Donald Trump relance les barrières douanières pour corriger les déséquilibres commerciaux
Donald Trump prévoit de rétablir des droits de douane "réciproques" à partir du 2 avril 2025, ciblant les pays accusés de déséquilibres commerciaux importants avec les États-Unis. La Chine, l'Union européenne et le Mexique figurent parmi les principaux concernés.
Des taxes "réciproques" pour limiter les déficits commerciaux
Le président américain a annoncé que les nouveaux droits de douane seraient plus "généreux" que ceux imposés par les autres pays. "Les droits de douane seront bien plus généreux. Ils seront plus doux que ceux que ces pays ont accordés aux États-Unis d'Amérique au fil des décennies", a affirmé Donald Trump devant des journalistes, cité par Le Figaro. Ces barrières douanières seront ajustées selon les taxes appliquées par les pays visés sur les produits américains et en fonction des balances commerciales.
Selon les données du Bureau of Economic Analysis (BEA), la Chine reste la première cible avec un excédent commercial de 295,4 milliards de dollars en 2024. Considérée comme "l'atelier du monde", elle bénéficie d'une monnaie que Donald Trump accuse d'être artificiellement maintenue à un niveau bas pour stimuler les exportations. L'Union européenne affiche un excédent de 235,6 milliards de dollars, porté par l'Irlande (86,7 milliards d'euros), l'Allemagne (84,8 milliards) et l'Italie (44 milliards). Même la France, habituellement déficitaire, présente un excédent de 16,4 milliards d'euros avec les États-Unis, selon Sud Ouest.
Le Mexique, deuxième partenaire commercial des États-Unis, affiche un excédent de 171,8 milliards de dollars en 2024. Grâce à sa proximité géographique et à des coûts de production plus faibles, il est devenu en 2023 le premier exportateur vers les États-Unis, devant la Chine. Le Vietnam, qui a attiré les entreprises cherchant à contourner les taxes sur les produits chinois, affiche un excédent de 123,5 milliards de dollars.
Les "Dirty 15" dans le viseur de Washington
Donald Trump a dressé une liste de 15 pays, surnommés les "Dirty 15", responsables des plus grands déséquilibres commerciaux avec les États-Unis. Outre la Chine, l'Union européenne et le Mexique, cette liste inclut également Taïwan (73,9 milliards de dollars d'excédent), le Japon (68,5 milliards), la Corée du Sud (66 milliards) et l'Inde (45,7 milliards). Ces pays pourraient se voir imposer des surtaxes "calibrées pays par pays" selon ABCBourse.
Le 2 avril, qualifié de "jour de la libération" par Donald Trump, marquera l'entrée en vigueur de ces nouvelles barrières douanières. Ces mesures visent à limiter les excédents commerciaux des pays concernés en taxant principalement les produits issus de l'acier, de l'aluminium et du secteur automobile. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà instauré des surtaxes de 20% sur les produits chinois, déclenchant une guerre commerciale avec Pékin. Cette fois, les nouvelles taxes devraient toucher un éventail plus large de partenaires commerciaux.
Des conséquences attendues pour les entreprises américaines
Si ces mesures visent à protéger les industries locales, elles pourraient également affecter les entreprises américaines. De nombreux secteurs, notamment l'automobile et l'électronique, dépendent largement des composants importés. Une hausse des coûts de production est prévisible, ce qui risque d'augmenter les prix pour les consommateurs.
Les barrières douanières instaurées lors du premier mandat de Donald Trump avaient déjà entraîné des tensions commerciales avec plusieurs partenaires. Cette nouvelle vague de taxes pourrait accentuer ces tensions, tout en impactant la chaîne d'approvisionnement mondiale. Washington s'apprête donc à relancer une politique protectionniste avec des mesures susceptibles de redéfinir les relations commerciales internationales.