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15/11/2007

Benoît de la Tour (Infor) : "Nous n'avons pas choisi de faire converger nos produits vers une plate-forme unique"

L'éditeur de PGI compte accroître sa position concurrentielle en adoptant une stratégie de différenciation par rapport à Oracle et SAP. Tout en continuant à investir annuellement 400 millions de dollars en R&D.
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Benoît de la Tour (Infor)
 
 

 

Vous proposez des PGI mais également des solutions métiers verticalisées, n'est-ce pas un peu paradoxal ? Pensez-vous vous recentrer uniquement sur l'édition de PGI ?

Infor a choisi de se positionner sur le marché applicatif avec une approche métier. Cela signifie qu'Infor propose des PGI verticalisés pour les secteurs de l'automobile, de l'industrie, de la distribution...

Mais aussi des solutions plus horizontales, telles que finance, paie, gestion de la relation client, GMAO...Ces solutions sont interfacées entre elles, de façon à offrir à nos clients des solutions complètes, intégrées et évolutives.

Votre gamme de PGI est-elle modulaire ? Est-il possible d'activer les modules un par un ?

Infor offre un socle qui intègre les fonctions de base d'un PGI. Au delà, et à mesure des besoins, nous pouvons fournir par module des solutions de gestion de la relation client, gestion des approvisionnements, de GMAO, RH, paie, indicateurs de performance.

Malgré des revenus dépassant les 2 milliards de dollars, vous ne semblez pas beaucoup présent en France ? Est-ce un marché important pour vous ou plutôt secondaire ?

La France est un des trois marchés clés en Europe pour Infor avec la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Elle représente aujourd'hui 450 personnes réparties sur Paris, Lyon et Grenoble, 3 700 clients et un chiffre d'affaires de l'ordre de 100 millions d'euros.

Nous disposons en France d'équipes commerciales, techniques, recherche et développement, et de consulting capables d'adapter les solutions Infor au marché français, de les vendre, de les implémenter et d'en assurer la maintenance. Le niveau de notoriété d'Infor est proportionnel à sa jeunesse dans la mesure où nous y sommes présents depuis 2 ans. Mais Infor est encore connu par les marques qu'elle a rachetées, 32 en 5 ans, dont Baan, Mapics, Epiphany, Datastream, BPCS etc.

J'ai l'impression qu'Oracle et SAP ont une bonne longueur d'avance sur vous… Allez-vous vous donner les moyens de les rattraper ou avez-vous une autre stratégie ?

Infor est aujourd'hui, avec 2,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 10 000 employés dans le monde, le 3ème éditeur mondial d'ERP. Infor a choisi une stratégie différente de SAP et Oracle en proposant des solutions métiers implémentées par des experts, avec le choix d'offrir des solutions au meilleur coût.

Infor investit dans l'avenir de ses produits pour en faire des leaders de marché. Cela se traduit par un investissement annuel de 400 millions de dollars en R&D, et par plus de 2 400 personnes investies dans l'avenir de nos solutions

Depuis 5 ans, Infor a racheté 32 sociétés et des acquisitions complémentaires sont possibles

A terme, ne craigniez-vous pas une OPA ?

Infor s'est positionné depuis 5 ans en agrégateur, rachetant 32 sociétés, atteignant aujourd'hui une taille - 2,5 milliards de dollars - le rendant plus difficilement rachetable. Infor est rentable et peut financer sa croissance, tout comme de possibles acquisitions complémentaires.

En tant que PME dans le secteur du manufacturing, nous sommes à la recherche d'un PGI, quels sont les marqueurs de différenciation de vos offres ?

Infor propose des ERP spécifiques au monde du manufacturing. Selon que vous soyez dans le monde du discrete ou du process manufacturing, nous proposons encore des solutions différenciées.

Au sein du discrete manufacturing, nous proposons des solutions orientées discrete complexe ou par projet... Nous implémentons nous-mêmes nos solutions, au travers de l'expertise de nos consultants métiers qui viennent du monde de l'Industrie et comprennent vos problématiques.

Le résultat de cette approche métier, ce sont des coûts d'implémentation moindre, des délais raccourcis, et au bout du compte, un meilleur retour sur investissement.

Que répondez-vous aux personnes qui s'interrogent sur les difficultés de faire converger vos logiciels avec ceux des sociétés que vous avez rachetées (SSAGlobal, BAAN…) ? Avez-vous de vrais arguments massues à faire valoir ?

Nous avons choisi de ne pas faire converger nos produits vers une plate-forme unique, à l'image de l'approche fusion d'Oracle. Au contraire... Nous nous engageons à enrichir, à élargir et à faire évoluer toute les solutions que nous avons acquises.

Nous avons écrit un roadmap produit à 3 ans pour chacun des produits d'Infor, disponible sur notre site web. Nous nous engageons donc dans un processus d'évolution, et non de révolution. C'est ce que nous demandent nos clients.

Vous avez annoncé la sortie de produits SOA, est-il possible d'en savoir un peu plus ?

La mise en composant SOA est offerte à nos clients bénéficiant d'un contrat de maintenance

Infor s'engage clairement dans une approche open SOA. C'est un investissement majeur initié en 2004 et qui sera finalisé en 2011. Pendant cette période, chaque solution Infor sera rendue SOA enable, c'est à dire réécrite en composants.

Ils permettront alors d'interfacer sans effort d'intégration des services additionnels, venant d'Infor ou d'ailleurs.

Nous fournissons à tous nos clients bénéficiant de nos contrats de maintenance cette mise en composant SOA de nos offres, et ce, sans aucun surcoût. Vous pourrez voir le calendrier de mise à disposition SOA sur nos roadmaps produits, visibles sur notre site Web.

Avez-vous sorti des connecteurs spécifiques pour les applications Baan ? Allez-vous continuer de les maintenir ou inciter vos clients à basculer vers vos solutions maison ?

Baan bénéficie chez Infor d'un investissement R&D majeur. Cela concerne Ln, la dernière évolution de Baan 6. Mais Infor a aussi choisi de revenir sur des décisions de désinvestissement prises par SSA Global, précédent propriétaire de Baan, et a choisi de poursuivre l'investissement produit sur Baan 4 et Baan 5. Des roadmaps produits Baan 4, 5 et LN sont publiés à l'intention des clients - nombreux - qui nous avaient demandé de revenir sur les choix SSA Global.

Avez-vous une politique forte en matière d'ASP ? Pensez-vous que ces logiciels sont d'avenir ?

L'ASP représente aujourd'hui 15% de nos revenus de licence, en très forte croissance depuis 3 ans. Cela concerne surtout nos offres de paie, de ressources humaines, nos solutions financières. Mais nous constatons une recrudescence de la demande pour une approche orientée logiciel vendu comme un service sur des ERP ou sur des solutions de gestion des actifs et de la maintenance.

Craigniez-vous les éditeurs de PGI Open Source comme TinyERP ou Compiere ? Pensez-vous qu'ils sont plutôt peut être plus complémentaires que concurrents ?

Nous ne sommes pas confrontés aux PGI Open Source sur notre coeur de cible, à savoir les entreprises de taille moyenne, comptant de 100 à 2 000 salariés, pour lesquelles la notion d'expérience, de pérennité et de retour sur investissement est essentielle.

Quelle est votre position vis-à-vis de l'Open Source ? Embarquez-vous des lignes de codes libres dans vos applications ?

Nous avons 70 000 clients dans le monde. 16 000 d'entre eux sont sur System i - AS 400 - dont les logiciels sont écrits en RPG. Les autres clients embarquent des solutions écrites en Java et en .net.

Nous prévoyons une croissance de 17% de nos ventes logicielles

Quelle est votre stratégie concernant le monde AS400 ?

Infor dispose d'un centre d'excellence System i qui concentre le savoir faire et les équipes R&D AS400. Nous voyons cette plate-forme comme fiable, sécurisée, performante et économique, et nous allons continuer à investir dessus. Nos solutions AS 400 disposent de leur propre roadmap SOA.

Quelles sont vos prévisions de croissance pour 2008 ?

Le marché français prévoit une croissance de 10% sur les PGI. Infor table sur une croissance de 17% de ses ventes logicielles, grâce à l'acquisition de nouveaux clients et à notre capacité à faire de la vente croisée de nos solutions best of breed.

Quelles seront vos prochaines acquisitions ? Avez-vous bien digéré SSA Global ?

Après 32 acquisitions, dont SSA Global, Datastream, GEAC, System Union et MIS à l'été 2006, Infor a décidé de se consacrer à l'intégration des équipes, des systèmes et des produits avant de poursuivre ses acquisitions.

Avez-vous un plan de recrutement ?

Nous recrutons actuellement des consultants avant-vente, des consultants techniques ou fonctionnels, des ingénieurs d'affaires. Vous pouvez contacter Infor au travers du site Web et déposer une demande.

SAP me propose un CDI de consultant finance AMO. Comment me convaincre de postuler chez vous et de vous choisir ? Quelles sont vos forces et vos valeurs ?

Infor est une aventure ! Il y a 5 ans, Infor n'existait pas. Depuis 2002, nous avons constitué un groupe qui est le 10ème éditeur mondial et le 3ème éditeur d'ERP. Nous sommes encore en construction, et chacun apporte sa pierre à l'édifice.

Nous sommes encore dans l'esprit start-up ou la contribution individuelle et collective fait le succès de demain. Venez apporter votre créativité, votre expérience. Infor vous proposera des évolutions que seule une jeune société en pleine transformation peut proposer.

Quelles sont les difficultés pour un groupe étranger d'installer une filiale en France ? Subissez-vous trop de pression fiscale ?

Infor est aussi un acteur français, avec ses 3 700 clients locaux, 480 employés français, son centre de recherche et développement local et ses trois bureaux. En France, nous disposons d'une qualité des collaborateurs et d'un vivier d'expériences considérables. Nous sommes profitables et installés en France dans la durée.

 
Benoît de la Tour (Infor)
 
 

 

Quel dernier évènement vous a donné des cheveux blancs ?

L'installation de la grève actuelle dans la durée serait un gros handicap en fin d'année et de nature à faire blanchir mes derniers cheveux...

Vice-président d'Infor c'est bien… Mais Président c'est mieux… Je suis sûr que vous n'y pensez pas seulement qu'en vous rasant !

lol... L'Europe est divisée en 4 régions. J'assume la responsabilité de l'Europe du Sud, rapportant à un président Europe, Keith Deane, pour qui j'ai beaucoup de respect, et qui gère plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires et 3 500 personnes. Je ne suis pas anglais, mais cela constitue sans doute un but pour moi s'il prend d'autres responsabilités.

 

Benoît de la Tour est vice-président EMEA de l'éditeur Infor depuis 2004. Il a auparavant exercé la fonction de directeur régional des ventes pour le compte d'Information Builders, positionné sur le créneau du décisionnel. Benoît de la Tour a également occupé la fonction de manager des ventes chez Metrologie International.



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