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Philippe Jouglard
Directeur
Gestion de parc et Services
Arius |
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Philippe
Jouglard
"Aujourd'hui, pas un projet ne passe sans calcul de ROI"
Spécialisée dans l'ingénierie financière et la gestion de parc, la SSII Arius se propose de renouer le contact entre direction générale, direction financière et direction informatique.
11/04/2005 |
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JDN
Solutions. Quelles sont les demandes des clients en ce
début d'année 2005 ?
Philippe Jouglard. Le support locatif est une
demande forte. Il permet aux clients de gérer des pics
budgétaires, leur donne plus de souplesse sans contrainte
opérationnelle. Sur ces projets, l'harmonisation du
discours devient essentielle pour impliquer à la fois
la direction générale et la direction financière.
Un certain nombre de clients se sont tournés vers nous
car si sur la partie technique de leur gestion de parc
ils tombaient d'accord entre eux, ils n'avaient pas
les moyens de calculer le ROI de leurs projets et ainsi
de pouvoir arbitrer entre l'upgrade, le renouvellement
ou le prolongement de la durée de vie des machines.
Comment
se porte le marché de la prestation de services informatiques ?
Nous nous trouvons sur un marché en croissance, et ce
malgré la réduction forte du prix moyen des investissements.
L'informatique est vue comme un élément au service des
métiers de l'entreprise. Le marché évolue vers de demandes
à forte valeur ajoutée.
Il y a 5 ans, la demande se tournait vers la location
de parc pour des questions d'évolutivité. Il s'agissait
alors de location évolutive simple. Aujourd'hui, pas
un projet ne passe s'il n'y a pas eu un calcul de ROI
effectué auparavant. Cela implique un véritable besoin
en gestion de parc. Cette approche a été renforcée par
les normes IAS/IFRS, et la problématique du recyclage
et des éco-taxes.
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Les
clients signent un contrat d'externalisation
par fonction" |
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A quels besoins les DSI
doivent-ils répondre en 2005 ?
Ils sont de plus en plus nomades en matière de technologies.
De plus en plus, ils ne veulent pas être liés à un acteur
comme Dell ou HP. Nous assistons au même phénomène que
sur des problématiques d'infogérance. Il y a sept à
huit ans, une société qui négociait un contrat d'infogérance,
externalisait le tout avec un méga-contrat.
Aujourd'hui, les clients signent un contrat par fonctions
externalisée, par exemple un contrat pour les serveurs,
puis un autre pour les postes clients. A chaque fonction,
ils veulent profiter du meilleur de l'expertise. En
conséquence, chaque société de service doit se recentrer
sur son cur de métier. De moins en moins de gens annoncent
qu'ils savent tout faire. L'exemple d'IBM le prouve,
la société s'est complètement restructurée. IBM regroupe
désormais un ensemble d'entreprises très réactives et
chacune spécialisée dans un domaine précis même si elles
se regroupent toutes sous une même enseigne.
Comment expliquez-vous l'engouement
actuel des activités de gestion de parc sur le marché
des services informatiques ?
J'évoquerais trois raisons à cela. D'abord, une volonté
massive d'industrialisation de la gestion de parc coté
client suivie par un objectif de retour sur investissement.
Le modèle est passé d'un schéma où il fallait du sur-mesure
non industrialisé vers un ensemble des bonnes pratiques
souples. Dernier point : le challenge. Quand on travaille
avec un prestataire, si ce dernier ne tend pas vers
l'excellence, il suffit d'en changer, ce qui n'est pas
possible avec une équipe interne. Pour une entreprise,
la gestion de parc externalisée a permis de sortir du
schéma où l'informaticien est l'homme en blouse blanche
dans sa tour d'ivoire.
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Les
nouvelles technologies ont bien aidé
au développement de la gestion de parc" |
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La demande est-elle donc
plus mature ?
A la fois l'offre et la demande sont plus matures. Les
clients savent ce qu'ils veulent, ce qu'ils externalisent,
découpent ensuite leur projet pour en retirer le meilleur
sur chaque segment puis pilote l'activité. Ils ont appris
à piloter leurs contrats et leurs services. Ils ne laissent
plus le bébé au prestataire et jouent le rôle de maîtrise
d'ouvrage. C'est important car si nous n'avons pas les
bonnes personnes en face, c'est extrêmement difficile
de réussir un contrat de gestion de parc.
Les nouvelles technologies ont d'ailleurs bien aidé
au développement de ce type d'activité. Ils offrent
une proactivité en matière de pilotage, proposent des
services Web interactifs, simplifient ainsi les communications
et les rendent interactives. En offrant de l'information
agrégée, les nouvelles technologies facilitent la transparence
à tout moment. C'est un outil essentiel pour la confiance,
que ce soit de la SSII vers le client mais aussi du
client vers nous.
La direction générale s'implique-t-elle
dans ce type de projet ?
Puisque l'on parle de la même chose, avec le même référentiel,
les directions générales disposent de données chiffrées
pour juger de la pertinence d'un projet de gestion de
parc. Pas tellement sur les grands comptes, mais dans
les comptes intermédiaires, on s'aperçoit que les DSI,
autrefois toutes puissantes, ont complètement changé
d'approche. La technologie ne suffit plus à faire un
projet.
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Les
DSI incompréhensibles, ça n'existe
plus" |
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Les directeurs informatiques incompréhensibles au sein
d'un comité de direction, ca n'exites plus. Désormais,
les DSI participent au pilotage de l'entreprise. Il
s'appuie sur la technologie pour proposer une valeur
ajoutée au projet métiers de l'entreprise. De plus en
plus, ils deviennent pragmatiques.
Quelle est votre vision
du marché du logiciel libre ?
Je pense que c'est une bonne chose. Cela secoue un peu
le marché, notamment les contrats de licence. Ca oblige
tout le monde à se poser des questions face à ses pratiques.
Les logiciels libres constituent une bouffée d'oxygène
pour le marché.
Les collaborateurs se sont-ils
également adaptés à ces nouveaux besoins ?
Il est clair que parfois, il n'est pas toujours simple
de trouver les bonnes personnes. Ce sont des métiers
ou il faut être multicompétence. Nos collaborateurs
doivent comprendre l'informatique, être des hommes d'organisation
et de process mais également être dotés de compétences
comptables et financières. Nous embauchons plus des
potentiels, des gens ouverts, capables de travailler
sans certitudes. L'informatique qui était autrefois
très cloisonnée, c'est rapidement accélérée ces dernières
années. Il faut des collaborateurs qui puissent suivre
ce genre de schéma.
Arius
- Les chiffres clés
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Chiffre
d'affaires
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250
millions d'euros en 2003
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Effectifs
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185
collaborateurs
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Activité
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Ingénierie financière, gestion évolutive
des infrastructures informatiques
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Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Philippe Jouglard, 40 ans, est Directeur
de la division Gestion de Parc et Services d'Arius
depuis 2001.
2000-2001 : Directeur associé de la société
Com6, en charge des solutions de WebCallCenter et
des activités d'hébergement plurimédia.
1998-2001 : Créateur et Gérant de la société
TraceNet, tiers de confiance traçabilité alimentaire.
1998 - 2000 : Directeur technique de la société
d'infogérance Europ Info System
1995 - 1998 : Directeur du support utilisateur
puis Directeur de Compte Infogérance pour Antel,
filiale de la société Euriware
1989 - 1995 : Ingénieur commercial grands
comptes puis directeur d'agence commerciale ComputerLand
(distribution micro informatique)
Et aussi diplômé de l'ESLSCA (Ecole Supérieure
Libre des Sciences Commerciales Appliquées)
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