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Scott Arnold
Chief Executing Officer
Borland |
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Scott Arnold
"Notre volonté : proposer un véritable ERP du développement d'applications"
Scott Arnold est à la tête de Borland depuis deux mois. L'ancien consultant entend accélérer la stratégie de son prédécesseur : viser au-delà des développeurs et donc transformer en profondeur l'éditeur de Delphi et JBuilder.
15/09/2005 |
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JDN
Solutions. Vous êtes pour l'heure CEO par interim. Allez-vous être confirmé à ce poste par le conseil d'administration ?
Scott Arnold. Je l'espère ! Je n'en suis pas sûr mais je m'y prépare.
Dale Fuller avait été nommé alors que Borland traversait une crise sérieuse. Depuis, la situation a grandement changé. Et soudain ce départ suite à des résultats financiers moins bons que prévus. Que s'est-il passé ?
Dale laisse une société financièrement solide et il a su bâtir un nouvel ensemble de produits qui a atteint la maturité. Il a initié une stratégie visant à faire de Borland une société qui soit un véritable fournisseur de solutions globales et non seulement un éditeur d'outils de développement. Il faut s'adapter à un nouvel environnement, ce qui ne va pas sans remous : le départ de Dale de son poste ne signifie pas du tout que Borland soit dans la mauvaise voie.
Vous avez rejoint Borland il y a moins de deux ans, et vous voici CEO : ne craignez-vous pas que votre base, les développeurs, juge que votre expérience de la société soit trop courte pour la diriger ?
Non, parce que mon action s'inscrit dans une stratégie déjà en place et que je leur propose d'améliorer leur expérience au quotidien. Longtemps, les développeurs travaillaient de manière isolée ou en tout cas insuffisamment collaborative.
En conséquence, certains projets pouvaient ne pas aboutir. Par l'introduction d'une véritable architecture du développement, depuis la prise en compte des besoins jusqu'à la gestion des configurations, ils envisagent au contraire l'ensemble du processus en équipe et en tirent inspiration.
Borland a mis l'accent sur ces dernières années sur le concept d'Application Lifecycle Management ou ALM : votre offre est-elle aujourd'hui complète dans ce domaine ?
Depuis les acquisitions des technologies Caliber et TogetherSoft, nous disposons d'outils de gestion des besoins et de conception qui complètent notre offre d'outils de développement que forment bien sûr JBuilder et Delphi.
Les tests et la performance sont couverts par notre technologie OptimizeIT et par des partenaires comme Mercury. Tout cela est désormais intégré et géré par un outil SCM [NDLR : Sofware Configuration Management], l'ensemble constituant notre offre ALM que nous continuons à améliorer mais qui est d'ores et déjà un socle réel.
Et plus récemment, Borland a insisté sur une stratégie baptisée Software Delivery Optimization ou SDO qui véhicule ostensiblement un message plus orienté vers les DSI que vers les développeurs...
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 Nous proposons une vision holistique qui répond à des problématiques métiers" |
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Oui, entre les patrons des équipes de développement et ceux des équipes d'exploitation, il y a souvent un premier fossé : ce que développent les uns ne tourne pas quand les autres le déploient. Et entre l'ensemble qu'ils forment, chapeauté par le DSI, et les clients métier dans l'entreprise, existe un autre fossé qui est plus de l'ordre du manque de compréhension. On pourrait ajouter une série d'autres fossés qui existent entre les différentes étapes du processus de développement, mais ceux-ci sont comblés avec notre offre ALM.
Ce qu'il manque pour combler également les deux autres fossés, c'est un lien entre les processus et le cycle de développement, puis un lien entre ces processus et les outils de pilotage - des hommes, des budgets, des ressources - et enfin un dernier lien entre les outils de pilotage et les outils de gestion de portefeuille de projets. Réaliser tous ces liens dans une approche cohérente, bâtir ainsi un véritable ERP du développement d'applications, constitue notre stratégie SDO et offre aux patrons du développement l'assurance de coller à la fois aux besoins des métiers et aux ressources disponibles. C'est une vision holistique qui répond à des problématiques métiers.
Aujourd'hui, où en êtes-vous de cette feuille de route ?
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Je n'en ai pas fini avec les rachats !" |
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Nous avons acquis TeraQuest Metrics en janvier : cette société de conseil emploie le plus grand nombre de certifiés CMMI [NDLR : Capability Maturity Model Integration] au monde, y compris les deux auteurs du livre de référence sur le sujet. Cela nous permet de proposer une approche de gestion des processus métier liée à notre offre ALM, c'est-à-dire d'ajouter le "ce qu'il faut faire" au "ce qu'il faut pour le faire". Cette approche n'est pas automatisée d'un point de vue logiciel, c'est pourquoi de futures acquisitions pourront concerner des technologies de worklow et de BPM [NDLR : Business Process Management]. Je n'en ai pas fini avec les rachats !
Par ailleurs, notre objectif est de nous doter rapidement du volet alliant gestion de la demande métier et métrique d'évaluation de l'offre applicative au sein d'un module de gestion de portefeuille de projets, qui couvrira également une partie du pilotage. Mon souhait est que, dans environ un an, nous puissions démontrer que nous sommes à même d'adresser l'ensemble des problématiques que je viens de décrire, pour assurer une continuité entre le développement, les processus, le pilotage et la gestion de projets multiples en lien avec les métiers. Nous prônons une gouvernance des systèmes d'information déclinée au développement d'applications, qui est ainsi relié à la productivité de l'entreprise.
Il est peut-être possible pour Borland de se doter des moyens nécessaires, mais comment convaincre les clients potentiels de votre légitimité dans des domaines qui traditionnellement ne sont pas les vôtres ? L'image de Borland reste celle d'un vendeur d'environnements de développement...
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Notre force, c'est notre base installée" |
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C'est pourquoi toutes nos équipes commerciales, y compris en France, sont mobilisées autour de notre message métier. Notre force, c'est notre base installée : nous comprenons les développeurs. A partir d'eux, nous allons rejoindre les métiers mais sans adopter une approche seulement technologique : technique, processus et hommes sont les trois sommets d'un triangle, et tous ont la même importance. Nous pouvons adresser les trois car nous savons, à travers un socle bien intégré, faire remonter la donnée vers les métiers.
Avec tous ces efforts fournis autour du SDO, votre cœur de métier, les environnements de développement intégrés, ne semble plus source d'innovation : JBuilder va même, à partir de la prochaine version - celle qui suivra le tout récent JBuilder 2006 - se baser sur la plate-forme Open Source Eclipse et non plus votre propre plate-forme...
Pourquoi proposer en double quelque chose qui existe déjà et qui, en outre, est gratuit ? Ce que nous offrons au-delà d'Eclipse, c'est de la valeur ajoutée pour les développeurs, qui ont besoin, par exemple, de documentation mais aussi - c'est vrai non seulement de JBuilder mais aussi de Delphi - d'un outil intégrant à la fois l'IDE et d'autres composantes de l'ALM.
Le marché français est-il important pour vous ?
Oui, nous y avons une très forte base installée et je suis notamment à Paris en ce moment pour y rencontrer quelques uns de nos gros clients, comme BNP Paribas. Par ailleurs, notre stratégie SDO est déjà en cours de mise en œuvre dans de grandes sociétés françaises, notamment dans le secteur du transport. |
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Propos recueillis par Jérôme MORLON, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Scott Arnold, Chief Executive Officer, Borland Software Corporation
Juillet 2005 Nommé CEO par interim à la suite de la démission de Dale Fuller du poste
Novembre 2003 Rejoint Borland en tant que Chief Operating Officer
Et aussi Plus de 15 ans d'expérience en stratégie chez McKinsey. Diplôme d'ingénieur en électricité ; MBA acquis à la Stanford Graduate School of Business.
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