de Google leur fonds de commerce, Google saura-t-il rétablir la balance pour garantir l’équité du combat ?