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Georges Etaix
Directeur
Europe du Sud
Engenio |
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Georges
Etaix
"Les interconnexions entre serveurs justifient aujourd'hui le déploiement de l'Infiniband"
Meilleure bande passante, baie native et développement de la demande et de l'offre : Georges Etaix, directeur Europe du Sud pour Engenio, détaille l'évolution de cette technologie de stockage concurrente du Fiber Channel.
19/12/2005 |
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JDN
Solutions. Comment expliquez-vous le non-succès relatif
de l'Infiniband lors de son lancement au début des années
2000 ?
Georges Etaix. Il est vrai qu'il y a eu un décalage
entre la sortie de l'Infiniband, pour lequel nous avons
montré en 2000/2001 une baie chez nous, et le développement
du marché. Cette technologie est restée à l'état de développement
jusqu'à maintenant étant donné que tout le monde s'est
concentré sur le Fiber Channel et le SAN, qui améliorait
quant à lui la performance au niveau du réseau. Il y avait
aussi un problème au niveau des serveurs, pas assez performants
pour gérer l'Infiniband.
Qu'est-ce qui a changé aujourd'hui ?
Au niveau des PC, l'industrie a augmenté significativement
ses performances. Par exemple, le Pentium 4 peut délivrer
jusqu'à 25 Gbits/s de bande passante, la mémoire DDR2
est aussi plus efficace et au niveau des communications
entrées / sorties, les constructeurs proposent le PCI
Express à 17 Gbits contre 4 Gbits de bande passante pour
l'ancien bus PCI. Du coup, l'Infiniband avec ses débits
de 10 Gbits peut vraiment tirer partie de sa rapidité
de traitement.
Le
Fiber Channel, quant à lui, vient de passer de 2 à 4 Gbits.
Il sera question pour 2007 / 2008 du 8 Gbits mais a priori
le 10 Gbits est repoussé car la technologie n'est pas
compatible avec le Fiber Channel 1 et 2 Gbits. Comparé
au Fiber Channel, l'Infiniband a donc de l'avance, d'autant
plus que ses solutions sont évolutives jusqu'à 30 voire
60 Gbits.
Pourquoi cette vitesse par
rapport au Fiber Channel ?
Le fonctionnement de l'Infiniband réduit considérablement
le temps de latence, c'est à dire le délai qui s'écoule
entre l'envoi de l'information et la réception de l'accusé.
En Fiber Channel, les trames se succèdent et peuvent être
interrompues par d'autres. Avec l'Infiniband, le processus
agit comme s'il ouvrait une voie dédiée pour cette commande.
Jusqu'à la fin du transfert des données, ce chemin sera
donc réservé.
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Jusqu'à
la fin du transfert des données, le
chemin d'une connexion Infiniband est réservé" |
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Les utilisateurs auront-ils
besoin de cette vitesse de transfert ?
En fait, l'Infiniband a déjà pénétré le marché des calculateurs
à hautes performances, où l'on constate l'arrivée de nombreux
clusters Linux. Ces architectures nécessitent beaucoup
d'interconnexions entre serveurs ce qui profite à l'Infiniband.
Aujourd'hui, si nous étions capables d'offrir le
30 Gbits aux centres de calcul, ils les prendraient car
cela se justifie pour eux. Or, entre le monde des calculateurs
hautes performances et celui du marché de l'entreprise,
il s'écoule un délai d'environ trois ans pour retrouver
les mêmes technologies dans les systèmes d'information.
Qu'en est-il du prix de cette
technologie aujourd'hui ?
Une baie Infiniband est un peu plus chère, de l'ordre
de 20%, que son équivalent 4Gbits en Fiber Channel,
mais cela ne prend en compte que le contrôleur. Or, l'intérêt
de cette technologie se situe aussi dans le fait qu'elle
simplifie l'infrastructure réseau : une carte Host
Channel Adapter ou HCA, remplace aussi bien la carte
HBA que les cartes réseaux des solutions Fiber Channel.
En quoi consiste votre première
baie native Infiniband ?
Elle permet une transition en douceur des réseaux Fiber
Channel existants vers l'Infiniband. Auparavant, lorsque
vous souhaitiez connecter ces deux mondes, il fallait
utiliser soit un switch Fiber Channel / Infiniband,
soit un bridge, ce qui complexifiait le réseau
de stockage.
Pensez-vous que le reste des
industriels vont porter cette technologie ?
Cisco s'est déjà penché sur l'Infiniband en rachetant
Top Spin, une société qui fabrique des switchs. Il y aura
certainement plusieurs années de transition cependant
entre les deux technologies, Fiber Channel et Infiniband.
Mais en observant l'arrivée du 4 Gbits, on s'aperçoit
que les délais sont souvent de quelques mois entre le
lancement d'un nouveau produit et son adoption par l'ensemble
de l'industrie.
Quelles sont pour vous les
autres technologies en vogue dans le domaine du stockage
en 2006 ?
L'iSCSI monte rapidement. Cette technologie vient de passer
au 1 Gbits et sera bientôt à 10 Gbits. Pour les PME, elle
a tout son sens. Je pense aussi au SAS (Serial Attached
SCSI) pour tout ce qui est interne aux serveurs de stockage.
Globalement, dans quelques années, le marché sera divisé
entre l'iSCSI, l'Infiniband et le SAS. |
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Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Georges Etaix, est directeur Europe du Sud
pour Engenio, filiale de LSI Logic.
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