Budget 2025 : Bercy gèle 9 milliards d'euros pour éviter un nouveau dérapage du déficit

Budget 2025 : Bercy gèle 9 milliards d'euros pour éviter un nouveau dérapage du déficit Le gouvernement opte pour un gel de crédits afin de contenir les dépenses publiques en 2025. L'Assurance maladie, les ministères et les collectivités locales sont concernés par ces restrictions, alors que les prévisions économiques s'annoncent moins favorables que prévu.

Face à une croissance ralentie et des tensions budgétaires persistantes, le gouvernement a annoncé un gel de 9 milliards d'euros dans les budgets de l'État et de la Sécurité sociale. Cette mesure vise à contenir le déficit public à 5,4% du PIB en 2025 et à respecter les engagements financiers de la France.

Un gel budgétaire pour contenir le déficit public

Le ministre de l'Économie et des Finances, Éric Lombard, et la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont annoncé devant la commission des finances du Sénat le gel de 9,1 milliards d'euros. Ce blocage concerne 8 milliards d'euros de crédits interministériels ainsi qu'1,1 milliard d'euros de l'Assurance maladie. Selon Amélie de Montchalin, "Nous avons de très nombreux aléas", à la fois "en recettes" et "en dépenses", a-t-elle déclaré devant les sénateurs, citée par Maire Info.

Les recettes fiscales sont en baisse en raison d'une croissance plus faible que prévu. L'agence Fitch anticipe une hausse du PIB de seulement 0,6% en 2025, contre 1,2% initialement attendu. Parallèlement, l'augmentation des dépenses de défense alourdit la pression sur les finances publiques. Le ministre de l'Économie a souligné que "l'exécution de ce début d'année montre toute la rigueur que nous souhaitons mettre dans le pilotage de ce budget", rapportait Le Monde.

Des reports de crédit limités et des collectivités concernées

Le gouvernement a également annoncé une réduction des reports de crédit. En 2024, 23,5 milliards d'euros avaient été reportés sur l'exercice suivant, une pratique jugée excessive par le ministère. Pour 2025, ces reports seront limités à 16,8 milliards d'euros, soit une baisse de 28%. "Nous avons tiré sur la corde, il faut revenir à la normale au plus vite, car les reports de crédit dépossèdent le Parlement de son pouvoir législatif", avait admis Bruno Le Maire devant les sénateurs en novembre 2024.

Par ailleurs, les collectivités locales seront impliquées dans l'effort de réduction des dépenses. Une "conférence de financement" sera organisée pour encadrer leur gestion budgétaire. Selon Amélie de Montchalin, les derniers chiffres indiquent que "les 6% de PIB de déficit en 2024 pourraient être un peu meilleurs que prévu".

Impact sur les dépenses publiques et perspectives économiques

Outre ces gels de crédits, le gouvernement prévoit d'autres ajustements budgétaires. L'Assurance maladie devra absorber une baisse d'environ 1,1 milliard d'euros, bien que les détails des coupes ne soient pas précisés. Concernant le Fonds climat territorial, initialement réduit à 100 millions d'euros, il retrouvera finalement son enveloppe de 200 millions d'euros, selon la ministre.

Le ralentissement économique et la hausse des taux d'intérêt posent un risque supplémentaire pour les finances publiques. La charge de la dette pourrait dépasser les 53 milliards d'euros en 2025. En parallèle, la bataille commerciale entre les États-Unis et l'Union européenne menace de peser sur la croissance. "Nous progressons peu", a reconnu Éric Lombard devant le Sénat, alors que les tensions commerciales se multiplient.

Les ministres de Bercy assurent que l'objectif de déficit à 5,4% du PIB est maintenu. Cependant, la mise en œuvre de ces mesures et l'évolution de la conjoncture économique seront déterminantes pour atteindre cette cible.