L'IA, moteur de la stratégie chinoise pour 2025

L'IA, moteur de la stratégie chinoise pour 2025 Les autorités chinoises misent sur le développement des grands modèles d'intelligence artificielle et des infrastructures associées. Ce programme s'accompagne d'une réorganisation industrielle qui touche aussi bien les véhicules autonomes que la production énergétique.

L'IA s'impose comme une priorité en Chine, soutenue par des investissements massifs et une volonté gouvernementale affirmée. Pékin renforce son autonomie technologique et intensifie ses efforts pour rivaliser avec les États-Unis, notamment à travers l'essor de DeepSeek et la poursuite du plan "Made in China 2025".

Développement de l'IA et soutien gouvernemental

Le Premier ministre chinois, Li Qiang, a annoncé ce mercredi une augmentation des investissements dans l'intelligence artificielle et d'autres technologies avancées, comme la biofabrication et l'informatique quantique, selon Les Echos. Ces financements doivent permettre d'accélérer l'adoption de l'IA dans plusieurs secteurs industriels.

DeepSeek, une start-up chinoise de 140 employés, a récemment attiré l'attention après avoir mis au point des modèles d'IA plus économes en calcul que leurs équivalents américains. Ses solutions sont désormais adoptées à grande échelle par des entreprises chinoises.

La politique actuelle s'inscrit dans la continuité du plan "Made in China 2025", lancé en 2015 pour développer des secteurs industriels prioritaires, dont l'IA, les technologies quantiques, les véhicules électriques et les énergies renouvelables. Selon une analyse du South China Morning Post, relayée par BBC, 86% des objectifs fixés dans ce cadre ont été atteints.

Résultats industriels et concurrence technologique

L'État joue un rôle central dans le financement et l'orientation du développement technologique. Contrairement aux États-Unis, où l'innovation est principalement soutenue par le secteur privé, la Chine mobilise des ressources publiques pour atteindre ses objectifs industriels. Une étude du Congrès américain estime que Pékin a prévu 1 500 milliards de dollars en subventions pour la recherche et le développement, dont plus de 627 milliards ont déjà été dépensés avant 2020.

Dans l'industrie automobile, la Chine a dépassé l'Allemagne, le Japon et les États-Unis en nombre de véhicules vendus, en grande partie grâce aux constructeurs de voitures électriques comme BYD. La production de batteries chinoises soutient cette expansion. Dans le secteur des énergies renouvelables, le pays contrôle entre 80 et 95% de la chaîne d'approvisionnement mondiale des panneaux solaires et devrait produire 60% de l'énergie renouvelable mondiale d'ici 2028, selon l'Agence internationale de l'énergie.

Les restrictions imposées par les États-Unis sur l'exportation de technologies avancées ont eu un impact sur certains secteurs, notamment les semi-conducteurs, mais elles ont aussi conduit certaines entreprises chinoises à adapter leurs méthodes. DeepSeek, par exemple, a développé ses modèles d'IA avec des puces moins avancées, optimisant leur utilisation pour compenser l'absence de matériel plus performant.

Dans le domaine de l'IA, les entreprises chinoises déposent aujourd'hui plus de brevets que n'importe quel autre pays. Des groupes comme Alibaba et ByteDance investissent massivement dans le développement de modèles concurrents de ceux des entreprises américaines. Les États-Unis restent en tête dans certains domaines comme l'informatique quantique, mais la Chine continue d'accroître sa présence sur le marché mondial des technologies avancées.