Budget 2025 : le NFP s'engage à renverser l'héritage de Gabriel Attal

Avec des promesses de réformes fiscales majeures et un rejet des politiques d'austérité, le NFP veut marquer un tournant radical dans la gestion des finances publiques.

Le budget 2025, tel que proposé par Gabriel Attal avant sa démission, ne fait pas l'unanimité. Alors que le gouvernement sortant s'accrochait à une politique de rigueur budgétaire, Lucie Castets et le Nouveau Front Populaire (NFP) s'apprêtent à réécrire complètement cette feuille de route. Rejetant les coupes budgétaires et promettant une série de réformes fiscales audacieuses, le NFP annonce des changements drastiques qui pourraient redéfinir la politique économique du pays.

Une politique d'austérité critiquée

Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal avait proposé un budget 2025 visant à économiser 10 milliards d'euros en gelant les dépenses publiques. Ce plan, censé contenir le déficit, prévoyait de maintenir les crédits de l'État à leur niveau de 2024, une stratégie qualifiée d'austéritaire par Lucie Castets, candidate du NFP pour Matignon. "Mener une politique austéritaire dans le contexte actuel me paraît inadapté et irresponsable", a-t-elle déclaré dans une interview à Libération, citée par Les Echos.

Le budget de Gabriel Attal n'est pas seulement critiqué pour ses réductions de dépenses. Le Nouveau Front Populaire considère que ce plan ne répond pas aux défis actuels du pays. Philippe Brun, député PS et membre de la commission des Finances, a précisé sur BFM Business : "Nous ferons tout pour soutenir la croissance. Il ne faut pas reproduire l'austérité de 2013, que ce soit par une forte baisse des dépenses ou une hausse des recettes".

Les réformes fiscales ambitieuses du NFP

Lucie Castets a annoncé que son gouvernement annulerait les économies prévues par Gabriel Attal et mettrait en place une série de réformes fiscales visant à redistribuer les richesses.

Parmi les mesures phares, le rétablissement de l'exit tax, la suppression de certaines niches fiscales et un renforcement des moyens de lutte contre l'évasion fiscale. Lucie Castets a affirmé vouloir s'inspirer du modèle américain pour récupérer des milliards d'euros des expatriés fiscaux : "Les expatriés fiscaux vont payer leurs impôts au fisc français, comme le font les Américains expatriés vis-à-vis du fisc des États-Unis", a-t-elle rappelé dans une interview de juillet par Les Echos.

La candidate à Matignon a également évoqué la possibilité de revoir les allègements de cotisations patronales, en déclarant : "Il nous faut regarder à partir de quel niveau de salaires nous les supprimerons", une mesure qui pourrait fortement impacter les grandes entreprises tout en favorisant les PME.

Un plan d'investissements pour relancer l'économie

Le NFP ne se limite pas à des réformes fiscales. Un "grand plan d'investissements de 10 milliards d'euros" est également à l'étude pour soutenir la croissance et moderniser l'économie française. Ce plan, encore en phase de développement, vise à renforcer la compétitivité des PME, à stimuler l'innovation, et à investir dans des secteurs stratégiques pour l'avenir du pays.

Philippe Brun, en parlant de ce plan, a insisté sur l'importance de maintenir "une dette soutenable", montrant ainsi que le NFP cherche à équilibrer ambition économique et responsabilité budgétaire.