ENQUETE 
 
Hervé De Colnet
Directeur de marché secteur public
Atos Origin
Hervé De Colnet
"L'infogérance est une demande croissante de l'administration"
Le point sur le projet Copernic et les enjeux en termes d'infogérance, de sécurité et de standardisation des processus.
18/04/2006
 
JDN Solutions. Dans quels domaines de l'administration publique Atos Origin est-il présent ?
  Enquête

 Notre analyse
La vision de
 SAP
 Atos Origin
 La DGME
Hervé De Colnet. D'une manière générale, Atos est très présent sur le marché du secteur public. Je regroupe sous ce terme les ministères, la sphère sociale, la santé, la défense et la sphère retraite / mutuelle, à cheval entre privé et public. On peut considérer que pour l'ensemble d'Atos, le secteur public représente 25% du chiffre d'affaires.

Pour la France, cette part est même un peu supérieure, de l'ordre de 27%. Le cabinet Pierre Audoin Consultant nous crédite d'ailleurs de la place de numéro un sur ce secteur. Nous y réalisons les trois métiers principaux d'Atos : l'intégration de projet / tierce maintenance applicative, le conseil et l'infogérance.

Le secteur public est-il demandeur de solutions infogérées ?
Oui, c'est une demande qui enregistre des progressions importantes. Un projet classique du secteur public consiste désormais à faire faire le projet à l'extérieur puis à en confier l'exploitation durant une ou deux années à l'intégrateur. Une fois l'application stabilisée, l'administration reprend la main.

Plutôt sur de l'infogérance globale ou sélective ?
C'est très variable selon les secteurs et la disponibilité des équipes concernées. Nous voyons de tout, de la délégation entière de pans d'activité à la conservation des projets en interne. Cela dépend aussi de la volonté des directions informatiques. Certaines décident de se positionner en maîtrise d'œuvre sur des projets novateurs afin de rester à la pointe de la technologie.

Le choix de l'infogérance n'est pas lié à un problème d'investissement au sens comptabilité du terme. Pour chaque projet , trois axes sont classiquement étudiés : quel service je rend au citoyen, quel service je rend au personnel administratif et à quel prix. En fonction de ces trois critères, le gouvernement détermine s'il opte pour un projet en interne ou infogéré.

Où en est-on aujourd'hui dans la modernisation de l'informatique de l'Etat ?
En 20 ans d'expérience dans ce milieu, je n'ai jamais vu un tel niveau de réformes"
Depuis 3 ans que les projets sont lancés, beaucoup de réformes et d'efforts de modernisation ont déjà été entrepris. Il reste cependant du travail à faire mais en 20 ans d'expérience dans ce milieu, je n'ai jamais vu un tel niveau de réformes.

Vous travaillez sur le projet Copernic de l'Etat. Quels en sont les enjeux ?
Le projet Copernic travaille à la refonte du système fiscal et des recettes de l'Etat, par exemple la gestion de l'impôt sur le revenu, l'impôt foncier ou le recouvrement de l'argent de l'Etat. Le principe de réforme se ressemble ensuite entre les projets. L'idée étant de parvenir à une standardisation des processus. Le Ministère des finances commençait à avoir ses processus disparates d'une région à une autre.

Avec Copernic, l'Etat remet au centre d'un projet informatique l'ensemble de ces processus afin de les harmoniser. C'est quelque chose d'important, ne serais-ce que pour favoriser la mobilité du personnel. Ensuite, la dématérialisation redéfinit ou accélère la gestion du cycle de vie des dossiers à traiter. Dernier point : Copernic offre au citoyen un accès direct sur le système d'information comme par exemple le cas de la déclaration en ligne des revenus.

Qu'est-ce que cela implique en termes de technologies ?
Nous utilisons des technologies d'aujourd'hui. De plus en plus d'Unix, de Java, de .Net ou de l'Open Source couplés à des offres de modernisation des systèmes d'informations comme celles de BEA ou d'IBM.

L'accès direct au système d'information introduit également deux choses un peu nouvelles : la sécurité du système d'information et le problème de l'authentification. Le fait de baisser les barrières pour permettre l'accès au système d'information pose un réel problème. Nous travaillons par exemple avec Exaprotect pour la maintenance et l'infogérance d'une solution de gestion de l'information de sécurité au sein du Ministère du Travail.

L'accès direct au système d'information implique des notions de sécurité et d'authentification"
Concernant l'authentification, il faut pouvoir moderniser les techniques actuelles à base de données d'Etat civil ou de cartes magnétiques. Ces systèmes commencent à dater et ralentissent les échanges de données.

Il faut donc s'attaquer aux problèmes de la fraude et trouver un système fiable. Les solutions d'infrastructure à clé publique ou de tiers certifiant se montrent encore assez chères et complexes à mettre en oeuvre.

A quel niveau intervient Atos dans Copernic ?
Nous travaillons pour le Ministère des finances en assistance à maîtrise d'œuvre et pour le pilotage global du projet.

Ces gros projets de l'e-administration ne risquent-ils pas de favoriser les gros acteurs au détriment des SSII plus spécialisées ?
Sur cette question aussi, il est difficile de tirer des généralités. Sur les projets très importants de l'e-administration, il est vrai que l'Etat aura plutôt tendance à prendre un intégrateur global.

Toutefois, ce dernier, pour être le plus performant possible, ira aussi chercher des sous-traitants les plus modernes possibles sur chacune des thématiques abordées. Seulement, c'est l'intégrateur global qui coordonne les actions des autres SSII et non plus l'Etat.

Répondre à de tels projets implique-t-il obligatoirement de nouer beaucoup de partenariats ?
Sans aucun doute. Je prendrais l'exemple d'un projet d'e-administration auquel nous avons participé : la télédéclaration de la PAC pour les agriculteurs. Pour proposer des fonctions comme le repérage et le découpage des parcelles par satellite, il faut avoir à sa disposition des spécialistes de la cartographie.

Sur quels autres chantiers de la réforme de l'Etat travaille Atos ?
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Le projet Elios où nous sommes maître d'œuvre et maître d'ouvrage. Par ce projet, l'Etat tend à standardiser la comptabilité de ses 3500 bureaux locaux du trésor public. Au ministère de l'intérieur, nous nous sommes intéressés à la dématérialisation complète du processus des radars.

Atos est également présent dans la sphère sociale autour de l'évolution vers la facturation à l'acte, mais aussi dans la justice à travers la nouvelle chaîne pénale et pour le Dossier Médical Partagé où nous figurons dans l'un des 6 consortiums retenus par l'Etat.

Nous suivons aussi de près le projet Chorus sur SAP. D'ici la fin du premier semestre 2006, un appel d'offres intégrateur devrait être lancé par le ministère des finances.
 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Hervé De Colnet est directeur de marché pour le secteur public d'Atos Origin.

   
 
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