ENQUETE 
 
Gilles Blanchard
Directeur informatique et directeur général adjoint
Poliris (Seloger / Immostreet)
Gilles Blanchard
"Nous allons externaliser notre salle blanche, mais en restant notre propre exploiteur"
Fortement ancrée chez Poliris, la culture d'internalisation rencontre aujourd'hui ses limites. Le choix des prestataires sensibles répond, dès lors, à de multiples critères.
02/05/2006
 
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JDN Solutions. Pour assurer une disponibilité optimale de vos sites, vous appliquez depuis longtemps une politique d'internalisation forte de l'infrastructure de vos sites Web. Pour quelles raisons ?
Gilles Blanchard. Nous avons toujours eu une culture d'internalisation très forte. Cela vient de notre passé dans le minitel où les acteurs sont le plus souvent leur propre hébergeur, pour des questions de capacité à intervenir immédiatement.

Car si les serveurs s'arrêtent, c'est en effet la machine à générer des revenus qui s'arrête immédiatement... Tout ce qui peut être SLA [ndlr : accords sur la qualité de service] n'a, dans ces moments-là, que peu d'intérêt. Ce qui compte avant tout est de pouvoir réagir aux heures de pointe. Nous avons gardé cette culture.

Comment se décline cette politique d'internalisation ?
Elle porte sur tout, sur les opérateurs de transit Internet - nous faisons du peering -, sur l'exploitation et l'installation des machines, sur le routage et même sur l'hébergement. A propos de ce dernier point, il faut préciser que nous disposons de notre propre salle blanche. Mais nous allons l'externaliser.

La politique d'internalisation totale correspondait en effet à notre taille actuelle mais, avec la croissance que nous connaissons, se pose un problème d'adéquation. C'est la raison pour laquelle nous allons mettre une, voire deux salles blanches dans des centres de colocation. Dans ce dispositif, des cages sont louées mais nous restons notre propre exploiteur, c'est-à-dire que nous continuons de nous occuper de tout ce qui est intervention.

Nous nous sommes équipés de prises électriques télécommandées. Cela nous permettra de débrancher la machine électriquement, à distance, toujours dans l'idée d'intervenir dans les meilleurs délais aux heures de pointe. En journée, nous voulons rester capables de redémarrer en moins de cinq minutes un serveur et de mobiliser des équipes très rapidement.

Pourquoi ce changement de politique actuel ?
Quand l'entreprise croît, l'internalisation totale n'est plus tenable"
Quand l'entreprise croît - en termes de chiffre d'affaires, de nombre de salariés et de trafic -, l'internalisation totale n'est plus tenable.

Dans un contexte de croissance, le directeur informatique doit rendre de plus en plus de comptes. Dès lors, il doit choisir des prestataires homologués et certifiés.

Vis-à-vis des investisseurs, il se doit aussi de mettre en avant des contrats et des indicateurs. Ces choix font perdre - en apparence - en réactivité mais ils sont gages de plus de pérennité et d'efficacité.

A chaque taille d'entreprise correspond une solutions différente, en somme ?
Oui, à chaque taille et à chaque étape de développement. Une toute petite société aura tendance à tout sous-traiter à ses débuts puis, grandissant, à réinternaliser pendant un certain temps. Par la suite, elle pourra externaliser de nouveau. Tout dépend de son secteur d'activités mais aussi de son degré de culture technique.

Quels bilan tirez-vous de votre politique d'internalisation ?
Si je regarde la ligne budgétaire, cela nous revient moins cher d'internaliser. Mais cette logique n'est vraie que parce que nous pouvons compter sur des équipes disponibles, impliquées et réactives, et que tous les développements et la technologie sont internalisés.

Quand nous avons repris Immostreet, son hébergement et son exploitation étaient sous-traités. Nous avons alors réalisé un comparatif par rapport à l'internalisation et il s'est avéré que la solution externalisée était hors de prix.

Même en tenant compte de l'investissement réalisé dans notre salle blanche, le ROI de la solution internalisée était de moins d'un an. Et par la suite, si l'on considère le coût de revient du trafic, de l'électricité et de la location du mètre carré, c'est "tout bénéfice".

Que va devenir ce coût de revient si vous externalisez votre salle blanche ?
Il n'y a pas que l'hébergement du site Web, il faut aussi pouvoir retrouver des locaux physiques rapidement si les bureaux brûlent"
Le coût de revient lié au trafic, à l'électricité et à la location du mètre carré va doubler. Mais nous aurons des locaux mieux protégés, la qualité de service sera supérieure. Ici, nous sommes quelque peu coincés par les murs.

Comment se protéger de la panne d'un centre d'hébergement ?
Il faut en avoir deux, ou plusieurs, et faire en sorte que le trafic soit rerouté vers les autres en cas de problème. Soit vous prenez un autre centre d'hébergement du même prestataire, ce qui est plus simple à gérer mais vous rend dépendant du prestataire pour ce qui est de la propagation. Soit vous prenez un autre prestataire, mais cela complexifie votre gestion. Et plus c'est complexe, plus le risque d'incident évolue en proportion !

Il ne faut pas oublier non plus de prendre des sites vraiment distants, d'une distance suffisamment importante pour éviter tout problème physique qui pourrait toucher les deux en même temps, comme une inondation par exemple.

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Mais cette démarche rentre dans une réflexion plus globale liée aux plans de reprise d'activité. Il n'y a en effet pas que l'hébergement du site Web, il faut aussi pouvoir retrouver des locaux physiques rapidement si les bureaux brûlent...

Au niveau des contrats signés avec les prestataires, quels points vous semblent les plus critiques ?
Si nous devions externaliser, mon attention porterait tout particulièrement sur les délais d'intervention, notamment pendant les heures et jours ouvrés.

Le deuxième point sur lequel je me pencherais dans un contrat porterait sur le montant des pénalités afin qu'elles incitent à une réaction rapide.


 
Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Gilles Blanchard, 42 ans, est directeur informatique et directeur général adjoint du groupe Poliris (Seloger / Immostreet) depuis 2000.

1999 Chello (UPC) - Amsterdam Pays Bas. IT manager E-commerce
1992-1998 Cité des Sciences et de l'Industrie : chef de projets informatique
1989-1992 Ministère de l'intérieur : chef de projet informatique

Et aussi Diplômé d'ingénieur Imac (Media, informatique et Telecom) - Université Paris II.

   
 
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