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Actualité
 
25/10/2007

Greenpeace dénonce la toxicité de certains portables

L'association a passé au crible plusieurs marques de portables. Bilan : des taux importants de composés bromés et de PVC. Greenpeace appelle à une évolution des législations. Des industriels s'opposent.
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Dans un climat semble-t-il favorable aux revendications environnementales, l'association écologiste militante Greenpeace a publié une étude sur la toxicité des ordinateurs portables. Une semaine plus tôt, c'était l'iPhone d'Apple qui était passé à la loupe. L'étude soulignait d'ailleurs les efforts qu'il restait à faire au constructeur pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par son P-DG, Steve Jobs.

Ce sont désormais 18 ordinateurs portables de marque Dell, Sony, Acer, HP, Toshiba et Apple achetés entre les mois de juillet et septembre 2006 que Greenpeace a soumis à des tests pour identifier les substances entrant dans leur composition. Près de 30 composants par ordinateur ont été passés au rayon X pour déterminer la concentration de brome, de cadmium, de mercure et de plomb, des substances définies comme toxiques.

Des matériaux plastiques et métalliques ont également été analysés afin de détecter la présence de PVC et chrome hexavalent. Parmi les 18 ordinateurs portables, aucun ne comportait de plomb, de mercure et de cadmium. Le bilan est en revanche moins glorieux en ce qui concerne le brome.

Les retardateurs de flamme bromés sont présents dans 40% des 523 échantillons analysés avec des taux de concentration variant de 0,3% à 10% du poids. Entre les marques, c'est Sony qui tire le mieux son épingle du jeu avec seulement 4 composants identifiés comme contenant du brome. Dans ce test, le mauvais élève est Dell avec 14-15 composants (11-12 pour HP). Tous les autres constructeurs sont compris dans la fourchette 11 à 16 échantillons par ordinateur.

Une association d'industriels conteste la nature toxique des composés bromés

L'élimination des retardateurs de flamme bromés du circuit imprimé (Circuit Board) représente un challenge important, souligne Greenpeace. Il s'agit en effet de la partie de l'ordinateur portable où ces composés sont les plus présents (hormis pour Sony et Toshiba).

Le brome n'est toutefois pas l'unique point négatif relevé par l'étude de Greenpeace. L'association regrette également le fort usage fait du PVC, détecté dans 44% des échantillons plastiques étudiés. Sur ce point, aucun constructeur ne se démarque, en bien ou en mal.

Dans ces mêmes matières plastiques, Greenpeace écrit avoir détecté des niveaux de concentration de Phthalates de modérés à très élevés. Les taux les plus importants sont attribués aux câbles fournis avec les modèles d'Acer et de HP. La concentration la plus faible est à mettre au crédit d'Apple.

Pour expliquer la disparition de certains produits chimiques, Greenpeace met en avant l'influence positive des évolutions législatives, et notamment la directive européenne RoHS. Celle-ci aurait même eu un impact au-delà des frontières de l'UE en raison de la globalisation de cette industrie, estime l'association. Cette dernière note cependant que d'autres subsistances chimiques, qu'elle classe comme toxique, ne sont pas encore prises en compte par ces législations. Un appel est lancé.

 
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Greenpeace risque toutefois de se heurter à une vive opposition de la part de certains industriels, et notamment ceux du brome. Suite à la parution de l'étude Greenpeace sur la toxicité de l'iPhone, une association internationale regroupant des compagnies du secteur du brome (le Brome Science and Environmental Forum) a insisté sur le fait qu'aucun des composants utilisés par Apple n'était banni. Les composés bromés se trouveraient en outre dans pratiquement tous les produits électroniques.

 


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