HP rachète Palm pour 1,2 milliard de dollars

L'acquisition du spécialiste des assistants personnels arrive à point nommé pour HP. A l'heure où les marges se compressent sur le marché des PC, il pourrait trouver là un nouveau relais de croissance.

C'est la fin d'une histoire pour Palm. Deux ans après l'entrée en fanfare du fonds d'investissement Elevation Partners à son capital, ce dernier a été contraint et forcé de jeter l'éponge.

Depuis la mi-avril, on savait d'ailleurs que Palm avait mandaté Goldman Sachs et Qatalyst Partners pour lui trouver un repreneur. Rarement une proie IT n'aura attiré autour d'elle autant de repreneurs potentiels : Dell, HTC, Lenovo et même Google ou encore Microsoft, Nokia, Huawei... Autant de noms qui circulaient en coulisse depuis septembre dernier.

Finalement, c'est HP qui aura tiré le gros lot en mettant sur la table 1,2 milliard de dollars - en numéraire - pour mettre Palm dans son escarcelle. Une opération qui propose aux actionnaires une plus-value de 23% par action par rapport au cour de bourse en clôture au Nasdaq mercredi. Un niveau cependant atteint dès l'ouverture de la place boursière jeudi à plus de 5,75 dollars.

En rachetant Palm, HP fait coup double. Non seulement il met la main sur l'activité fabrication de smartphones, comprenant les modèles Palm Pre et Palm Pixi, mais également sur la technologie de système d'exploitation mobile Palm WebOS.

L'acquisition de Palm constitue un relais de croissance bienvenu pour HP

Un OS qui fait la part belle aux fonctionnalités innovantes (tactile multipoint, multitâche...) et qui ne dénote pas face aux poids-lourds du secteur que sont Android 2.1 et le futur iPhone OS 4.0.

L'acquisition de Palm arrive à un moment opportun pour HP qui pourrait trouver là un relais de croissance bienvenu à l'heure où les marges sur le marché des PC sont compressées et où à l'inverse, celles du marché des smartphones apparaissent bien plus juteuses.

Par la même occasion, ce rachat permet à HP de se repositionner en force sur le marché de la mobilité sur lequel il était aux abonnés absents depuis de nombreuses années. L'un de ses derniers modèles de téléphone (l'iPaq), reliquat mobile de sa fusion avec Compaq du début des années 2000, est loin d'avoir crevé les plafonds.

Le talon d'Achille de Palm : ses piètres performances commerciales

Mais les smartphones commercialisés jusqu'à présent par Palm n'ont pas non plus été des foudres de guerre en termes de performance commerciale. Ces derniers modèles par exemple, le Palm Pre et Pixi (respectivement disponibles depuis juin et octobre dernier aux Etats-Unis) ont été écoulés selon le Gartner à 1,2 million d'unités en 2009, très loin derrière les modèles sous Android (6,8 millions), Apple iPhone (24,9 millions) et BlackBerry RIM (34,4 millions).

Et ce, dans un contexte où les résultats financiers de Palm n'ont guère été reluisants au troisième trimestre 2010 avec un chiffre d'affaires de 349 millions de dollars alors que les analystes tablaient sur 100 millions de dollars de plus. Sans compter un résultat net dans le rouge de 22 millions de dollars, et une chute de 29% sur un an du nombre de smartphones écoulés (moins de 410 000 unité).

Mais le challenge qui se présente à HP ne semble pas lui faire peur. D'autant que le rachat s'effectue dans de bonnes conditions, les conseils d'administration des deux entreprises ayant apporté leur soutien à l'opération. 

En revanche, si Jon Rubinstein, charismatique P-DG de Palm, reste aux manettes jusqu'à la clôture de l'acquisition (qui est prévue d'être entérinée d'ici septembre), il devrait selon toute vraisemblance être remplacé ensuite par un ponte de HP.