Le piratage du compte de Nicolas Sarkozy pose question

Révélé dans la presse, l'incident interroge sur la fiabilité des systèmes de sécurité. Au vu de la nature du vol, les escrocs ne connaissaient peut être pas l'identité de leur victime.

Courant septembre, le président de la République a porté plainte après s'être aperçu que de faibles sommes avaient été ponctionnées sur son compte en banque personnel. Philippe Courroye, procureur de la République de Nanterre, a saisi la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres, ainsi que la brigade financière.

C'est le Journal du Dimanche qui a révélé l'affaire dans son édition du 19 octobre. Une source proche de l'enquête affirme que les voleurs ne savaient probablement pas que l'une de leurs victimes était Nicolas Sarkozy. En effet, ce vol, qui aurait servi à l'achat d'un ou plusieurs abonnements de téléphones portables, s'apparente à des dizaines d'autres vols de la même nature sur d'autres comptes, sans que la nature de l'identité des personnes qui les subissent ne soit véritablement clef.

Il s'agirait en fait d'un piratage informatique classique, par des escrocs de faible envergure. Pour autant, les détails n'ont pas filtré quand au montant exact de la fraude et la banque en question.

Les voleurs ne savaient probablement pas que l'une de leurs victimes était Nicolas Sarkozy

Au Ministère de l'intérieur, on affirme pour faire écho à cette affaire que la délinquance financière et digitale est en pleine croissance. En effet, le nombre d'infractions a progressé de 10% en 2007. "Les fraudes sur les cartes de paiement sont elles assez stables en 2007, d'un montant de 268 millions d'euros sur un montant total de transactions de 430 milliards d'euros", affirme l'Observatoire de la sécurité des cartes de paiement. Mais il ne s'agit là que des affaires déclarées.

Tout comme le hacking en entreprise, le vol de données reste dans une très large proportion le fait d'une ruse plus que d'une prouesse technique.

Entre autres pièges, on trouve le phishing, dit hameçonnage, qui consiste à envoyer un spam en se faisant passer pour une banque. En se connectant à partir de ce mail, la victime donne ses identifiants aux voleurs. Mais une autre technique consiste à racheter illégalement des listings de paiement par carte bancaire pour l'exploiter.

Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a pour sa part déclaré dimanche à propos de cette affaire que le "système de consultation par Internet n'est pas infaillible".

Par ailleurs, la législation oblige les banques à rembourser les sommes dérobées de cette manière.