Donald Trump veut confier à Elon Musk un audit pour réformer l'Etat en profondeur
À l'approche des élections américaines de novembre, l'ancien président dévoile des ambitions radicales pour réorganiser l'administration fédérale. En faisant appel à Elon Musk, il vise à introduire des réformes sans précédent.
Le 5 septembre 2024, Donald Trump, candidat à la présidence des Etats-Unis, a annoncé un projet visant à réformer en profondeur l'administration fédérale américaine. Lors d'un discours prononcé devant l'Economic Club of New York, l'ancien président a déclaré vouloir confier à Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX, la mission de piloter un audit complet de l'État fédéral. Cette décision, si elle venait à être mise en œuvre après son éventuelle élection, pourrait entraîner des réformes structurelles drastiques au sein du gouvernement.
Un audit global pour une réforme radicale
Donald Trump a précisé que cet audit concernerait l'ensemble des activités de l'État, tant sur le plan financier que sur celui des performances opérationnelles. Il a affirmé que l'objectif serait d'identifier les faiblesses et les inefficacités de l'administration fédérale afin de proposer des réformes "draconiennes".
"Sur les conseils d'Elon Musk, je mettrai sur pied une commission gouvernementale chargée de conduire un audit complet en matière de finances et de performances de la totalité du gouvernement fédéral", a déclaré Trump lors de son discours à New York, cité par Libération.
Cette annonce marque un tournant dans la campagne de Donald Trump, qui cherche à se démarquer en promettant des changements radicaux pour redresser l'économie américaine. En confiant cette tâche à Elon Musk, il associe sa campagne à une figure emblématique de l'innovation et de la technologie, espérant ainsi capitaliser sur la popularité du milliardaire auprès de l'électorat américain.
Une réforme qui fait débat
Cependant, cette proposition ne fait pas l'unanimité. Le professeur de droit Carl Tobias de l'Université de Richmond, cité dans France24, a émis des doutes sur la faisabilité d'une telle réforme. Selon lui, une nomination d'Elon Musk à la tête d'une commission gouvernementale pourrait se heurter à "l'opposition du Congrès et de beaucoup d'autres groupes et personnalités".
Le juriste a également mis en avant le risque de conflits d'intérêts, notamment en raison des liens économiques entre les entreprises d'Elon Musk et l'État fédéral. "Des actionnaires de sociétés cotées de Musk engageraient probablement des poursuites", a-t-il ajouté.
En parallèle, certains analystes craignent que cette alliance entre les deux hommes d'affaires ne soulève des questions éthiques, en raison de l'influence grandissante des grandes entreprises technologiques sur les politiques publiques.
Une stratégie pour l'économie américaine
Outre la réforme de l'administration, Donald Trump a dévoilé son ambition de faire des États-Unis la "capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies", une initiative qui s'inscrit dans sa vision de moderniser le pays et de le positionner en leader des industries émergentes. "Au lieu de s'en prendre aux industries du futur, nous les soutiendrons", a-t-il déclaré, insistant sur l'importance de renforcer également les secteurs stratégiques comme la sidérurgie, l'aluminium et la défense nationale.
Cette annonce a cependant suscité des réserves, notamment dans les milieux économiques. Plusieurs observateurs estiment que l'implication d'Elon Musk dans une telle réforme pourrait créer des tensions, d'autant plus que le milliardaire est également à la tête du réseau social X (anciennement Twitter), une plateforme devenue centrale dans le débat politique aux États-Unis.
Cette proposition intervient dans un contexte électoral tendu, alors que Donald Trump et Kamala Harris, sa principale rivale démocrate, sont au coude-à-coude dans les sondages. La vice-présidente actuelle a critiqué la vision économique de son concurrent, l'accusant de peindre un tableau exagérément négatif de la situation actuelle.