Profits du CAC 40 : Stellantis, LVMH et TotalEnergies tirent les résultats vers le bas
Les bénéfices cumulés des entreprises du CAC 40 ont enregistré une nette baisse en 2024. Les résultats des 39 entreprises ayant publié leurs comptes annuels atteignent 129,1 milliards d'euros, contre 148,3 milliards en 2023, soit une diminution de 13%, selon l'AFP. Cette baisse est largement imputable à la contre-performance de plusieurs poids lourds de l'indice, notamment Stellantis, LVMH et TotalEnergies, qui concentrent l'essentiel du recul.
Des pertes concentrées sur quelques grands groupes
Si une majorité d'entreprises du CAC 40 ont maintenu ou amélioré leurs bénéfices, plusieurs grands acteurs ont vu leurs résultats chuter. Stellantis affiche la plus forte baisse avec un bénéfice net divisé par trois, passant de 18,6 milliards d'euros en 2023 à 5,47 milliards en 2024, soit une chute de 70%. La seconde partie de l'année a été particulièrement difficile, avec une perte nette sur cette période. Le constructeur a souffert d'une demande en berne aux États-Unis et d'une gestion des stocks compliquée. "2024 n'est pas une année dont nous sommes fiers", a déclaré John Elkann, président de Stellantis, lors de la présentation des résultats, cité par TradingSat.
Dans le secteur du luxe, LVMH accuse un repli de 17% de son bénéfice net, qui s'établit à 12,55 milliards d'euros, soit une baisse de 2,6 milliards d'euros par rapport à 2023. Ce recul est lié à un ralentissement marqué des ventes sur le marché chinois, qui a fortement impacté le segment de la mode et des spiritueux. Kering enregistre également une baisse de 62% de ses bénéfices, confirmant les difficultés du secteur.
TotalEnergies, bien que restant le premier contributeur aux bénéfices du CAC 40, affiche une baisse de 23,7% de son résultat net, qui passe de 19,85 milliards d'euros en 2023 à 15,15 milliards en 2024. Ce recul s'explique principalement par une baisse des prix du pétrole et du gaz, ainsi que par des marges de raffinage plus faibles. "Les profits des entreprises ont marqué le pas partout en Europe en 2024, mais le repli est plus marqué pour les sociétés du CAC 40 car les secteurs à la peine - l'automobile, le pétrole et le luxe - pèsent lourd dans l'indice parisien", a expliqué Emmanuel Cau, analyste chez Barclays, cité par Les Échos.
Un CAC 40 sous pression malgré des secteurs résistants
Malgré ces résultats en retrait, certaines entreprises ont réussi à tirer leur épingle du jeu. BNP Paribas enregistre un bénéfice net de 11,68 milliards d'euros, en hausse de 4,1%, et devient le troisième groupe le plus rentable de l'indice. Le secteur financier dans son ensemble affiche de bonnes performances, avec Société Générale et Crédit Agricole SA qui progressent respectivement de 70% et 11,6%. Les banques représentent désormais 25% des bénéfices du CAC 40, contre 18% en 2023.
L'industrie de la défense a également profité d'un contexte favorable. Safran voit son résultat opérationnel grimper de 30,1%, atteignant 4,1 milliards d'euros, tandis que Thales enregistre un bénéfice net en hausse de 39%, porté par un carnet de commandes de 50 milliards d'euros. Airbus, avec une progression de 12% de son bénéfice net, renforce la dynamique du secteur.
Enfin, le montant des dividendes versés par les entreprises du CAC 40 atteint un niveau record en 2024, s'élevant à 68,8 milliards d'euros, selon un rapport de Janus Henderson relayé par Boursorama. Malgré la baisse globale des bénéfices, 32 entreprises sur 37 ont annoncé une augmentation des dividendes. Seuls Stellantis et Kering ont prévu une réduction des paiements aux actionnaires.