INTERVIEW 
 
Vincent Billiet
Directeur du développement
Teamlog
Vincent Billiet
"Développer le faire-faire et le nearshore"
Vincent Billiet, directeur du développement de Teamlog, analyse la généralisation de l'externalisation et son rôle moteur dans l'émancipation des directeurs informatiques.
02/05/2005
 
JDN Solutions. Comment ont évolué vos relations avec les DSI ces cinq dernières années ?
Prestataires
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Vincent Billiet. Nous avons essayé depuis quatre à cinq ans d'aider les DSI à diminuer leurs coûts, c'est à dire depuis l'éclatement de la bulle des nouvelles technologies. La première manière de faire consistait à développer le faire-faire plutôt que le faire. La SSII s'engage alors sur un niveau de productivité donné garantissant une baisse des coûts. La deuxième manière, celle qui consiste à aller plus loin fait appel au nearshore, ce que nous avons également fait chez Teamlog.

Quels sont les activités pour lesquels vos clients ont souhaité ce recours au nearshore ?
Tout dépend des cas. Nous l'avons développé dans deux grands domaines : le support help desk, système ou réseau, et le développement informatique au travers une entité en Roumanie notamment, spécialisée dans les développements en J2EE. D'ailleurs, l'utilisation de J2EE répond aussi à une volonté de réduction des coûts en remplaçant les technologies traditionnelles telles que mainframe ou client/serveur. Ces architectures ne lient plus automatiquement le client à l'éditeur.

Les directeurs informatiques restent-ils alors avides de nouvelles technologies ?
Plus vraiment, les nouvelles technologies ne sont qu'un moyen d'aider au retour sur investissement. Nous voyons de moins en moins de clients courir après les nouvelles technologies. En revanche, elles correspondent à un retour sur investissement comme par exemple, la capacité de pouvoir lancer de nouveaux services en ligne très rapidement.

Quels sont ces changements qui touchent les directeurs informatiques ?
Après avoir été préoccupés par les coûts, les DSI doivent désormais aider au business de l'entreprise, bien qu'ils gèrent toujours leurs coûts de manière pointue. En conséquence, le client va demander aux prestataires de services d'être très réactif et même d'être proactif, c'est à dire être capable de donner en temps réel des bonnes idées au DSI. Finalement, la fiabilité et la réactivité vont devenir les deux éléments clés de l'informatique.

Les DSI sont revenus dans une dynamique de vitesse"
Les DSI sont revenus dans une dynamique de vitesse qu'ils avaient un peu perdu dans les années 2002, en raison notamment des réductions de coûts voulues par les directions générales. Aujourd'hui, ils doivent aller vite pour aider leurs sociétés à développer leurs chiffres d'affaires et à prendre l'avantage sur les concurrents.

Ces changements se sont-ils traduits par une modification des contrats signés ?
L'infogérance et l'externalisation ont encouragé l'apparition d'engagements forfaitaires dans les années 2002-2004, des contrats où la durée et le montant du projet ont été fixés à l'avance. Avant 2002, les DSI avaient plutôt tendance à recourir à la régie, soit un engagement de moyen. Maintenant, nous assistons à un mélange des deux contrats, la partie régie ou assistance technique qui donne une bonne visibilité du projet et le forfait pour une meilleure maîtrise des coûts.

Le DSI s'oriente vers plus de maîtrise d'ouvrage, il est celui qui sait faire, pas celui qui fait. Ils vont être le lien entre une direction métier et un prestataire extérieur et effectuent la jonction entre le discours métier et le discours informatique.

Comment les DSI négocient-ils leurs contrats d'infogérance ?
Si les Etats-Unis se sont tournés vers de l'infogérance globale, les groupes européens ont plutôt été vers de l'infogérance sélective. La DSI reste globalement maître d'œuvre mais derrière elle va s'appuyer sur plusieurs prestataires.

La tendance lourde est plutôt de faire-faire que de faire"
Pour les directions informatiques ayant conservées leur maîtrise d'œuvre, comment ont-elles pu réduire leurs coûts ?
Nous trouvons beaucoup de DSI qui ont pu rester à un système de maîtrise d'œuvre interne et qui se sont appuyés pour cela sur les technologies telles que J2EE ou les logiciels libres. Des DSI maîtres d'œuvre se rencontrent plus facilement auprès des sociétés de petites tailles. Mais globalement, la tendance lourde est plutôt de faire-faire que de faire. En se recentrant sur son métier, l'entreprise peut ainsi avoir une informatique qui lui donne la réactivité nécessaire à sa stratégie.

Les méthodologies peuvent-elles aider à convaincre…
Les groupes qui recourent à l'externalisation ont besoin de garantie afin que ce projet ne se traduise pas par une perte de qualité. Les méthodologies comme Itil ou CMM aident à s'assurer de cette qualité. Ces méthodes n'ont pourtant pas été développées pour contrôler son externalisation. CMMI est en train de se faire connaître depuis plusieurs années de façon concomitante avec l'augmentation de l'externalisation. Dans un monde où le DSI faisait tout lui même, il n'avait pas besoin de ces référentiels méthodologiques communs.

Et les outils de mesure comme le ROI ou le TCO par exemple ?
Il y a quelques années, les directions informatiques ne se mesuraient pas. Comme elles faisaient tout en interne et avaient peu de communications avec l'extérieur, il n'y avait pas d'intérêt à le faire. Désormais, elles mesurent la performance de leurs sous-traitants, leurs coûts… Il s'agit d'être au top par rapport aux concurrents.

Prestataires
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L'externalisation permet de faire passer ses coûts fixes en coûts variables, adaptant l'informatique aux besoins de l'activité. Les coûts ayant été bien réduits, les sociétés ont atteint un point d'équilibre. Elles n'ont plus à sabrer dans les coûts et se posent ainsi la question de faire monter la ligne du haut, celle du chiffre d'affaires. Tout est lié au contexte économique général. Lorsque le chiffre d'affaires des sociétés s'est mis à plafonner, les coûts fixes de l'informatique ont augmenté et s'est posée la question de l'externalisation.
 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Vincent Billiet est diplômé de l'ESC Lyon.

2000 Directeur commercial international chez Internet Telecom
1999 Directeur du développement international chez CapGemini
1993 Ingénieur Commercial chez CapGemini

   
 
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