Amazon : une victoire partielle face aux accusations de monopole

Amazon : une victoire partielle face aux accusations de monopole Un juge fédéral a partiellement statué en faveur d'Amazon dans une affaire d'antitrust, mais la FTC est autorisée à poursuivre plusieurs de ses accusations, notamment celles liées à la hausse des prix pour les consommateurs.

Le 30 septembre 2024, Amazon a remporté une victoire partielle dans le procès antitrust intenté par la Federal Trade Commission (FTC). Cette décision marque une étape dans une bataille juridique qui dure depuis plusieurs mois, opposant le géant du commerce en ligne aux régulateurs américains. Si certaines accusations portées contre Amazon ont été rejetées par la cour, d'autres continuent d'alimenter le procès.

Un procès de longue haleine

La plainte déposée par la FTC en septembre 2023 accuse Amazon d'utiliser des tactiques anticoncurrentielles pour maintenir sa domination sur le marché du commerce en ligne. 

L'agence reproche notamment à l'entreprise de contraindre les vendeurs tiers à utiliser ses services de publicité et de logistique sous peine de perdre en visibilité sur sa plateforme. Une pratique que la FTC estime nuisible à la concurrence et aux consommateurs.

Dans un communiqué relayé par Courthouse News Service, la présidente de la FTC, Lina Khan, a déclaré : "Amazon exploite aujourd'hui son pouvoir de monopole pour s'enrichir tout en augmentant les prix et en dégradant le service pour les dizaines de millions de familles américaines qui font leurs achats sur sa plateforme et les centaines de milliers d'entreprises qui dépendent d'Amazon pour les atteindre".

Ce procès est crucial pour Lina Khan, qui s'est fait connaître pour ses positions critiques à l'égard des grandes entreprises technologiques, et plus particulièrement Amazon, qu'elle accuse depuis longtemps de pratiques anticoncurrentielles.

Une victoire partielle pour Amazon

Le juge fédéral John Chun, basé à Seattle, a partiellement rejeté certaines des accusations formulées par la FTC. Toutefois, le jugement, encore partiellement scellé, permet à l'agence de poursuivre l'examen de d'autres aspects du dossier, notamment ceux relatifs à l'impact des pratiques d'Amazon sur les prix payés par les consommateurs.

L'une des accusations les plus importantes concerne l'utilisation par Amazon d'un algorithme censé avoir artificiellement augmenté les prix pour les ménages américains de plus d'un milliard de dollars. Selon des documents judiciaires, l'entreprise aurait cessé d'utiliser cet algorithme en 2019.

Amazon rejette fermement ces accusations. D'après Reuters, dans sa demande de rejet la société a expliqué que ses services, comme la livraison Prime et la correspondance des prix, apportent des avantages réels aux consommateurs. Elle a ajouté que ces initiatives font partie de ses efforts pour rivaliser avec des milliers de détaillants, qu'ils soient en ligne ou physiques.

Un enjeu majeur pour Amazon et le secteur technologique

Ce procès antitrust est l'un des cinq grands dossiers auxquels les régulateurs américains, notamment la FTC et le département de la Justice, s'attaquent pour freiner l'influence des géants technologiques.

En plus d'Amazon, Meta, Google et Apple sont également sous le coup de poursuites similaires. Les avocats de la défense d'Amazon affirment que ce procès pourrait avoir des répercussions graves sur l'innovation dans le secteur.

De son côté, la FTC soutient que l'entreprise abuse de sa position dominante pour entraver la concurrence. En février 2024, la commission a soumis une requête visant à scinder le procès, arguant qu'une séparation des phases de jugement permettrait de mieux examiner la responsabilité d'Amazon avant de traiter la question des sanctions potentielles.

La première phase du procès devrait se tenir en octobre 2026, et, si Amazon est jugé coupable, une seconde phase sera organisée pour déterminer les mesures correctives. D'ici là, les deux parties ont jusqu'au 14 octobre 2024 pour soumettre un document détaillant quelles parties du jugement doivent rester confidentielles ou être rendues publiques.