Il n’y a pas de transformation digitale sans disponibilité 24/7/365

A l’image du cloud il y a quelques années, la tendance est aujourd’hui à la transformation digitale, expression très largement utilisée et presque banalisée de notre époque.

La transformation digitale est principalement le fait de nouveaux entrants sur le marché qui avancent très vite, sans respecter des principes établis comme il pouvait en exister dans l’industrie classique. A l’instar d’un Airbnb ou d’un Uber, ces entreprises de nouvelle génération se font leur place au soleil et récupèrent toute la valeur, là où les entreprises plus établies ont encore du mal à se transformer. A titre d’exemple, Airbnb est aujourd’hui deux fois plus capitalisé que le groupe AccorHotels.

Opérer sa transformation digitale, c’est d’abord reconnaître que les usages changent, dans le cadre d’une économie numérique et par le recours aux outils logiciels. Avec le principe de disponibilité, qui constitue le cœur de ce nouvel écosystème, apparaît une nouvelle unité de mesure de la disponibilité basée sur le temps réel : il n’y a pas de transformation digitale possible sans disponibilité de la donnée 24/7/365. Payer, réserver, acheter, voyager, communiquer, échanger : la liste des services disponibles à toute heure du jour et de la nuit, sans délais, avec la rapidité qui caractérise notre impatience et assouvit notre soif de faire puis de passer à autre chose, est longue. Avoir un accès 24.7.365 aux données, services et applications doit être le véritable fil conducteur qui conduit à la transformation digitale.

Les interruptions d’activité sont extrêmement préjudiciables pour les entreprises, beaucoup plus graves que les problèmes d’infrastructures ou de matériel. En effet, les temps d’arrêt non programmés coûtent aux entreprises 21,8 millions de dollars par an en moyenne. Et 66% des entreprises estiment que ces temps d'arrêt freinent leurs initiatives de transformation numérique1 Le recours à des technologies digitales innovantes pour assurer une continuité de service représente la meilleure décision à prendre pour de nombreux responsables. A contrario, une entreprise qui néglige la transformation digitale s’expose à des pertes commerciales, financières voire une dégradation de sa notoriété.

L'innovation technologique dans les entreprises relève bien souvent encore du DSI, qui se retrouve au cœur de la transformation digitale. Pourtant, ce dernier a-t-il les moyens, le temps et les compétences pour faire face à l'étirement de ses responsabilités ? Sa propre capacité d'innovation est souvent limitée par la tendance des directions générales à s'accaparer la transformation digitale, à limiter le budget des DSI et à repenser les processus métiers de l'entreprise ainsi que la manière d'aborder un client et la réponse à lui fournir.

La transformation digitale implique de répondre à un certain nombre de critères de base : l'expérience utilisateur, la mobilité, le multi-canal, l'instantanéité, la performance et la disponibilité. L'ensemble de ces critères permet d'aboutir à la standardisation des services à échelle mondiale. Dans ce contexte, la disponibilité n'est plus une potentialité ; c'est une réponse incontournable, voire une évidence.

Ce phénomène auquel nous assistons actuellement est celui de la "plateformisation", terme qui englobe les notions "d'uberisation" et "d'économie collaborative". Elle induit des prérequis de base tels que l'hébergement et la standardisation, puisque, par définition, créer une plateforme signifie créer un socle sur lequel il est possible de venir se connecter ou s'héberger. Tourisme, transports, logement : les secteurs investis par ces plateformes sont de plus en plus nombreux.

Avant l'apparition desdites plateformes, l'information circulait de manière verticale et restait difficile d'accès pour tous les acteurs et les intermédiaires impliqués. Les interfaces des plateformes ont permis de contourner cet obstacle et d'offrir une transparence quasi-totale à tous les interlocuteurs impliqués. Si cette notion de plateforme existe depuis de nombreuses années, elle est désormais intégrée à des services qui, à l'origine, n'étaient pas prévus sur une plateforme.

La tendance à la plateformisation se répand à tous les niveaux au sein de l'entreprise. A titre d'exemple, la réalisation de projets dans certaines entreprises passe maintenant par la création d'un plateau regroupant toutes les compétences, là où chaque service était auparavant différencié. La logique de la plateforme s'exprime donc dans l'organisation et les outils mis en place, mais également dans les méthodes de l'entreprise ; désormais, tout est plateforme, ce qui suppose des changements dans la façon dont le département informatique et l'ensemble de l'entreprise sont structurés.

Aujourd’hui, seule l’innovation permet de répondre aux objectifs de ROI court pour faire la différence et gagner la confiance des industriels. Il s’agit de produire de la valeur en tenant compte de la dichotomie entre des délais du ROI, qui se doivent d’être courts, et l’innovation technologique, qui s’inscrit uniquement sur du long terme. En parallèle, l’innovation constante nécessite un fort investissement en argent et en personne. Toutes les entreprises qui innovent aujourd’hui sont donc dans une dynamique de fonctionnement entièrement nouvelle en termes de personnel : celle de changer les équipes pour penser différemment. Elles doivent notamment prendre conscience que conduire la transformation digitale ne doit pas dépendre d’un seul individu, mais doit au contraire devenir une mission collaborative unissant les services IT et ceux qui les utilisent. De façon générale, les services informatiques ne doivent plus fonctionner en silo dans l’entreprise mais comme un service interne.

En résumé, si la plateforme est aujourd’hui au cœur du débat, il est néanmoins essentiel de comprendre qu’elle n’est pas la source du changement qui a lieu dans les rapports économiques, mais qu’elle en découle. Jusqu’à maintenant, notre modèle économique était basé sur une valorisation de l’accumulation de savoir-faire. La différence entre les acteurs économiques reposait sur la possession de ce savoir-faire et de la capacité à produire. Le développement du numérique fait voler en éclat ces règles : la capacité à user d’une information devient cruciale, celle-ci doit être accessible partout, à tout moment et pour tous pour un coût dérisoire. L’entreprise est désormais datacentrée. La plateformisation de l’économie décrit l’usage massif de l’information et la capacité à lui donner du sens. Le processus de création de valeur repose désormais sur l’aptitude à créer une information pertinente et non plus sur une capacité de production extensive.

Les avancées technologiques, conjuguées à des facteurs économiques conjoncturels, ont favorisé cette “plateformisation” qui entre progressivement dans les usages quotidiens de n’importe quel individu doté d’un smartphone. A l’ère du « toujours connecté » où la demande est abondante, la disponibilité des données est plus que jamais vitale à tous les niveaux de l’entreprise et pour tous.

1 –D’après le Veeam Availability Report 2017