INTERVIEW 
 
Partner
Boyden
Eymeric PROT
Nous entrons dans des années de consolidation : les salaires vont croître au rythme du marché
Finie, l'euphorie des plans de stocks-options, la tendance est à la prudence. Eymeric Prot, partner du cabinet de conseil Boyden spécialiste de la recherche de dirigeants, nous donne son avis sur l'évolution des salaires des patrons IT.

14 octobre 2003
 
          
En savoir plus

JDNet Solutions. De 2000 à 2003, quelle évolution a subi la rémunération des patrons du secteur informatique ?
Eymeric Prot. Sur la période 2000-2002, l'euphorie Internet a causé la surenchère à tous les niveaux et en particulier sur les salaires. Etre rémunéré en stock-options, signifiait pour les dirigeants, mais aussi pour un certain nombre de salariés, faire fortune rapidement. Ainsi, le volume de stocks-options possédés était considéré comme plus intéressant que la part fixe du salaire. Avec la dégringolade du marché, et jusqu'à aujourd'hui, les cours de Bourse ont perdu leur valeur et les salaires se sont dégonflés aussitôt, sans compter les entreprises qui ont mis la clef sous la porte. Le mouvement de déflation a touché tout le monde, mais les dirigeants ont proportionnellement été plus touchés, puisque qu'ils possédaient la majorité des stock-options.

Et aujourd'hui, y a-t-il un changement de comportement sur la
rémunération des dirigeants ?
La tendance est à une plus grande sagesse. On ne parle plus de stock-options, sauf dans les entreprises comme Amazon, e-Bay ou Kelkoo qui récoltent les fruits de leur succès. Maintenant le niveau du salaire fixe va évoluer au même rythme que le taux d'inflation, c'est pour dire… Quant à la part variable, elle représente pour la majorité des dirigeants entre 10 et 20% de leur rémunération de base, parfois plus, jusqu'à 40%. Les années qui viennent seront des années de consolidation pendant lesquelles la croissance des entreprises et des salaires suivra petit à petit la croissance globale, de 3% à 5% environ.

En savoir plus

Nous avons constaté que toutes les sociétés françaises ne respectent pas la loi NRE qui consiste à publier les rémunérations des cinq plus gros salaires. Quel enjeu y a-t-il à afficher les rémunérations des dirigeants ?
La transparence est une qualité appréciable pour une entreprise vis à vis du public. Publier le montant du salaire d'un patron n'a pas beaucoup d'impact, que ce soit sur le marché boursier ou sur le public ; mais il est vrai aussi que connaître la révision de cet élément dans une société peut être un indicateur significatif de la santé d'une société. Cependant, je tiens au fait que tout n'est pas forcément bon à publier. Et si les patrons français, comme les allemands, sont moins enclins que les américains à afficher leur salaire, c'est sans doute une différence de culture, mais certainement aussi une question de discrétion vis à vis de l'administration fiscale.

 
Propos recueillis par Philippine Arnal

PARCOURS
 
 

   
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International



Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters