La semaine à sept jours pour les titres-restaurant en débat

La semaine à sept jours pour les titres-restaurant en débat Alors que la restauration peine à retrouver son niveau d'activité d'avant-crise, une demande de révision des conditions d'utilisation des titres-restaurants agite les débats.

L'idée d'étendre l'usage des titres-restaurant aux dimanches et jours fériés est actuellement examinée par le gouvernement, à la demande du principal syndicat de la restauration rapide. Cette modification, qui s'inscrirait dans le cadre d'une réforme en cours de concertation, suscite des réactions contrastées.

Une mesure soutenue par les salariés et les restaurateurs

Aujourd'hui, les titres-restaurant peuvent être utilisés uniquement les jours ouvrables, sauf dérogation accordée aux salariés travaillant le dimanche ou les jours fériés. Le Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide (Snarr) souhaite généraliser leur usage à tous les salariés, sans condition liée au temps de travail, dans le cadre de la loi de modernisation du dispositif actuellement en discussion.

D'après un sondage commandé par le Snarr à l'institut Odoxa, 67% des Français sont favorables à cette extension, et ce soutien monte à 85% chez les salariés bénéficiant déjà de titres-restaurant, comme le rapporte Capital. Les 35-49 ans (78%), les CSP- (76%) et les habitants de l'agglomération parisienne (71%) se montrent particulièrement favorables.

Sur le terrain, plusieurs restaurateurs expriment leur soutien à cette proposition. Olivier, gérant d'un restaurant sur la place du Capitole à Toulouse, déclare : "On est dans une période où c'est très compliqué économiquement parlant. Donc tout ce qui pourra faire revenir du monde le midi dans les restaurants est évidemment favorable", cité par RTL.

Des arguments budgétaires mis en avant, mais un usage encore débattu

Parmi les arguments avancés, la question du pouvoir d'achat revient fréquemment. Toujours selon le sondage Odoxa, 48% des personnes interrogées estiment que cette mesure permettrait d'améliorer leur budget quotidien, tandis que 32% indiquent qu'ils se rendraient plus souvent au restaurant si les titres-restaurant devenaient valables le week-end. Plusieurs utilisateurs soulignent également qu'ils pourraient ainsi mieux répartir leurs dépenses en fin de mois.

La demande du Snarr repose également sur la volonté de rééquilibrer les usages, alors qu'une part croissante des titres-restaurant est aujourd'hui dépensée en grandes surfaces. Esther Kalonji, déléguée générale du syndicat, déclare dans 20minutes : "Les Français sont attachés aux titres-restaurants autant qu'à leur liberté dans l'usage qu'ils souhaitent en faire", en soulignant que cette évolution "ne coûtera rien aux finances publiques".

Des réserves exprimées au sein du secteur

L'idée ne fait toutefois pas l'unanimité. Sandrine Lambert, présidente du Centre national des titres-restaurant, estime dans BFM RMC que "l'utilisation d'un titre doit correspondre à une journée de travail". Elle considère qu'"ouvrir le dimanche et les jours fériés de façon pérenne, pour nous, c'est un dévoiement de son usage".

Autre réserve soulevée : celle du taux de commission appliqué aux restaurateurs lors des transactions en titres-restaurant. Selon Romain Vidal, membre de la Commission nationale des titres-restaurant, certains établissements, déjà remplis le week-end, pourraient refuser les titres-restaurant ces jours-là. "Il faudrait que nous soyons libres d'accepter ou non les titres-restaurant les dimanches et jours fériés".

Le ministère de l'Économie ne rejette pas la proposition. Il affirme que la mesure est "à l'étude" et que "des arbitrages" seront rendus avant l'été.