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Analyse
 
10/09/2007

Cyber-espionnage : quand le monde espionne le monde

Pentagone hacké et ministères allemands cibles d'un espionnage attribué à la Chine... la guerre économique ne néglige pas l'informatique, bien au contraire.
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Le Pentagone piraté par des hackers du gouvernement chinois ? La rumeur lancée par le journal américain The Financial a rapidement traversé l'océan pour gagner l'Empire du Milieu. Ce dernier s'est aussitôt hâté de nier toute implication. C'est déjà la seconde accusation de cette nature portée contre la Chine en l'espace de seulement quelques semaines.

Fin août, c'était l'Allemagne qui déplorait des attaques contre plusieurs de ses ministères. En cause : des e-mails porteurs de chevaux de Troie. Les regards s'étaient alors également tournés vers la Chine. La chancelière Angela Merkel, en voyage officiel à Pékin, s'était entretenue du piratage économique, avec une réserve toute diplomatique.

L'attaque contre des serveurs de messagerie du Pentagone en juin dernier serait, selon des sources citées par The Financial, d'origine chinoise. Du moins les ordinateurs utilisés pour l'intrusion seraient implantés en Chine. Rien ne semble en effet attester d'une quelconque implication des autorités du pays. Un pirate américain pourrait, il est vrai, utiliser un serveur situé dans un autre pays ou contrôler des ordinateurs infectés par un bot.

Si à l'heure actuelle l'ennemi tout désigné en matière d'espionnage économique semble être la Chine, c'est bien vite oublier les fortes présomptions portant également sur d'autres pays, dont notamment les Etats-Unis. Le réseau Echelon est suspecté d'avoir à plusieurs reprises permis de favoriser des entreprises américaines. Si l'usage du BlackBerry est dans certains cas proscrit, c'est également par crainte d'une interception.

Les Etats-Unis ont à leur actif plusieurs initiatives. Le Joint Functionnal Component Command for Network Warfare (JFCCNW) est ainsi une unité composée de hackers au service de l'armée américaine. Le projet Carnivore, initié par le FBI en 1997 pour écouter le réseau IP des fournisseurs d'accès, ou encore le ver espion Magic Lantern (que certains éditeurs d'antivirus auraient acceptés de ne pas détecter) sont souvent évoqués.

La nécessité d'une sensibilisation des entreprises à l'intelligence économique

La Russie et les pays de l'ex-bloc communiste (Ukraine, Roumanie, Bulgarie) possèdent eux aussi de nombreux et éminents spécialistes du piratage. La Chine aurait quant à elle développé dès les années 90 ses capacités de cyber-guerre, en vue notamment de dérober des secrets militaires, mais aussi industriels. Une démarche qui se justifierait par une informatisation importante des puissances mondiales et une sécurité de leurs systèmes d'information souvent défaillante, notamment en ce qui concerne les administrations.

Dans un contexte de guerre économique âpre, et parfois délétère, entre pays émergents et pays développés, dont la tête de file reste les États-Unis, la stigmatisation par voie de presse peut aussi être une arme. Toutefois, l'intelligence et l'espionnage économiques n'ont pas attendu l'avènement de l'Internet haut débit pour naître. Etats et entreprises se livrent parfois à des actes d'espionnages. Et pour cela, ils ont adapté leurs méthodes à l'ère informatique.

 
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Dans une étude consacrée à l'intelligence économique, le Clusif évoquait le cas d'une PME française spécialisée dans les pièces détachées perdant contre toute attente un appel d'offres. Lors d'un déplacement, il s'est avéré que les dirigeants français avaient laissé dans leurs chambres d'hôtel, sur des ordinateurs sans protection, les détails de leur proposition. Une aubaine pour un concurrent peu scrupuleux.

 


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