Actualité
29/06/2007
Une cartographie de l'Internet... en 3D
5 600 volontaires répartis dans 97 pays ont accepté de télécharger sur leur ordinateur un programme traçant les relations entre nuds Internet au niveau mondial. Ce programme, qui porte le doux nom de DIMES, a été mis au point par les chercheurs de l'université de Bar Ilan, en Israël. Le programme envoie des PING depuis les ordinateurs où il est installé et les chercheurs centralisent et analysent les résultats des routes empruntées par les requêtes ICMP. Les participants au projet ont de leur côté accès à des cartes qui leur permettent d'avoir des informations sur les points nodaux qui sont à proximité de leur connexion. Le résultat de ce travail de suivi est, selon les chercheurs qui conduisent ce projet, la carte la plus complète de l'Internet aujourd'hui. Une carte qui contient les 20 000 points nodaux existants. Par ailleurs, ce sont plus de 6 millions de mesures qui sont traitées par jour. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre des recherches menées afin de mieux cerner la structure de l'Internet. Elles permettent de donner des éléments qui permettent de réfléchir à l'intégration des streams de voix et de données par exemple. Cela permet aussi de comprendre comment fonctionne la distribution d'information d'un point à un autre, et d'un point vers plusieurs directions. Les chercheurs pensent que leurs études pourraient mettre en évidence des processus qui contrôlent l'accroissement de l'Internet.
Le cheval de bataille des chercheurs de ce programme est la technique du Peer-to-Peer. Selon eux, cette technique peut aider à améliorer le système Internet. Leurs études montrent que la structure du réseau Internet se compose de trois couches. Dans la première, on trouve 80 noyaux très denses. La deuxième se compose de 5 000 noyaux qui gravitent autour des noyaux principaux. Enfin, la troisième contient des noyaux très isolés, à l'extrémité du modèle. La théorie développée à partir de cette observation est que si l'on arrête le fonctionnement des noyaux centraux, le système ralenti. Mais 70% des noyaux isolés peuvent encore fonctionner. Ils court-circuitent les noyaux centraux pour transmettre l'information.
La situation des connexions telle qu'elle est connue aujourd'hui est que chaque noyau de connexion est connecté à chaque autre par 4 connexions maximum, du fait de la densité du réseau. Les chercheurs expliquent que si l'on retire les 80 noyaux centraux, le nombre de connexion pour aller de noyau à noyau passera de 4 à 7 ou 8. Le système va donc ralentir, mais se maintiendra. Avec la technique du Peer-to-Peer, il est possible d'améliorer la performance du réseau en passant par les noyaux de seconde zone puisque un volume important d'informations éviterait les noyaux centraux qui courent le risque d'être embouteillés.
Ce point de vue est cependant contre-balancé par d'autres chercheurs qui estiment eux que l'augmentation des communications par le système du Peer-to-Peer risque d'entraîner une dérégulation complète du transfert de donnée de part le monde et à terme une congestion des communications.
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