L'IA rapproche la machine de l'homme

Doter une machine de capacités d'apprentissage pour interagir avec l'Homme n'est pas une mince affaire. Des chercheurs se sont pourtant lancés sur cette voie exploratoire. Et même s'il reste encore bien du chemin à parcourir, le résultat n'est plus du domaine de la seule science fiction. Des scientifiques de l'université de Portsmouth et le Robotics Institute de Shanghaï mènent actuellement des recherches faisant appel à l'intelligence artificielle.

Ces chercheurs travaillent au développement d'un logiciel capable d'apprendre et de reproduire des gestes réalisés par des humains. Grâce à cette capacité d'apprentissage et de reproduction, ils espèrent concevoir des machines aptes à exécuter des actions qui leur demeurent impossibles pour le moment. Et pour y parvenir, ces outils ou robots s'appuieront sur l'intelligence artificielle.

Mais avant de pouvoir concevoir cette main robotisée, reste encore à concevoir cette intelligence dont elle aura besoin. Pour cela, les scientifiques ont mis au point un gant munis de capteurs destinés à enregistrer les données relatives aux mouvements de la main humaine. Ces capteurs étaient associés à des techniques de motion-capture et à huit caméras haute-résolution de très grande précision afin de pouvoir mesurer au millimètre près les mouvements.

La collaboration entre les deux universités doit permettre de rapprocher concrètement les technologies d'intelligence artificielle et la robotique. D'autres scientifiques s'efforcent également de rapprocher la pensée humaine de la machine. Il s'agit par exemple de commander des actions par la seule pensée grâce à des Brain-Computer Interfaces (BCI) ou interfaces neuronales.

Dans le cadre du projet Brain2Robot, Fraunhofer Institute a conçu un bras articulé commandé par le cerveau, ou plus exactement par les signaux électriques émis par celui-ci. L'électro-encéphalographie est toutefois complétée par des technologies de suivi du regard ou eye-tracking. Grâce à cette combinaison, un individu peut activer le bras robotisé et orienter ses mouvements. La personne doit préalablement coiffer des lunettes intégrant deux caméras.

Les applications d'ordre médical sont les premières envisagées pour ce type de recherche. L'université Keio réfléchit elle à un autre mariage technologique, avec cette fois les mondes virtuels. Un avatar, toujours via une BCI et un bandeau munis électrodes pour enregistrer les ondes de certaines zones spécifiques du cerveau, pourrait être commandé par la pensée humaine.

Si des adeptes des mondes en ligne s'imaginent déjà affranchis de l'obligation de malmener souris et clavier, ils devront s'armer de patience. Sa finalité est avant tout d'apporter une réponse à un handicap physique et notamment la paralysie. Ce mariage technologique pourrait en effet s'avérer une solution de communication pour les individus victimes d'un handicap, et leur permettre pourquoi pas d'exercer une activité professionnelle par le biais de ces interfaces.