Emmanuel Macron acte la démission de Gabriel Attal : le gouvernement en transition

Emmanuel Macron acte la démission de Gabriel Attal : le gouvernement en transition Le Président a officiellement accepté la démission de Gabriel Attal et de son gouvernement. Alors que la France se prépare aux Jeux Olympiques, le gouvernement démissionnaire gère les affaires courantes en attendant la formation d'une nouvelle équipe.

La scène politique française connaît un tournant décisif avec l'acceptation, par Emmanuel Macron, de la démission de Gabriel Attal et de son gouvernement. Ce changement intervient dans un contexte de tension politique et de recomposition nécessaire, alors que le pays se prépare à accueillir les Jeux Olympiques. Cette transition marque la fin d'une ère et le début d'une période de gestion temporaire des affaires courantes.

La fin d'un mandat court et turbulent

Gabriel Attal, devenu le plus jeune Premier ministre de la Ve République à seulement 35 ans, n'aura occupé ses fonctions que pendant 189 jours, une durée qui en fait le deuxième mandat le plus court après celui de Bernard Cazeneuve. Sa démission, initialement refusée par Emmanuel Macron, a finalement été acceptée après les résultats des législatives anticipées qui ont vu le camp présidentiel perdre sa majorité. 

"Le chef de l'État a accepté la démission de Gabriel Attal et de tous les ministres", indique un communiqué de l'Élysée. Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron a remercié les ministres pour leur engagement et Gabriel Attal a exprimé sa "reconnaissance" pour les membres du gouvernement et le chef de l'État. "Nous aurions pu disparaître. Nous avons évité le pire. L'avenir est à écrire", a déclaré Gabriel Attal, cité par TF1 Info.

Un gouvernement en mode Affaires courantes

En attendant la formation d'un nouveau gouvernement, Gabriel Attal et ses ministres restent en place pour assurer la continuité de l'État. Cette période coïncide avec les Jeux Olympiques de Paris, un événement crucial nécessitant une gestion stable et efficace. Les ministres démissionnaires doivent donc naviguer entre leurs fonctions actuelles et les préparatifs législatifs à venir, notamment l'élection du nouveau président de l'Assemblée nationale.

"Le gouvernement assurera jusqu'au bout la continuité de l'État", a affirmé Gabriel Attal, cité par Europe 1. Cette situation pourrait durer plusieurs semaines, jusqu'à la fin des Jeux Olympiques, a laissé entendre Emmanuel Macron lors du Conseil des ministres.

Cette période transitoire offre également un peu de temps aux différentes formations politiques pour tenter de bâtir des compromis et faire émerger des alliances. Dans le camp présidentiel, les regards se tournent à nouveau vers le parti de droite Les Républicains et leur quarantaine de députés. "Il faut travailler sur les axes programmatiques autour de la préservation des acquis économiques, l'accent sur une réponse régalienne forte, des mesures en faveur de la justice sociale", a dit le chef de l'état.

Les défis politiques à venir

Le camp macroniste doit maintenant se réorganiser et chercher à bâtir une majorité alternative pour contrer la coalition de gauche du Nouveau Front Populaire. Cette dernière peine à s'entendre sur un candidat pour le poste de Premier ministre. Les tensions internes et les désaccords sur les candidatures illustrent la difficulté de former un front uni. Jean-Luc Mélenchon a déclaré sur X : "Nous exigeons une candidature unique du Nouveau Front populaire pour la présidence de l'Assemblée nationale".

Gabriel Attal, tout en restant Premier ministre démissionnaire, a été élu président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale. Cette situation soulève des questions sur la séparation des pouvoirs, un point de vue partagé par plusieurs constitutionnalistes. "C'est une façon de torturer le droit", explique le constitutionnaliste Benjamin Morel dans La Tribune. "Parce que la Constitution de la Ve République est vraiment écrite et pensée pour empêcher le cumul de la fonction de ministre et du mandat parlementaire".